42. The flesh is weak.

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                «La chair est faible.»

[Rayan]

Rayan ne savait pas quoi dire.
En fait si, il savait ce qu'il fallait qu'il dise mais il ne parvenait pas à trouver les mots pour l'exprimer.

Je t'aime.

Cela paraissait si simple et pourtant pour cet homme c'était comme impossible.

Il avait toujours trouvé à Athéna quelque chose que les autres n'avaient pas, un petit sourire caché au fond de ses lèvres, un air triste et nostalgique au fond de ses yeux.

Et lorsque celle-ci lui avait annoncé qu'il n'était pas humain, lui reprochant cette impassibilité face à ses sentiments, il avait culpabilisé.

Or, Rayan ne culpabilisait jamais.

Plus la confiance est grande, plus la trahison est douloureuse.
Alors le milliardaire se méfiait, c'était son seul moyen contre la trahison.

Exactement comme l'avait fait sa génitrice lorsque celui-ci n'était pas encore âgé de neuf ans.
Alors que son père travaillait, elle n'était pas venue le chercher à l'école et n'était jamais rentrée à la maison.
Elle s'était volatilisée, elle l'avait lâchement abandonné.

Pas un mot, pas une lettre, juste une absence douloureuse pour un homme qui s'était forgé seul.
Rayan aimait son père mais son père aimait le travail et en avait oublié son fils.

Il avait alors été envoyé dans une famille chargée de lui offrir une vie pour un enfant de neuf ans.
Mauvais karma ou malchance, il avait frôlé la mort de nombreuses fois sous les coups du couple.

Derrière ce couple idyllique se cachait deux êtres acerbes.

Il avait apprit à se détacher de ses émotions et s'était enfermé dans le travail, avait rendu son père fier.
Son géniteur ne cessait de s'en vouloir et était dévoré par les remords.

Il ne pouvait se passer de Reyels.
De son sourire nostalgique et angélique, de son regard de braise pétillant et glacial, de ses longs cheveux dans lesquelles il aimait promener ses doigts, de sa façon de parler si mature mais si innocente, de ses petites colères lorsqu'elle lui en voulait, de sa solitude et de ce monde dans lequel elle semblait indifférente à tout ce qui pouvait l'entourer.

Elle n'était pas timide, elle semblait être enveloppée d'une aura de beauté, elle émanait d'une intelligence sans pareil.
Or, elle réfléchissait avant de parler et n'était pas comme ces pestes qui n'existent que pour des obscénités.

Rayan était perdu, et il ne savait même plus quel comportement adopter.

Se laisser aller? Mais peut-être qu'elle le trahirait.
Se méfier? Mais elle semblait si pure de l'âme.

Alors il avait adopté les deux, il se laissait aller mais essayait à chaque fois de reprendre le contrôle.

«Tu as froid?»
La questionna t'il en observant son petit corps frêle être parcourût de frissons.

Il essayait juste d'éviter le sujet qu'il avait évoqué, il voulait qu'elle oublie ce qu'il lui avait annoncé.
Une sensation de malaise se fît ressentir dans l'air et la situation devenait embarrassante.

«Non.»
Répondit la jeune femme qui semblait sortir d'un long état léthargique.

Rayan se racla la gorge, il avait conscience de la situation inconfortable dans laquelle il était et semblait s'enfoncer.

Piqué par son manque de réaction, il attrapa les bras meurtris d'Athéna qui se retourna au quart de tour en fronçant les sourcils.

«Tu as mal?»
Questionna t'il en essayant de lui faire oublier le sujet précédent.

Mais Athéna ressassait ses paroles en boucle dans sa tête avant de ricaner face à l'air inquiet que prenait le milliardaire.

«Mon état après le passage de ta petite copine t'inquiète maintenant?»
Elle marqua une pause sans continuer de scruter le visage de l'homme d'affaires qui n'allait pas tarder à redevenir glacial.

Puis, le rire ironique d'Athéna se fit entendre avant de poursuive.

«C'est l'hôpital qui se fout de la charité là
Elle avait marqué un point, il était désarmé mais Rayan avait toujours un coup d'avance.
Il avait toujours une carte d'avance qu'il pouvait jeter sur le jeu pour remporter la partie et ce dans n'importe quelle situation.

«Elle n'est pas ma copine.»
Déclara t'il d'un ton si sérieux qu'elle répartie dans un rire jaune.

«Et moi je suis t'as maman aussi?»
Questionna t'elle et toute la patience du milliardaire sembla s'évanouir.

«La ferme Reyels.»
S'exclama t'il méchamment et Athéna comprit immédiatement qu'elle avait trouvé un point sensible.
Néanmoins, elle se sentit vexée par la réponse tranchante qu'il avait formulé.

Elle l'ignora alors, et continua son chemin avant de se faire rattraper de nouveau par son ancien patron qui ne pouvait se résigner à la voir partir sans lui.

Ses yeux glissèrent sur les blessures des bras de la jeune femme et la colère l'envahit.
Il était énervé qu'Ella ait osé lever la main sur elle.

Le regard de la brune rejoignit le sien et elle souffla d'exaspération face à la mine inquiète qu'il tirait.

«Ta sociopathe m'a laissé un souvenir.»
Annonça t'elle comme une réponse à cette inquiétude chez Rayan qui semblait si fausse.

«Et je vais pas en mourir.»
Rajouta t'elle en tentant de cacher ses bras comme une enfant qui cacherait une bêtise à ses parents.

Les yeux de Rayan rencontrèrent ceux de celle pour qui son cœur battait, et son regard parcourut ses lèvres rosées et légèrement entrouvertes.
Alors sans réfléchir, il brisa la distance qui les séparait et goûta aux douces lippes de la magnifique Grecque qui se prêta au jeu.

C'était beau, deux jeunes qui s'embrasaient, brûlant du feu de ce baiser dans la fraîcheur de cette nuit animée.

C'était un de ces instants où les mots n'étaient pas assez puissants pour décrire la magie du moment.

Et Rayan avait très chaud...

                                 •••

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