La Guerre Des Enfers [En Pause]

Chapitre 5

- Je t'en prie Eadlyn, assied toi...

Je jetais des coups d'œil autour de moi. Cette pièce semblait isolée, parfaite pour un meurtre. Allais-je seulement mourir ? Non. Du moins pas sans avoir revu Lucifer. Lucifer...

Tu n'y arriveras pas

Tes pouvoirs ne suffiront pas

Prise d'une soudaine haine, je m'assis bien docilement. Mon hôte se leva et s'approcha de moi d'un pas lent, tout en me regardant avec appétit. Je gardais la tête haute, malgré l'humiliation qu'étais de me laisser mater par un prédateur comme un vulgaire bout de viande crue.

J'eus soudainement un éclair de lucidité. Mais que fessais-je ? Je tentais de me relever mais une force invisible me coula à ma chaise.

- Tut tut... pas si vite...

En un éclair, mon ravisseur fut derrière moi. Mon corps se mit alors à trembler, comme si je perdais le contrôle. Les doigts glaciaux d'une main pâle effleurèrent ma joue alors qu'Hisame commençait à m'expliquer :

- Eadlyn... J'imagine que tu es au courant que tu es un atout dans cette guerre, même, plus précisément, la clef de la réussite. Eh bien, je vais t'utiliser à ta juste valeur...

Un frisson me parcourut l'échine tandis qu'il déposait un baisé sur mon front.

- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas faire que t'utiliser. Je vais t'ouvrir les yeux...

Il fit une courte pause, examinant mes traits impassibles.

- ... sur tes amis, ton mari...

La rage monta doucement en moi.

Contrôle toi Eadlyn, j'ai un mauvais pressentiment sur cet endroit, me souffla Gaïa.

- Sur elle...

Les voix recommençant à bourdonner à mes oreilles si bruyamment que je ne l'entendais plus. Je n'eus pas le temps de comprendre ce qu'elles me disaient que des mains se posèrent sur mes tempes.

- Je disais donc, que je pouvais te délivrer de ce tissu de mensonge.

Il me tendit sa main, plein d'espoir. Je ne cillais même pas lorsque je les lui brisais en secouant vivement la tête. A ce moment, il vit rouge.

- Tu ne peux pas continuer de vivre dans le mensonge ! Quand le comprendras-tu ? Il se sert de toi ! Mais que crois-tu qu'il se passera lorsque la guerre aura pris fin ? Tu ne lui serviras plus à rien, et là, il te jettera.

La rage explosa en moi, me délivrant en même temps du sort qui me clouais à la chaise.

- Lucifer m'aime !

Sans crier gare, Hisame me projeta contre le mur. Le choc me coupa le souffle, mais je tins bon.

- Ouvre les yeux ! cria mon ravisseur en tentant de m'attraper.

J'échappais à nouveau de justesse à son emprise. Je levais les yeux. Personne. Il n'était plus là. Une chaise vint heurter mon crâne. Elle se brisa en morceaux de bois brut. Je m'effondrais, sonnée. Je sentis un liquide chaud couler dans mes cheveux. Je passais ma main sur ma blessure, tressaillant sous le coup de la douleur.

- S'il te plait écoute moi, me pria Hisame d'une voix lasse.

Pour toute réponse, je saisis un morceau de bois qui, il fut un temps, était un pied de chaise, et lui enfonçais dans le pied. Son cri me perça les oreilles. Un sourire vainqueur sur le visage, je m'évanoui.