U comme Ursula

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"On m'a appris lorsque j'étais petit, sur ma planète natale, que la Vérité est affaire d'imagination."

Ursula Le Guin -La main gauche de la nuit-

Le cerveau envahi par la brume du sommeil, un reniflement suspect au pied de sa tente, attire l'attention du jeune homme, blottit dans la chaleur de son duvet. Le silence de la forêt du Yosemite est brisé par un mouvement brusque sur la toile, suivis d'un bruit d'eau, comme un jet... une odeur particulière arrive au narine du maintenant très réveillé campeur.

- Oh putain !

Avec rapidité, Stiles à quatre pattes, hors de son cocon protecteur, ouvre les fermetures éclairs qui l'isole du monde, pour tomber nez à nez avec des yeux d'un bleu intense. Trop absorbé par cette étrange découverte, il n'a pas le temps de réagir qu'une langue rappeuse s'active à badigeonner de bave son visage. L'homme recule vivement et manque de s'écrouler lourdement sur le duvet, sa main essuie sommairement les sécrétions de l'animal.

- Bonjour à toi aussi le chien.

La queue de la bête bat joyeusement la mesure alors que Stiles sort en caleçon dans l'air frais du matin. Il lève les yeux vers le ciel pour voir encore présentes des traînées roses dans l'azur d'un bleu céruléen. Bordel, c'est beaucoup trop tôt.

- J'espère pour toi qu'il est passée 7 heure du matin l'animal ! Je me suis isolé pour de bonne raison et la grasse matinée est une des raisons première. Ça et l'impossibilité de croiser Gab.

L'animal jappe en sautillant autour de lui et l'homme hausse les épaules. Si besoin, il ira se recoucher dans la journée, faire une sieste, il pouvait se le permettre pour le moment et puis il avait une envie pressante à satisfaire de toute façon.

- Où est ton ou ta maîtresse, mon beau ?

Stiles s'éloigne de son campement, s'invitant entre les arbres pour trouver un endroit où il pourrait vider sa vessie, toujours suivis du chien curieux. Ce qui est légèrement perturbant. Être observé pendant qu'on pisse n'est pas agréable, même par un animal. Il ne sera jamais un adepte des jeux uro.

De retour à son campement et après avoir utilisé un gel antibactérien, Stiles allume un feu pour faire bouillir de l'eau dans une casserole, posée sur une grille. Une boîte de biscuit en main, des cris retentissent.

- URSULA ! URSULA ! URSULA !

Une voix rauque, puissante et vraiment pas très loin de lui, le chien lève une oreille, la langue pendante. Attentive, elle regarde les gâteaux puis la direction d'où provient le son.

- Je suppose que c'est toi, Ursula ?

La chienne aboie joyeusement alors qu'elle se rapproche ventre à terre.

- Tu espères un gâteau avec cette bouille mignonne, hein ?

L'animal lui fait les yeux doux et Stiles n'est pas taillé pour les ignorer. Il sort un biscuit, retire le dessus en chocolat avec ses doigts et ses dents pour donner le reste à Ursula.

- Tient ma belle ! Je ne suis pas sûr que tu le mérites pour m'avoir réveillé mais tu es vraiment trop adorable.

Un buisson bouge, Stiles sursaute. Un homme apparaît, sublime dans son uniforme de ranger. Une barbe de trois jours orne sa mâchoire carrée, des épaules larges dans une chemise à manche courte qui semble trop petite, avec un écusson sur le bras gauche. Un pantalon foncé qui enserre des cuisses puissantes et massives. Un véritable fantasme sur patte et Stiles l'acceuillait en caleçon, ça pourrait être le départ d'un très mauvais porno. Bonjour la première impression.

Abécédaire de mots imposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant