B comme Béton

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"Il n'y a rien de coulé dans le béton."

Proverbe Québécois.


Stiles avait de nombreuses choses à faire.

Écrire des Cv, les envoyer, recevoir bon nombre de lettre de refus, tout en jonglant avec l'école de police. Il avait besoin d'argent, pour les courses, le loyer et quelques rares plaisirs annexes, qui comprend essentiellement des places de cinéma de plus en plus chères et de la malbouffe à emporter. Evidemment, il cuisinait avec plaisir mais quand on rentrait à 19 heure avec des bleus de la taille de l'état du texas sur une partie de son corps, ne pas cuisiner est le synonyme de paradis.

Donc Stiles avait de nombreuses choses à faire, à penser, tout en croisant les doigts d'avoir encore une vie sociale potable.

Mais ça, c'était avant.

Avant ce stupide chantier.

Avant les cris, les hurlements et surtout avant cette distraction.

Une distraction d'un mètre quatre-vingt de muscles, défini avec volupté, portant parfaitement le marcel blanc. Une peau dorée par le soleil, des cheveux noirs de jaie en bataille en grande partie à cause de ses doigts qui passe et repasse dans sa tignasse. Il le sait parfaitement parce qu'au lieu de passer en revue les jobs disponibles sur internet, Stiles avait passé l'après-midi à l'observer du haut de son appartement. Quelle malédiction d'avoir vue sur le chantier, le destin était contre lui pour ce coup. Malheureusement, il n'avait pas le choix pour ce mois-ci. Il était dans le rouge et aucun job n'était à l'horizon. Il avait donc appelé son père.

Stiles ne voulait pas demander de compléter son mois à son père, bien sûr, il serait ravis de l'aider mais Stiles voulait réussir par lui-même. Donc, il se retrouvait avec une distraction inutile à portée d'yeux et Stiles n'était qu'un jeune homme normalement constitué qui pour son plus grand malheur trouvait que l'homme aux sourcils expressifs était affreusement sexy une pelle à la main à charger une brouette de béton. Sérieusement, ses bras fort, ces biceps qui roulent alors qu'il pivote de la bétonneuse à la brouette. Le corps luisant de sueur, par l'effort et la température de ce mois de Juin extrêmement chaud. Son sexe était d'accord avec son analyse, l'homme était sexy, d'une chaleur incandescente.

Le jeune homme soupire, quitte la vision paradisiaque. Il avait rendez-vous avec son père pour déjeuner ensemble et parler de l'avancée des ses études, de sa recherche d'emploi à mi-temps et de l'argent dont il allait avoir besoin. Ses clefs et son portable dans la poche, Stiles attrape la glacière qu'il a préparé ainsi que le journal des petites annonces coincé sous son bras.

Pas très à l'aise, Stiles regarde autour de lui, passe la grille ouverte sur le chantier mais reste à l'entrée, un homme d'environ 35 ans s'avance vers lui, un sourire au lèvre. Son attention se déporte sur un dos sublime, sans t-shirt, arborant un tatouage envoûtant, pendant quelques secondes son visage apparaît, mon dieu, c'est sa distraction. Son sexe fait un bond, très intéressé par sa découverte et Stiles béni son t-shirt long de geek. C'est une très mauvaise idée d'arborer une érection en compagnie d'homme du bâtiment. Question de survie sans doute.  

- Est-ce que je peux vous aider ?

Stiles se racle la gorge.

- Je... désolé de vous déranger. Mais, je vous vois travailler de chez moi et...

- On fait trop de bruit pour vous ?

La voix rauque lui envoie un éclair de désir le long de sa colonne vertébrale, son sexe tressaille. Il est persuadé qu'il peut jouir rien qu'avec le son de cette voix.

- Quoi ? Non ! Je me suis dit que... Je vous ai fait du thé glacé.

- Oh ! Désolé.

L'homme regarde ailleurs et Stiles réprime un sourire, l'homme semble assez timide.

- Excusez mon neveu. L'une de vos voisines, une vieille dame assez virulente, lui a pris la tête ce matin à cause du bruit. En tout cas, c'est vraiment généreux de votre part. Merci.

Stiles sourit, les joues légèrement rouges.

- De rien, c'est avec plaisir. Madame Ramirez ? Un conseil, ignorez-la, quand je me suis installé, elle m'a fait tout un sermon sur le bruit, de ne pas faire de fête et que si je ramenais une fille chez moi, qu'elle ne soit pas trop bruyante lors de mes parties de jambes en l'air... Mais après ce que je lui ai dit, elle m'évite. Ce n'est pas plus mal.

L'homme haussa un sourcils épais, curieux. C'était vraiment des sourcils expressifs.

- Qu'est-ce que vous lui avait dit ?

- Euh...

- Peut-être qu'on pourrait l'utiliser si elle revient.

Stiles rit.

- Ça m'étonnerait que vous puissiez. M'enfin, je lui ai fait remarquer qu'étant gay, c'est moi qui risquait d'hurler de plaisir, parce que je... bref, donc je lui ai dit que je prenais note de sa demande.

Le jeune regarde ses pieds, alors que les yeux de son fantasme ambulant se braquent sur lui, il sent la morsure de son regard brûlant alors que son collègue répond normalement.

- En effet, nous n'allons pas pouvoir utiliser votre réponse, on trouvera bien autre chose. Nous allions prendre une pose, est-ce que tu veux te joindre a nous ? C'est la moindre des choses.

- Je...

Stiles sort d'un coup son téléphone, regarde l'heure.

- Merde ! Ça aurait été avec plaisir messieurs mais je dois rejoindre mon père pour déjeuner. Une prochaine fois...

Avec rapidité, le jeune homme se retourne près à partir vers sa jeep.

- Attends euh...

La voix rauque l'arrête, il se retourne à moitié.

- Stiles, je m'appelle Stiles.

- Sérieusement ?

- Peter !

- Quoi Derek ?

- Stop. Votre glacière ?

- Je peux la récupérer plus tard dans la journée ?

- Bien sûr. On quitte le chantier vers 17h30, 18h suivant l'avancement avec le planning.

- A plus tard Stiles.

Peter s'en va, hurlant à ses hommes de faire une pause, alors que Derek reste planté à regarder Stiles, indécis et peut-être un peu gêné. Stiles penche la tête sur le côté, curieux.

- Vous voulez me dire quelque chose, Derek ?

- Je... Est-ce que vous accepteriez de dîner avec moi ? Ce soir ou un autre soir, quand vous pourrez... c'est...

Stiles sourit, d'un sourire qui mange les joues et fait pétiller les yeux.

- C'est une invitation ?

- Oui.

- D'accord, on se voit en fin d'après-midi. Je vous donnerais mon numéros et après on ira dîner, si vous êtes toujours partant.

Derek sourit, transformant son visage légèrement grincheux en une toile lumineuse et incroyablement sexy. Le cœur de Stiles tambourine, sa bouche devient sèche.

- Alors à tout à l'heure Stiles.

Le futur policier regarde le tatouage rouler sur le dos de Derek alors qu'il rejoint son oncle et ses collègues, le cul moulé dans le jeans sombre est un réel plaisir pour les yeux. 

Le corps sur pilote automatique, Stiles part au volant de son véhicule, excité de revoir le bel apollon. 

Abécédaire de mots imposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant