V comme Valise

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"Avec les valises qu'il avait sous les yeux, il avait de quoi entreprendre une croisière de trois semaines."

Harlan Coben -Ne t'éloigne pas de Harlan Coben-

Stiles regarde d'un air dépité la valise noire qui trône sur son canapé, ouverte sur des vêtements rangés de façon très méthodique. Ce n'est clairement pas la sienne et encore moins ses fringues. Mal à l'aise, il se retrouve obligé à farfouiller pour trouver le nom de celui à qui appartient ce bagage.

C'était déjà pathétique d'être parti en vacance seul parce que son meilleur ami -avec qui vous aviez prévu les-dites vacances- à trouver son âme-soeur. Ils s'étaient percutés en pleine rue et le destin les avaient enveloppé comme lui seul sait le faire.

Donc, adieu vacances entre potes, bonjour partie de jambe en l'air propre aux heureuses paires accouplées. Stiles s'était retrouvé esseulé sur une île paradisiaque. Un paradis bien morne puisqu'il n'avait personne avec qui le partager et hors de question d'invité Boyd, son coéquipier, lui aussi en vacance, sa moitié enceinte jusqu'au yeux.

Comble de malchance l'aéroport pendant le voyage de retour à égarer sa valise pour finalement lui rendre le mauvais bagage. Il y a des jours -voir des mois, pour le coup- où il serait préférable de rester coucher.

- Bien. Qu'avons-nous là ?

Stiles attrape son chat, qui discrètement s'est invité dans la valise de l'inconnu et l'enferme dans la chambre, le temps de faire son inspection. Un ou deux marcels blancs. Un homme donc. Des boxers unis de couleur terne, sérieusement ? Un Henley gris anthracite, des chemises de costume blanche, des cravates. Donc, ce n'était pas pour des vacances, un voyage d'affaire. Stiles ne s'y connaissait pas des masses mais il est presque sur a 100% que le costume qu'il tient est de la marque Armani. Donc, un homme d'affaire qui gagne très bien sa vie.

Lydia s'était acharnée à lui inculquer les bases sur la mode, comme tout bon gay est censé connaître d'après ses propres critères, elle souhaitait surtout une victime à entraîner avec elle lors de ses virées shopping. Heureusement, son presque frère l'avait sorti d'une grande partie de ces séances de torture. Gay ne signifiait absolument pas savoir s'habiller, ses tshirts de comics lui allait parfaitement bien, merci.

Un dossier apparaît, sous les fringues qu'il a sorti et délicatement poser sur la table basse, curieux, il l'ouvre pour tomber sur le logo de la maison d'édition "Hale's Family", l'une des plus importante du pays. Le dossier ne contenait pas assez d'information pour savoir à qui appartenait le bagage, à part deux signatures imprimées avec les prénoms "Caleb Hale" et "Derek Hale". Rien de plus. Les autres pages étaient des notes en sténo, pour certaines illisibles, qui ne donnaient toujours pas l'identité du propriétaire.

Bref.

Choux blanc.

Sauf si il appelle l'entreprise et demande si l'un de leurs employés a perdu sa valise et son dossier, ce qui risque d'être problématique pour l'homme, soit, il va dans une boutique Armani à la pêche aux infos, en espérant qu'ils soient coopératifs. Et il n'a pas envie de jouer les inspecteur sur son temps de repos. Il a autre chose a faire. Allez rendre visite à son père, allez embrasser Mélissa, dîner avec Lydia, faire plus ample connaissance avec l'âme-soeur de Scott. Rendre visite au premier né d'Isaac et rencontrer sa futur épouse. Ce mec, alors qu'il habitais avec eux, après le jugement de son père pour coups et blessures, était partie sans un "au revoir" à la mort de sa petite-amie en compagnie du père de cette dernière, Chris. L'homme avait également perdu sa femme lors de l'accident de voiture, en plus de sa fille. Cinq ans sans nouvelle et finalement, il avait reçu un email qui les informait, un mois plus tôt qu'il allait bien, qu'il avait trouver son âme-soeur en france, ainsi que Chris et qu'ils rentraient vivre en Amérique. Stiles l'avait insulté, engueulé en réponse pour le manque de nouvelles. Il avait reçus, peu de temps après, un coup de téléphone à une heure indue -heureusement qu'il était toujours au bureau à bosser sur le rapport d'une affaire- pour mettre les choses à plat. Isaac s'était répandu en excuse et lui avait promis de se rattraper.

Abécédaire de mots imposésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant