Spécial Halloween : Les masques aux longs sanglots

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Hé, les gars du forum de l'étrange, j'ai trouvé cette histoire en tapant « masque/peau séchée/cheveux/pleurs » dans Google. Vous en pensez quoi ? Parce que moi, elle me fait carrément flipper ! Euh, si je vous parle de ça, c'est à cause d'événements pour le moins bizarroïdes qui se passent chez moi depuis hier soir. Mais avant de vous les expliquer, il vaut mieux que vous compreniez certains trucs. Alors lisez, s'iou plait :


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Mon grand frère (on a 3 ans de différence d'âge), c'était mon meilleur ami, mon confident, le mec avec qui je partageais tout. Et forcément, on ne se cachait rien. Du moins je le croyais. Plusieurs jours avant de tomber dans les escaliers, il était devenu étrange, bizarre, très agité, et sans jamais m'en donner les raisons. Lui qui était un moulin à paroles, ne me parlait presque plus. J'ignorais encore ce qui le tourmentait, car à mes yeux, en tant que grand frère, il était du genre indestructible. C'était mon super héros, celui qui filait des raclées à ceux qui m'emmerdaient à l'école et celui qui me refilait ses vieux devoirs.

Conséquence de sa chute dans les escaliers : fracture du crâne et des vertèbres cervicales. Paralysé, il ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant et s'exprimait par des gestes désordonnés et des bruits de gorge car il ne pouvait plus parler. D'après les médecins, le choc avait aussi occasionné des pertes de mémoire. Il était toujours très agité quand il voyait papa, mais la vraie raison de son énervement se trouvait ailleurs.

Deux jours après avoir quitté l'hôpital, mon frère est mort. Au petit matin, en lui apportant son petit déjeuner, je l'ai découvert gisant par terre, dans une position désarticulée, entre le lit et son fauteuil roulant. Je me souviendrai toujours de la couleur bleu-pâle de son visage, ses yeux écarquillés, sa bouche grande ouverte. Son visage me hantera jusqu'à ma mort.

Les longs sanglots ont commencé le soir de son enterrement. La famille venait de partir, me laissant seul avec mon père. Alcoolisé et dévasté, il avait fini par s'endormir sur le canapé du salon.

Je suis monté me coucher dans le lit de mon frère. Sa chambre était située face à la mienne et n'en était séparée que par un couloir qui desservait les autres pièces du premier étage. Je me sentais très triste, très seul. J'avais joué à l'homme dur en retenant mes larmes toute la journée, mais là, je n'en pouvais plus. Alors je me suis laissé aller en regardant tous nos souvenirs posés sur les étagères et accrochés aux murs : batte de base-ball, casquette, photos, figurines, jouets, places de cinéma, boîtes de Mac-Do, etc. Puis j'ai éteint la lumière...

J'ai fini par m'endormir, enfin je crois, du moins je l'espérais, car ce que j'allais vivre ensuite avait tout d'un cauchemar. Des pleurs ont troublé mon sommeil. Je me suis réveillé. Au début je les entendais assez faiblement, ils provenaient de quelque part dans la maison. Puis ça s'est rapproché de ma chambre. Ce ne pouvait pas être ceux de mon père, c'était trop aigu. Ça ressemblait plutôt à ceux d'une petite fille. Inutile de préciser que je ne me sentais pas très bien, j'étais glacé jusqu'aux os et incapable de faire autre chose que de fixer la porte ouverte.

La lumière de la pleine lune donnait une couleur pâle au couloir. Une ombre a grandi dessus et des pas ont fait craquer son bois. J'ai un instant espéré que ce soit ceux de mon père, mais ils étaient bien trop légers. Et plus ça se rapprochait, plus les pleurs augmentaient.

Ce que j'ai cru être une ombre était la silhouette d'une petite fille. Elle pleurait et se tenait sur le seuil de la porte. J'étais terrifié, mais ma raison cherchait une explication. Le voisin avait une gamine et j'ai un instant pensé qu'elle s'était peut-être perdue. C'est idiot, je sais, mais avant de sombrer dans le paranormal, il faut se rassurer.

Bras en avant, elle s'est précipitée vers moi. Je me suis collé contre la tête de lit en hurlant. Elle s'est arrêtée à moins d'un mètre. Une odeur de terre se dégageait d'elle. La fillette s'est arrêtée de pleurer et m'a observé en penchant la tête d'un côté puis de l'autre. La pâleur du couloir derrière elle découpait sa sombre silhouette et j'ai vu ses longs cheveux noirs et les boursouflures sur son visage. Je voyais aussi le relief saillant de ses clavicules. Son corps maigre portait une chemise de nuit sale.

Elle a soudainement levé un bras vers les étagères et une masse est tombée sur la moquette. À reculons, en recommençant à pleurer, elle est sortie de la chambre. Elle reculait toujours quand le plancher du couloir, puis les marches de l'escalier, ont craqué. J'ai été un peu soulagé quand ses sanglots se sont arrêtés au loin.

Je ne me rappelle plus combien de temps je suis resté sans bouger. La lumière du jour m'a sorti de ma léthargie. J'avais les muscles tétanisés, la gorge sèche et mes yeux me piquaient. Sur la moquette, j'ai aperçu un carnet à la couverture sombre. Autour, des fleurs séchées formaient une couronne. Je me suis levé et j'ai pris le carnet. J'ai été surpris par son poids. Le cuir craquelé de la couverture était humide, comme sorti récemment de l'eau.

Avant de retranscrire les extraits, je vais préciser que ce journal parle d'une fille (Samandra), et, chose plus surprenante, de mon frère. L'écriture est étrange également, jamais la même, tantôt enfantine, tantôt adulte, tantôt fine, tantôt nerveuse, ou même incompréhensible. On dirait qu'il a été écrit par plus de deux personnes. Les dates n'ont pas d'années. Ce carnet est donc impossible à situer chronologiquement. De plus, je ne pense pas qu'il soit vrai. Je vous lis celles que j'ai pris soin de noter.

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