SAR (Partie 6 de 8)

331 19 0
                                    

Ça fait bien trop longtemps depuis mon dernier message, et j'en suis vraiment désolée. J'ai aussi eu un peu de mal avec les nouveaux paramètres de formatage de texte sur la board, mais je m'en suis sortie. Les prochaines histoires vont donc être postées d'une manière un peu différente ! Elles seront dans l'ordre chronologique, et je ferai le maximum pour les enchaîner autant que je peux pour éviter d'omettre trop d'éléments.

Quand j'ai commencé à travailler, personne ne m'avait parlé du job en termes de choses bizarres qui pourraient arriver. Je suppose que c'est principalement pour éviter que je ne flippe et abandonne le parc. Mais après quelques mois dans mon service, alors que j'étais toujours une bleue, un ami et moi étions saouls à une fête, et il a laissé filtrer quelques infos :
« Ouais, ça peut devenir un peu dingue ici, je suppose. Je crois que le pire, c'est quand les gens meurent alors que ça ne devrait pas être possible, tu vois ce que je veux dire ? Ou alors quand on les trouve mort dix minutes à peine après que quelqu'un nous dise les avoir vu pour la dernière fois. « Ils allaient bien quand je les ai fait prendre cette route, je vous le jure ! » Ce genre de conneries. Genre, regarde ce gars que j'ai retrouvé un printemps sur une piste très populaire. Quelqu'un arrive dans la base en hurlant à propos d'un mec étendu au milieu du chemin dans une mare de sang géante. Alors on y accourt, et on le trouve bel et bien mort. Et c'est bien ce qu'il est censé être, vu que l'arrière de son crâne ressemble à de la purée. Le crâne est réduit en miettes, la cervelle en sort comme d'un gâteau fourré à la crème, et le gars est âgé, donc on se dit que ouais, il est probablement tombé et s'est cogné la tête. Les personnes âgées tombent tout le temps, ce n'est pas nouveau. Sauf que la zone où il est tombé n'a PAS le moindre gros rocher. Il n'y a même pas de souche ou de grosse branche. Et pour couronner le tout, il n'y a pas de traînée de sang, donc il est forcément mort là où on l'a trouvé.
C'est là que tu commences à imaginer un meurtre, mais il y avait des gens avec lui à peine plus loin. Si quelqu'un s'était approché par derrière et l'avait assassiné, ça aurait été totalement impossible qu'on ne l'entende pas. Et encore une fois, même si ça avait été le cas, il y aurait eu une traînée de sang répandue tout autour. Mais tout le monde sur place a dit que ça avait été exactement comme s'il était tombé et s'était fendu le crâne sur une pierre. Alors, putain, sur quoi il s'est frappé la tête ?
Et puis il y a cette femme que j'ai trouvée dans un autre parc il y a environ cinq ans, à l'époque où j'étais dans le nord. On l'a trouvée au milieu d'un bosquet de gros genévriers, enroulée autour du tronc, comme si elle lui faisait un câlin. On l'attrape pour la bouger, et une vraie cascade sort de sa bouche en trempant mes pompes. Ses vêtements sont secs, ses cheveux sont secs, mais la quantité d'eau qu'on a trouvée dans ses poumons et son estomac était phénoménale. C'était complètement irréel, sérieux. L'analyse du médecin légiste ? Ça dit que la cause de la mort était la noyade. Ses poumons étaient complètement remplis d'eau. Ça, même si on était en plein milieu du désert, et il n'y a pas le moindre point d'eau sur plusieurs kilomètres. Pas de flaque d'eau, que dalle. Pas de trace de qui que soit d'autre à cet endroit. Je veux dire, ouais, c'est possible qu'on les ait butés. Mais pourquoi sortir des sentiers battus à ce point et le faire comme ça ? Pourquoi ne pas simplement les poignarder et basta ? Je n'en ai aucune idée, ça me perturbe juste. »

Bien sûr, ça m'a fait un peu flipper. Mais on était complètement ivres, et je pense que je l'ai juste considéré comme un hasard extraordinaire. Je me suis aussi dit qu'il y avait un peu d'exagération là-dedans, vu que, voilà, on était bourrés.

Ensuite, je dois dire que je n'aime pas trop parler de l'affaire suivante. C'en était une vraiment horrible, et j'ai fait de mon mieux pour l'oublier, mais c'est bien sûr plus facile à dire qu'à faire. C'est arrivé environ six mois après ma conversation avec mon ami au bar, et jusqu'à cette époque il ne m'était rien arrivé de particulièrement étrange. Deux ou trois trucs par-ci par-là, et bien sûr les escaliers, mais c'est incroyablement facile de s'habituer à ce genre de choses quand on les traite comme si c'était normal. Ce cas-là était un peu différent.

Histoires D'HorreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant