Le voleur d'innocence

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  Quand j'étais petite, j'avais très peur du "monstre sous mon lit". Un peu comme le croque-mitaine, oui, mais ce n'était pas totalement la même chose. Mes parents l'appelaient "le voleur d'innocence". J'en avais extrêmement peur, mais je n'aurais pas pu vous le décrire, car je ne l'avais jamais vu.
J'étais une petite fille très sage, et pour cause, mes parents se servaient de ma peur pour me dissuader de faire des bêtises, ou bien m'obliger à leur obéir.

"Ne mets pas les doigts dans ton nez, sinon le voleur d'innocence passera te voir ce soir"
"Finis tes brocolis, sinon le voleur d'innocence passera te voir ce soir"

Il me mettaient en garde contre lui, mais me voyant paniquée, ils me donnaient quand même des conseils.

"Si le Voleur d'innocence passe te voir, il ne faut pas que tu fasses de bruit. Cache-toi les yeux avec les mains, et ne bouge pas. Comme ça, il partira aussi vite qu'il est venu."

Mais bien sûr, je n'étais pas parfaite. Le moment où je faisais des bêtise arrivait toujours tôt ou tard, malgré les avertissements de mes parents.
Et c'est comme ça qu'il m'a rendu sa première visite. Je m'étais couchée, un soir ou j'avais fait tomber le vase préféré de ma mère. Je dormais, et j'ai été réveillée par quelques coups venant de sous mon lit. Puis des grognements, et des rires. Je voulais partir à toute vitesse, mais je me suis souvenue des conseils de mes parents. Ne pas crier. Ne pas bouger. Me cacher les yeux. Et c'est ce que j'ai fait.
Puis je l'ai sentie sortir de sous le lit, et se glisser dessus. J'étais terrorisée, et je pleurais, mais je continuais à ne pas bouger.
J'ai senti sa langue parcourir mon corps. J'ai senti ses doigts me caresser les cheveux, puis parcourir mon corps, jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent à mon entrejambe. J'avais mal, mais je voulais qu'il parte, alors j'ai continué à fermer les yeux jusqu'à ce qu'il s'en aille.
Le lendemain, j'ai expliqué ce qui s'était passé à mes parents. Ils m'ont répondu que c'était parce que j'avais fait des bêtises, et qu'ils m'avaient prévenue.

Cela a duré jusqu'à mes 10 ans. J'évitais au maximum de faire des bêtises, mais pour certaines je n'y pouvais juste rien, et à chaque fois le voleur d'innocence me rendait visite la nuit venue.
La chose bizarre, c'est que dans la semaine suivant sa visite, mes parents m'offraient un beau cadeau, ou bien m'emmenaient aàDisneyland. Ce qui rendait en quelque sorte les passage du voleur moins insupportables.
Mais, comme je l'ai dit, je n'ai plus eu de visites de ce monstre après mes 10 ans, malgré mes nombreuses bêtises. J'en étais enfin débarrassée. Mais pas ma petite sœur, à qui mes parents donnaient les même avertissements qu'ils m'avaient donnés à propos de ce voleur d'innocence.
Après avoir eu 16 ans, ayant un peu appris de la vie, j'ai commencé à me douter que cette histoire n'était que du pipeau, et que je subissais des attouchements. Sûrement de la part de mon père, comme vous vous en doutez aussi depuis le début de mon histoire.

Pour ne pas voir ma sœur subir la même chose, j'ai décidé de tendre un piège à mon père, et de tout filmer, pour ensuite aller voir la police.
Ce jour-là, j'avais demandé à ma sœur de faire exprès de renverser un verre d'eau sur la console de mon père, ce qui lui a valu une fessée mémorable. Mais, le soir venu, je m'étais installée dans le placard de la chambre de ma petite sœur, avec ma caméra.
Comme prévu, quelqu'un est entré quelques temps après et s'est glissé sous son lit. Je n'ai pas pu voir de qui il s'agissait dans le noir, mais une fois sorti de sous le lit il a allumé son portable, pour filmer ses actes. Ma sœur avait la même position que moi, les mains devant ses yeux, et ne voyait rien. Mais moi, je l'ai reconnu.
Ce n'étais pas mon père. C'était Ed, notre voisin. Il était sur le lit, et lui faisait des attouchements. Je pouvais sortir à tout moment et mettre fin à ses actes, mais il aurait sûrement détruit ma caméra, et les preuves avec. J'ai beaucoup pleuré silencieusement, mais j'ai tenu bon, et peu de temps après, il est enfin sorti de la chambre, et ma sœur s'est endormie. J'avais enfin les preuves pour faire cesser ces atrocités.
J'étais quand même rassurée que le monstre n'était en fait pas mon père, mais le voisin. Après tout cela, on allait pouvoir continuer notre vie de famille, sans cette abomination qui pesait sur nos vies.
Mais ma joie est vite retombée quand je suis passée par le salon pour me rendre dans ma chambre.
Mes parents étaient en compagnie de notre voisin, cet ignoble pédophile. J'ai pensé qu'il avait prétexté aller aux toilettes pour aller voir ma sœur, mais c'était autre chose.

Il avait des billets dans la main, et les a tendus à mes parents, en disant :

"Bon, 300, comme d'habitude ? Appelez-moi pour la prochaine."  

Source: Creepypasta From The Crypt

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