CHAPITRE XVI LA LETTRE

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La lettre est arrivée ce matin. Elle trône sur la table de séjour, pauvre proie encerclée par des chasseurs niais et chanceux.

Maman plancton ne l'a pas ouverte considérant qu'une approche directe n'était pas souhaitable

Dans ses élucubrations romaines elle se prenait pour le grand Jules et armée de son torchon à rayures elle tentait de favoriser la dite lettre.

« Mais pourquoi ne l'ouvres tu pas ? » Lui demandais- je.

Son cri m'arrêta alors que ma main gauche s'était déjà saisi de la missive et que mon index droit se glissait dans le rabat.

« Mais qu'est- ce que vous faites ? » Hurla mon petit frère alerté par nos cris d'effraie...

Pour une fois qu'il avait aligné coordinations et accords de manière adéquate voilà que nous éludions sa question.

« De toute façon », poursuivit Maman ragaillardie par son cri, « Ça ne vous regarde pas ».

Elle s'arrêta, en profita pour reprendre sa respiration et regarder l'effet que ses paroles provoquaient.

Alors que nous tentions de reprendre nos esprits, elle nous asséna dans un coup de grâce

« Apres tout vous n'êtes que des enfants. »

A cette seconde, au moment même où ces mots prenaient place dans mon cerveau, une déflagration lente sournoise mais efficace sourdait dans mon cœur.

Un champignon atomique de colère éclatait dans les vaisseaux

Je sentais mon cœur battre la chamade, j'avais les tempes en feu, mon souffle s'accélérait alors que je me tenais figée, les doigts de la main gauche effleurant le beau papier de l'enveloppe.

Des années durant, qui m'avaient paru des siècles, j'avais protégé ma Mère.

Je lui avais épargné mes questionnements ininterrompus d'enfant trop curieuse, j'avais muselé mes émotions sous une jugulaire farcie d'entraves, je m'étais composé un caractère à hauteur de ses attentes ou tout au moins de ce qui m'apparaissait être le comportement adapté à ses humeurs ondoyantes.

Je m'étais efforcé de me boutiquer un masque flegmatique alors que des torrents de fusion batifolaient dans mon cœur. Mon cerveau élaborait cinquante plans à la minute pour sortir de l'impasse familiale où un dieu sans vergogne m'avait fait naître.

Et d'un revers de mots elle avait balayé mon application et mon acharnement à lui jouer la comédie. Je n'étais donc qu'une enfant.... Si les faits extérieurs, l'état civil, mes canines et mes tee shirt taille souris au régime lui donnaient raison, la vraie vérité, elle, était bien autre.

Et ça, maman devenue Octopus en avait pleinement conscience.

Je la regardais, elle me rendit le regard, clair et vif, comme l'acier trempé.

Sans un mot, nous venions de lier un pacte de sang.

Elle savait pertinemment que notre existence si ténue était-elle, avait déjoué bien souvent les lois de la physique et de l'équilibrisme, que nous étions des survivants des années post, comme ils disent dans les journaux. Nous n'étions pas des guerriers, ça, non. Il n'y a que chez les journalistes et les écrivains que la misère est romantique.

Chez nous, elle rimait avec engueulades, inquiétudes, humeurs dévergondées, déferlante de bêtises et autres joyeusetés qu'aucun plan quinquennal n'a jamais mis en mots.

Mais nous survivions avec un fou goût de la vie, une envie folle de vivre, de croquer, de rester debout même si nous savions la station sur pied connaît parfois de folles postures.

Et si nous survivions que les uns les autres, c'est parce nous nous étions construit des armures de papier à la partition bien orchestrée. Dans ce carnaval des animaux, chacun jouait son rôle et me signifier le mien, au seul critère de l'âge de mes artères m'exaspérait au plus haut point.

Elle connaissait la face cachée de notre histoire, puisqu'elle en était une des principales protagonistes.

En me rappelant mes 4000 jours, n'avait-elle pas souhaité passementer un rien notre existence et me greffer une maman, alors que j'en avais fait mon deuil depuis trop longtemps déjà ?

Je n'osais plus la regarder, je l'observais au travers des napperons en dentelle, moucharabiés d'infortune.

Son visage avait pris un autre éclat, ses hanches devenaient rondes, comme si sa déclaration de matriarcat la mettait enceinte ipso facto.

« Cette lettre, eh bien, eh bien, je ... »

Si mon ptit frère et moi étions suspendus à ses lèvres, plus encore qu'à son contenu, il me semblait qu'à cet instant précis, maman Plancton ne parvenait pas, elle non plus, à décider de la conduite à suivre.

Il me semblait que ses yeux erraient à la recherche d'un gentil chaman qui lui aurait insufflé la conduite à suivre ou d'un dictionnaire qui lui donnerait tout de go l'expression idoine.

Elle hésitait ! Paul Tibbets, à bord d'Enola Gay, avait-il connu pareils affres ?

Avait-il connu ces longues secondes qui n'en finissent plus de s'étirer et qui, on le sait bien, font que la vie bascule de ce côté-ci de l'existence... ? Avait-il observé ses mains et ses doigts comme pour soumettre à la banalité un geste qui allait changer le cours du monde ?

« c'est p'têtre Papa qui nous envoie des nouvelles ?, c'est p'être une carte postale, peut être des billets d'avion pour qu'on aille le rejoindre »

Dieuque j'aimais l'enfance ! 



ARTICLE MON BIEN ETRE ET LE TIEN :

Comment être de bonne humeur ?

Si vous êtes du genre à souvent tomber dans la déprime et à voir tout en noir, je vous invite à essayer la thérapie par l'écriture.

Ça ne coûte rien ! Il vous suffit de 30 minutes, 1 heure ou 2 heures au quotidien pour vous plonger dans l'univers de la rédaction et de jouer l'apprenti écrivain.

En plus de vous libérer de vos souffrances intérieures, l'écriture pourrait également vous faire comprendre que vous avez réellement des talents d'écrivain.

A cause du stress et des souffrances liés à la vie, la bonne humeur est difficile à garder pour des nombreuses personnes.

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Les fées n'existent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant