26. Douleur fantôme (Partie 1)

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Ce matin, Eugénie s'était levée tôt, n'arrivant plus à dormir, trop excitée par la journée qui s'annonçait. Elle n'en revenait toujours pas ! Il lui semblait que ce jour là serai la première fois que sa mère acceptait de sortir avec son père. La première fois aussi qu'Eugénie avait osée lui demander, c'est vrai. Eugénie savait que sa mère n'aimait pas son époux. Mais elle ignorait pourquoi. Marta refusait d'en parler. Eugène aussi n'aimait pas s'étendre sur le sujet. La petite fille avait déjà essayé d'aborder le sujet avec lui mais il trouvait toujours un moyen de le contourner le plus vite possible.

Eugénie courait dans les couloirs, habillée de seulement une fine chemise de nuit blanche lui arrivant aux genoux avec des dorures sur le col rond et sur les épaules. Distraite ; elle ne vit pas un jeune homme et le percuta

« Ho pardon ! » s'excua-t-elle sans le voir

« Ce n'est rien. Ca va ?

- Oui » dit-elle en levant ses yeux bleu cristal sur lui. Elle sourit en reconnaissant le garçon combattant avec Eugène hier.

« Marta ! » cria une voix féminine à l'autre bout du couloir. C'était Marta :

« Qu'est-ce que tu attends ? Ton père veux y être dans une heure ! Va te préparer ! »

Depuis quand elle s'intéresse à ce que veut Papa ? Elle haussa les épaules.

« Désolée.... Heu....

- Maximilien.

- Maximilien, dit-elle en souriant au jeune garçon, je dois vous fausser compagnie. Bonne journée. » finit-elle en faisant volte-face et repartir en courant pour rejoindre sa chambre.

Eugénie enleva sa chemise de nuit en hâte et la jeta sur son lit.

« Attendez Mademoiselle ! Les rideaux sont ouverts, on pourrait vous voir ! » s'affola sa servante en allant les tirer en hâte. Eugénie explosa de rire :

« Enfin Célestine, qui n'a jamais vu une petite fille en culotte ? Surtout ces gens !

- Mademoiselle... » souffla Célestine.

« Oui, je sais, ma mère : une duchesse se doit de faire attention à son image, à ce qu'elle laisse voir d'elle et à son public. Mais, vois-tu, elle n'est pas là et pour une fois qu'elle n'a pas ses leçons avec elle, je veux en profiter. Pour une fois que je suis sa fille avant d'être son élève ! » s'amusa Eugénie.

Célestine eut un sourire en voyant la frimousse de la petite rousse briller de joie. Elle l'aida à enfiler une robe émeraude cintrée à la taille par un ruban doré. La robe était ophistiquée et richement décorée mais restait pour autant très élégante. Le vert émeraude accentuait le regard bleu clair de la jeune fille. Elle enfila une paire de ballerine blanche crème et Célestine attacha ses cheveux en une tresse cascade.

La journée était nuageuse et une brise fraîche courait dans le ciel parsemé de blanc gris. Mais cette journée un peu morose n'atteignait pas la bonne humeur Eugénie dont le soliel brillait dans les yeux en vu de cette belle journée en famille. Eugène avait tenté de prendre la main de sa femme ce qui lui avait valu un regard froid et épineux. Il avait reculé d'un pas, surpris et déçu, levant les mains devant lui comme un signe d'excuse signifaint « je ne te touche pas ». La réaction de Marta avait attiré quelques regards appuyés sur elle face à la réaction de la Duchesse qu'ils paraissaient trouvé hautaine et irespectueuse vis-à vis du Duc. Mais ces gens ne connaissaient pas son passé. Ils jugeaient sans savoir alors Marta préférait faire comme si elle ne les voyait pas.

En arrivant sur la place où l'on jouait de la musique, Eugène invita sa fille à danser. Peut-être une solution pour échapper à la sensation gênante qui l'avait assailit depuis que sa femme lui avait lancé des éclairs avec les yeux ? Quoiqu'il en soit, Eugénie accepta joyeusement et tira son père par la mache vers le centre de la piste de danse. Reculée, Marta les regarda de ses yeux insondables. Des gens la scrutaient. Ils avaient beau essayé d'étre discrets, Marta les sentaient la regarder mais ne réagissait pas, comme d'habitude. Elle ne s'amusait pas et savait avant de se rendre à cette journée que ça allait se passer ainsi. Elle aurait put refuser. Elle l'avait voulu. Mais elle avait fini par accepter car elle sentait qu'Eugénie en avait besoin. Sa mère à elle n'avait jamais fait attention à elle. Elle ne voulait pas faire la même erreur avec la sienne.. Elle se souvint du jour où elle avait vu sa mère rire comme une baleine dans le petit salon. Ce jour où elle s'était jurée de ne jamais lui ressembler. D'habitude elle faisait des sorties avec Eugénie mais jamais à des fêtes. Les fêtes s'étaient pour s'amuser et elle n'avait pas la tête à ça. Tout son esprit était en permanence centré sur une seule et même chose : Paul. Pourquoi ne m'a-t-il jamais répondu ? Elle refusait de croire que c'était parce qu'il ne l'aimait plus. Cette idée lui était inenvisageable. Pas avec tout ce qu'il m'a dit. Elle sursauta en sentant les larmes lui monter aux yeux. Non il ne faut pas, il ne faut pas ! Elle ouvrit son carnet qu'elle tenait jusqu'alors sous le bras et l'ouvrit pour le lire. Ici, au milieu d'une fête dont elle était la spectatrice forcée par sa propre volonté, elle ne pouvait pas écrire. Or cela était la seule solution pour ne pas laisser tomber son masque. Pour pâlir à ce problème, elle relisait ses anciennes pages. En réalité, toujours la même : celle où elle avait dressé le souvenir de son prince.

Sombre Engrenage (Episode 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant