26. Douleur fantôme (Partie 2)

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« Maman ? » La voix de sa fille la tira de sa rêverie. Elle ferma vite son carnet et le replaça vite sous bras, comme si elle avait peur que quelqu'un cherche à y lire. Marta regarda sa petite fillette. Qu'elle est belle ! Elle sera une grande Duchesse. Une femme heureuse et épanouie. J'aurai réussie.

Voyant qu'elle avait l'intention de sa mère, Eugénie poursuivit :

« Tu veux danser avec moi ? »

Marta sourit, intérieurement. Elle, elle n'aurait jamais eu envie de demander ça à sa mère. C'était là la preuve qu'elle n'était pas comme elle. Elle ne l'avait jamais été.

Les yeux clairs d'Eugénie la regardait avec tellement d'intensité qu'elle faillit accepter en voyant le bonheur qu'ils reflettaient. Elle ouvrit la bouche pour accepter de nouveau, ça devait être amusant de danser avec sa chère fille, mais ses yeux quittèrent rapidement l'emprise bleutée d'Eugénie pour se poser sur un jeune couple de Noble et plus particulièrement sur la femme blonde.

Marta cru que son cœur allait s'arrêter tellement il avait changé de rythme et d'intensité si subitement. Elle avait senti la chaleur lui monter en un seul coup dans tous son être. Elle aurait ^s'évanouir mais restait plantée là, sans réactyion perceptible extérieurement. Pourtant, à l'intérieur ça bouillait de partout. Elle voyait flou, gris, l'image de sa sœur accompagné de sa sœur venait de la frapper de millier de pic. Que faisait-elle là ? Etait-elle ici pour tout révéler à Eugénie ? Allait-elle briser sa fille comme on l'avait brisé elle ?

Quand elle se rendit compte qu'Eugène et Eugénie la regardait avec inquiétude, elle se reprit et lança avec ce ton toujours aussi calme et sérieux :

« On y va.

- Déjà ? », demanda Eugénie pleine de déception : elle connaisait la répons eet celle-ci ne se fit pas attendre :

« Oui. »

Elle a vite changée d'avis dis donc ! Qu'est-ce qu'elle a ? songea Eugénie.

« Marta, peut-être que... » tenta d'intervenir Eugène.

« Non ! On y va, maintenant.

- Non Marta. Aujourd'hui est la première journée qu'on passe en famille alors je ne te laissera pas la gâché, continua Eugène avec un peu de crainte perceptible dans sa voix. La journée avait pourtant bien commencé avec ton aprobation, que se passe-t-il ?

- Rien. Je suis fatiguée. C'est tout.

- J'allais justement te proposer de rentrer au domaine tandis que moi et Eugénie resterions ici, si tu ne m'avais pas interrompu, tu l'aurais su. »

Il n'eut pas de réponse. Marta regarda son regard sans expression entre son époux et sa fille puis le mena là où elle avait vu Aurore et Corentin de la Chapelle. Plus personne. Mais s'ils revenaient ? Et s'ils étaient là pour dire la vérité à Eugène et Eugénie alors qu'elle était repartie, ils auraient le champ libre. Et s'ils ne savaient pas qu'elle était là ? Non, impossible, ils étaient présents lors du mariage. Et d'ailleurs, celle qui se disait sa mère n'avait nullement réagi lors de cette union alors qu'elle avait connaissance des sentiments de Marta pour Paul de Himbourg. Mais s'ils ne la reconnnaissait pas, ce qui était tout à fait possible vu la foule présente, rester ici nuisait toutes ces chances.

« On rentre. Tous les trois. » lâcha-t-elle.

« Maman... s'il te plait. » insista Eugénie, suppliante. Sa mère la fixa de son regard qui signifait « ne t'amuse pas à me contredire. » C'était trop beau pour que ce soit vrai, pensa le petite rousse, blessée. Remarquant son désarroi, Eugéne caressa la chevelure bouvlée de son enfant et la prit dans les bras en l'embrassant sur la joue. Une larme coula sur la joue d'Eugénie. Elle enfouit sa tête dans le chemisier de son père avant que sa mèer ne lui dise : les larmes sont faiblesse, et une future duchesse ne doit jamais en faire preuve.

Eugénie ne voulait plus entendre sa mère. Elle voulait pleurer. Et elle pleurait. C'était la seule qui sur le coup pouvait la soulager. La petite famille s'était mis en marche. Eugène posait de temps en temps des baisers dans les cheveux de sa fille mais personne ne parlait. Tant mieux, Eugénie appréciait se silence. Que tout le monde se taise l'arrangeait. Elle criait déjà assez intérieurement pour se préoccuper du bruit extérieur.

Sombre Engrenage (Episode 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant