Sombre Engrenage (Episode 2)

34. A contre cœur

Une semaine plus tard...

Marta était dévastée. Son masque de fer était tombé et elle devenait de plus en plus misérable. Elle dépérissait lentement. Quelques domestiques s'en inquiétaient. Par ailleurs, Célestine restait très prêt de la Duchesse. Celle-ci lui demandait souvent :

« Que s'est-il passé ? »

Ce à quoi Célestine répondait, ne pouvait dire autre chose :

« Je l'ignore Madame... Je l'ignore »

Dans la chambre du conseil, on parlait de plus en plus sérieusement à remarier Marta. En effet, maintenant qu'Eugène et Eugénie n'étaient plus de ce monde, il fallait trouver un homme de la famille du Duc de la Motte pour enfanter sous le même nom et ainsi préserver la descendance de la famille. Son plus proche parent, étant son frère, il fut admis que Marta épouserait Alexis dès que celui-ci serait retrouvé et ramené au manoir.

On en informa la Duchesse qui se enfroigna et refusa catégoriquement., On lui avança alors les arguments en soutenant qu'il s'agissait là de l'avenir de la descendance des Motte et qu'il était de son devoir de la préserver. Marta ne voulait rien savoir. Mais une semaine plus tard, Alexis était là, devant Marta, les bras le long du corps, détendu, un sourire étrange sur les lèvre, la capuche de sa cape sur les épaules, pour une fois.

« Je suis ravie de vous rencontrer Marta

- Le plaisir n'est pas partagé, Alexis. » répondit froidement la jeune femme en gardant les yeux rivés sur la fenêtre.

Derrière elle, Alexis essayais d'alléger l'atmosphère :

« Allons, je n'y suis pour rien moi là-dedans, on est venu me chercher, on m'a expliqué et j'ai suivi c'est tout. Je n'ai pris aucune décision.

- Soit vous êtes un stupide mouton soit cette situation ous convient parfaitement et vous n'avez rien trouvé à redire. Dans le cas numéro 1, je ne veux pas d'un mouton commme époux et dans le cas numéro 2 : vous y êtes bien pour quelque chose, votre silence.

- Je ne connais pas d'homme qui contesterait la proposition qu'on m'a faites, Marta.

- M'aimez-vous ?

- Qui ne vous aimerais pas ?

- Vous ne me connaissez pas.

- Vous non plus vous ne me connaissez pas alors pourquoi ne pas esssayer.

- Justement pour cette raison, Alexis.

- De toute façon, je ne crois pas que vous en ayez vraiment le choix. »

Toujours en lui tournant le dos, Marta serra les points de rage et se mordit les lèvres. Le choix, l'avait-elle déjà eu dans sa vie. Jamais. Et même quand elle essayait de tout contrôler, même elle, tout finissait par lui échapper. Contrôler sa vie n'était qu'une illusion. C'était le Créateur qui décidait de la marche des choses. Et ça faisait mal de s'en rendre compte. Pourtant, il luii semblait avooir entendu parler du libre-arbitre dans la Bible. Alors pourquoi allait-on, la soumettre à se mariage si le libre-arbitre était l'un de ses droits ? Une illusion sûrement ça aussi.

Rapidement, les deux gens furent unis par les liens du mariage. Et les lien s'arrêtaient là. Marta en était presque à regretter Eugène. D'ailleurs c'était cela : elle le regrettait. Alexis la laissait moins libre qu'Eugène. Il était plus entrepreneur. La roue avait tournée : Marta ne pouvait rien contrôler. C'était Alexis qui le faisait, contrairement au temps d'Eugène où elle tenait la barre. Les rennes de sa vie étaient entre les mains d'Alexis. Celui-ci en était d'ailleurs ravi. Il en profitait bien. Si bien que, à peine deux mois plus tard, Marta était enceinte et donna naissance à un petit héritié une après-midi d'octobre.

Le petit grandissait et était très proche de ses deux parents. Un peu plus de son père, il faut le dire. Marta avait changé de comportement : depuis la mort d4eugénie, qui la bouleversait toujours, elle était devenue moins rigide et stricte. Son masque c'était assoupli mais elle ne laissait pas encore paraitre facilement ses émotions. C'était une façon pour elle de se protéger. De quoi ? Elle ne le savait pas vraiment, mais au moins elle gardait ainsi une part de contrôle. Illusoire peut-être mais c'était déjà ça.