II

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12:20, après mon long récit épique de mes vacances, nous sommes partis du café pour aller manger dans un petit restaurant japonais avec Tom et Marie. Arrivés devant la façade du restaurant, les deux se disputèrent pour savoir quelle table nous allions choisir. Marie se battait pour aller a l'étage et prendre une table vers la fenêtre, tandis que Tom voulait rester en bas près des cuisines car, selon lui, « les plats arriveront plus vite vu qu'ils n'auront pas à monter les escaliers » (il parle bien sûr des serveurs). En assistant à cette fabuleuse bataille entre ces deux « géants » je ne peux m'empêcher de rire. Je ne serai dire pourquoi, mais c'est dans des moments comme celui-ci que je me dis que, bon sang, je les aime comme ma deuxième famille.

12:29, nous nous retrouvons à l'étage prêt de la fenêtre d'où nous pouvons observer la rue assez bondée de monde et de voitures. Exactement ce que l'on attend des rues de la ville de Paris. Tom fait la gueule, car malheureusement, la serveuse a été du côté de Marie, bien qu'elle n'ait pas fait exprès. Marie quant à elle, affiche un énorme sourire et regarde par la fenêtre les voitures et les passants déambulant dans cette rue. Je me retrouve alors, moi aussi, à contempler ce paysage urbain et plein de vie, et à m'imaginer ce que peuvent bien faire tout ces gens dans leur existence. Je suis tirée de ma rêverie avec la serveuse qui s'approcha de nous pour prendre nos commandes.

12:47, nos plats arrivent, tous les trois sommes alors sur un petit nuage. Effectivement nous sommes affamés, et personne ne résiste à des maki california ou aux succulentes brochettes de boulettes de poulet.
« Les filles, bénissez le seigneur pour nous avoir permis d'avoir un tel festin en face de nous!
-Mais qu'est-ce que tu racontes encore comme conneries? T'es athée je te rappelle, dis-je en rigolant.
-Tom t'es chiant, au lieu de parler, mange seulement jusqu'à plus soif.
-Oh bon sang Marie tu n'es pas mieux que lui pour dire des conneries.
-Célia, ne la ramène pas, et mange en silence. »
Après sa prise de parole, j'explose de rire suivi de Tom et aussi de Marie. Ces fous rires créés à partir de « rien », qu'est-ce que ça fait du bien. Après avoir fini mon entrée, je commence à m'attaquer à mon plat.
« Célia?
-Tom? Répondis-je la bouche pleine.
-T'es au courant que depuis que nous sommes arrivés, cet homme là-bas te fixe et ne t'a pas lâché une seule seconde du regard ? »
Je manque de m'étouffer à ses paroles, je me procure mon verre d'eau et le boit d'une traite. Marie regarde Tom puis moi, elle se retourne vers Tom qui lui montre la direction à regarder, elle se penche légèrement vers la droite, sourit, puis me dit:
« Effectivement, un garçon te regarde!»
Tom et Marie sont assis en face de moi, je ne peux donc voir cet inconnu et honnêtement, je m'en moque un peu. J'hoche alors les épaules, et continue mon repas. Mes deux amis ne semblent pas d'accord avec ma réaction, et me poussent à me retourner:
« Je n'ai pas envie de regarder, lâchez moi merde.
-Mais aller! Jettes y juste un coup d'œil!
-Je suis d'accord avec elle, ça ne va pas changer ta vie si tu ne te retournes même pas 2 secondes pour apercevoir ce bel inconnu. »
J'ai beau les aimer, parfois je les hais. Je décide donc de me retourner, pour que mes, sois disant meilleurs amis, me lâchent un peu car j'aimerai finir mon repas. Mais en toute honnêteté, ils avaient raison de m'obliger à me retourner. Je ne pensais pas le revoir un jour, et surtout, aussi vite.

13:06, je me retrouve dans les toilettes du restaurant pour me laver les mains. Mais pas seulement. Lorsque je me suis retournée tout à l'heure, la personne qui m'observait n'était autre que le garçon que j'avais heurté ce matin. Je ne m'y attendais absolument pas. Je ne sais pas si mes amis avaient vu la scène du café, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils étaient très observateurs et curieux car quand je me suis remise devant eux, un large sourire traversait leur visage et en disait long. Les deux, telles des commères, posèrent un tas de questions sans réponses, pour le moment: « quel âge a-t-il? Est-ce qu'il est célibataire? Tu crois qu'il habite dans le coin? ». Je me suis donc éclipsée et réfugiée dans ces toilettes pour ne plus entendre ces deux là poser des questions qui n'ont pas lieu d'être. À vrai dire, ce garçon, dès que je l'ai vu ce matin, enfin, heurté, je l'ai trouvé très attirant. Certes je ne l'ai à peine vu quelques minutes, cela m'a suffit à le regarder et à apprécier la vue. Je suis quand même surprise de le retrouver dans ce restaurant, et même, de le trouver installé juste derrière ma table. Des gens diront que c'est le destin, d'autres que c'est de la chance et le pur des hasards. Je me décide enfin à sortir des toilettes, j'ouvre la porte et à ce moment là, mon téléphone sonne. Mon père. Je raccroche et lui envoie un message lui disant que je suis au restaurant et que je l'appellerai plus tard. Mais au même moment, je percute quelque chose, et c'est bien trop mou pour être un mur.
« Eh bien, j'ai l'impression qu'à chaque fois que je vous croiserai, j'aurai le droit à un rentre dedans au lieu d'un bonjour. »
Bordel de merde, je rêve? Non, c'est bien le garçon de ce matin.
« Je suis vraiment désolée, pour la deuxième fois de la journée du coup..
-Ahah ne vous en faites pas, ce n'est pas grave.
-Euh d'accord.. et bien, je vais y aller hein, encore désolée »
Je me faufile alors contre le mur et monte les escaliers à toute vitesse afin de retourner à ma table. Arrivant essoufflée, mes amis se tournent vers moi et m'observe:
« Euh, Célia, pourquoi t'es rouge comme ça? Me questionna Marie en riant.
-Quoi? Je suis pas rouge arrêtes.
-Je peux t'assurer que tu l'es, renchérit Tom. »
Je sors alors mon miroir de poche, et malheur, je suis écarlate. Je ne comprend pas pourquoi. Serait-ce à cause de ma prise de vitesse dans les escaliers qui m'aurait rendu aussi rouge? Non quand même pas, merde il faut vraiment que je me remette au sport si c'est le cas.

Be mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant