III

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13:17, nous commandons tous les trois un dessert. Depuis mon retour des toilettes, Marie et Tom n'arrêtent pas de piailler et de se questionner par rapport à cet inconnu qui me « fixerait ». À vrai dire, je commence à en avoir marre. Je voulais profiter de mes amis autour d'un bon repas, afin de les retrouver après mes 2 semaines d'absence totale. Le fait qu'ils s'attardent sur quelqu'un que nous ne connaissons pas m'irrite assez.
« Les gars, s'il vous plaît, on peut parler d'autre chose? Après deux semaines d'absence, vous trouvez le moyen d'être obnubilés par un inconnu alors que je sais qu'en deux semaines, il y a dû se passer énormément de choses dans vos vies. »
Marie et Tom s'arrêtent, me regardent, puis se remettent à jacter comme pas possible. Bon sang comme ils sont têtus! Après cette pensée peu flatteuse envers mes amis, je ressens une vive douleur juste en-dessous de mon genou droit car, oui, effectivement, Marie vient de me donner un coup de pied. Je la regarde avec sévérité et m'apprête à l'ouvrir quand elle me fait signe de regarder au-dessus de mon épaule gauche. L'inconnu se dirige vers nous, tout sourire, et bordel, je sens que mes joues prennent feu.
« Je suis désolée d'interrompre votre repas, mais j'aimerai vous donner ceci.»
Il me tend un papier plié en deux, je l'ouvre et découvre un numéro de téléphone. Comment dire que ma surprise doit se voir à plus de 15km car sérieusement, je n'aurai jamais cru que ce genre de scène allait m'arriver un jour. Au vu de mon étonnement, ce garçon reprend la parole avec un sourire confiant dessiné sur son visage:
« Oui c'est mon numéro de téléphone. Appelez-moi, comme ça, peut-être que nous pourrons nous saluer pour de vrai la prochaine fois, au lieu de se rentrer dedans.
-Oui, d'accord avec plaisir. Et encore désolée je ne fais pas vraiment attention..
-Pas de problèmes. À une prochaine fois. »
Sur ces mots, il part en direction de l'escalier pour sortir du restaurant. Putain, je sais ce qui m'attend dans même pas 2,5 secondes.
« Attends... tu... Mais.. sérieux il vient de se passer quoi là?! Hurla Tom.
-Je suis complètement dépassée par les événements. Comment ça, « rentrés dedans »?! Cria Marie à son tour.
-Mais ne m'agressez pas! Je vais vous expliquer. »

13:43, nous nous retrouvons dehors, sous un soleil réchauffant d'automne. Nous nous sommes posés sur un banc situé dans un parc. Entourés d'une tranquillité et du plus grand calme possible à avoir en plein Paris, nous fumons nos cigarettes en même temps de boire une boisson chaude. Mes deux amis se moquent toujours de moi car je fume des Vogue Mentholées. Pour eux ce ne sont pas des « vrai » cigarettes. Pour être franche, je n'aime que ça, ce n'est pas trop fort, et le goût de menthe me permet de ne pas trop sentir le goût du tabac. Après avoir enduré toutes leurs remarques sur mes « fausses » cigarettes, je leur ai balancé que j'allais arrêter et me mettre au Marlboro. Étrangement, les deux me scrutèrent avec des gros yeux et me dirent que je ne pouvais pas changer, car c'était l'un de mes caractères, que moi, sans Vogue, ça ne serait pas moi. Pour éviter toute méprise, je ne suis pas une grande fumeuse, et lorsqu'ils m'ont dit ça, je n'ai pu m'empêcher de rire tellement c'était absurde. Mais dans un sens je comprenais, il fallait bien que quelqu'un se démarque ici.

13:58, Marie se décide enfin à nous raconter ses vacances. Je sais qu'elles ont été magiques car Marie ne s'ennuie jamais en vacances et fait toujours des choses extraordinaires. Lors de son récit où elle saute d'une mini falaise en Grèce, mon esprit divague vers ce monde qui nous entoure. Les oiseaux chantent et volent en toute sérénité, les arbres perdent leurs feuilles mais permettent d'offrir un spectacle de couleurs, virant du orange au rouge, tout à fait impressionnant, le vent frais s'acharne, mais doucement, sur mes cheveux qui alors, se rebellent.
« Eh oh Célia? T'es encore avec nous ou quoi? »
Merde, je n'écoutais plus. La voix de Marie me fait sortir de mes pensées et je me retrouve épiée par deux paires d'yeux.
« Oui je suis là pourquoi?
-Je suis sûr et certain qu'elle pensait à ce gars du restaurant.
-Pour une fois je suis d'accord avec toi, je pense que le courant est assez bien passé entre eux, n'est-ce pas? Répond Marie tout sourire. »
Seigneur, je ne veux plus en parler, quand lâcheront-ils l'affaire?
« N'empêche, je suis toujours un peu perturbé par ce gars, je sais que t'as toujours eu un certain succès avec les hommes, mais celui-là, je le trouvais quand même assez sûr de lui, méga confiant et puis, je ne sais pas, j'ai pas l'habitude de voir ce genre de scène en directe ahah, Tom se frotte la tête.
-Mais qu'est-ce que tu racontes, c'est bon, ce n'était quasiment rien. Oui bon, j'avoue qu'il m'a surprise, mais rien de plus, et puis je sais que ce n'était qu'un petit flirt. Je lui enverrai juste un message pour m'excuser encore une fois et je sais que ça s'arrêtera là.
-Célia, ne dit pas ça, peut-être que tu as enfin rencontré ton âme sœur! crie Marie.
-Tu peux garder tes conneries pour toi seule, tu sais que je n'y crois pas à ce genre de trucs débiles.
-Oh non ça y est... Elle est de mauvaise humeur, affirma Tom. »
Les deux éclatèrent de rire et je les rejoins également dans ces éclats de gaité respirant la joie et la bonne humeur.

Be mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant