22 :45, je repense à ma soirée. À partir du moment où mon téléphone a sonné, Leroy a changé de comportement : il est passé du garçon prétentieux mais carrément craquant au garçon froid et distant. Après son « laisse tomber », la fin de notre repas s'est passé en silence. C'était assez gênant. J'ai demandé l'addition pour faire comprendre à Leroy que cette soirée était belle est bien terminée, mais ce dernier en décida autrement en me coupant, faisant partir la serveuse :
« Tu veux déjà rentrer ?
-Je suis fatiguée, demain je dois aller en cours et honnêtement, rester ici avec une personne qui a perdu l'usage de la parole m'intéresse que très peu, répliquai-je froidement. »
Je m'étais levée pour atteindre mon manteau qui se trouvait à ses côtés. Il ne bougea pas. Je commençais à l'enfiler quand je sentis une main se poser sur mon épaule droite. Une vague de frisson s'était alors emparée de tout mon corps ce qui me stoppa net. Il se trouvait derrière moi, je sentais vaguement son souffle chaud sur la partie de mon cou non recouverte par mon haut, j'ai fermé les yeux instinctivement à ce contact.
« Ne pars pas maintenant, Célia. »
Ses mots m'avaient atteint, je m'étais donc retournée pour me retrouver en face de lui, sa main tomba alors le long de son corps, je le regardais, droit dans les yeux et je peux affirmer, que cet homme était agréablement beau à regarder.
« Je veux rentrer Leroy.
-Je ne te crois pas.
-Tu ne lis pas en moi, tu ne peux pas savoir.
-Restes encore un peu.
-Non. »
Sa main effleura alors ma joue, à son contact je ressentis un petit coup de froid qui se transforma rapidement en coup de chaud. Son regard ne lâchait pas le miens, me suppliant de rester en sa compagnie. Il avança d'un pas pour effacer encore un peu plus le peu de distance qu'il y avait entre nous. Il chuchota :
« Laisses-moi te raccompagner alors.
-D'accord. »
Après avoir payé, nous sommes sortis du restaurant et nous nous sommes dirigés vers le parking. Je me souviens que sa voiture était une jolie mercedes noire, plutôt pas mal. Il avait alors ouvert ma porte tel un gentleman ce qui lui valut un petit sourire de ma part. Lorsque la voiture démarra, il enclencha la radio et je reconnu la voix de Lana Del Rey. Il baissa le volume pour permettre à une discussion d'éclore.
« Où dois-je te déposer ?
-Je vais te mettre mon adresse dans mon GPS, tu n'auras qu'à suivre les indications.
-D'accord chef. »
Nous étions arrêtés à un feu rouge et j'aperçu qu'il s'était tourné vers moi, je fis de même :
« Oui ?
-Tu étais très belle ce soir.
-Merci. Je te retourne le compliment.
-Je n'avais pas fait de grands efforts pourtant.
-Et bien tu l'étais quand même.
-Merci, dit-il en souriant. J'ai passé une excellente soirée avec toi Célia.
-Moi aussi.
-Je suis désolé pour mon comportement vers la fin du dîner.
-Ce n'est rien.
-Je me rattraperai la prochaine fois.
-Parce qu'il y aura une prochaine fois ? m'exclamai-je assez surprise.
-Oui.
-Je n'ai pas donné mon accord.
-Normal, je ne t'ai encore rien demandé, me répond-t-il en démarrant.
-Touché.
-Je sais. »
Le reste du chemin me parût court car nous parlions de quelques petits moments dans nos vies assez drôles et gênants qui nous étaient arrivés. J'ai appris que quand Leroy était petit, il avait tellement rit lorsqu'il était en train de manger des spaghettis qu'elles sont ressorties par son nez. Affreusement dégoutant mais extrêmement marrant. Après ces passages peu glorieux de notre enfance, nous étions arrivés devant mon immeuble, il coupa le moteur et me regarda :
« Merci d'avoir accepté de sortir avec moi ce soir.
-Je n'aurai jamais pu refuser une telle invitation. »
Il esquissa un sourire, ouvrit sa portière, puis la mienne, nous nous retrouvions alors devant la porte de mon immeuble, face à face, et nous attendions que l'un ou l'autre dise quelque chose.
« Eh bien... Merci de m'avoir raccompagné.
-Ce n'était pas grand-chose. »
Je lui ai alors souris et agrippé sa manche de manteau pour le pencher un peu en avant ce qui m'avait permis de lui faire un petit bisou sur sa joue. J'ai monté les petites marches me permettant d'accéder à la porte d'entrée du hall pour, je l'avoue, « m'enfuir ». Il m'a alors attrapé le bras, il monta les marches et déposa un baiser délicat sur ma joue avant de me chuchoter à l'oreille :
« On se revoit bientôt, Davin. »23 :01, je repense une seconde fois à cette soirée. Serait-il lunatique ? Enfin bon, il a réussi à se rattraper, c'était pourtant mal partit. Je me retourne dans mon lit, et j'aperçois une touffe de cheveux blonds ondulés. Marie n'aime pas dormir seule, et puis, j'aime bien être en sa compagnie. Mon regard se pose alors sur le croissant de lune que je peux apercevoir à travers ma fenêtre. Le ciel est dégagé, les étoiles sont étincelantes et éclairent ce ciel d'un noir profond. Mon esprit s'évade vers un monde inconnu qui se trouve à des années lumières d'ici, où la vie serait présente ailleurs que sur la planète bleue.
3 :33, je me réveille en sursaut. Encore ce rêve, ces mots restent cette fois intégralement gravés dans mon esprit : « Meurs en silence mais continues de vivre » je ne comprends pas cette phrase qui m'a d'ores et déjà réveillé deux fois en à peine deux trois jours. Je me lève en essayant de ne pas faire de bruit et me dirige vers la cuisine pour boire un verre d'eau. L'eau fraîche m'apaise et me calme, je décide de repartir me coucher. Marie dort profondément et paisiblement, au moins je ne l'ai pas réveillé. Mon téléphone s'allume, et j'aperçois un message :
« 3 :36, le sommeil n'est plus là et me voilà à me demander si tu penses à moi. »
Leroy est très insistant, et même si je m'en plains, ça me plaît, juste un peu, car à 3 heures 36 du matin, il arrive à me décrocher un sourire par la seule force de ses mots.________________
Petite parenthèse: merci infiniment pour tous vos messages privés qui sont tous très encourageants, ça me touche énormément et je vous en suis reconnaissante de bien vouloir lire cette histoire malgré les fautes et mon inexpérience.
VOUS LISEZ
Be mine
RomanceL'amour passionnel, ce cercle infernal mêlant amour, passion, tristesse et destruction.