IX

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11 :23, ma matinée vient enfin de se terminer. Je sors de la salle de conférence pour rejoindre les filles au self. C'était assez intéressant comme conférence, son sujet était l'avenir des traitements contre les bactéries polyrésistantes à l'aide de virus. Ce sont des bactéries qui sont résistantes à de nombreux antibiotiques et sont extrêmement dur à traiter pour faire simple. Les sciences sont effectivement au cœur de mon cursus scolaire. Je me dirige vers la cantine, un brouhaha incessant se fait entendre, le calme est remplacé par des discussions inutiles et des cris provenant de toute part. À ce moment précis, mon appartement me manque, mon lit me manque, marre de voir toutes ces têtes tous les jours et d'en découvrir des nouvelles à chaque fois.
11 :37, je suis assise à la table avec les filles. Suzanne et Camille sont en face de moi. J'ai rencontré Camille lors de mon premier cours de bio. Elle s'était retournée vers moi et m'avait demandé « t'as des tampons ? » sympa comme rencontre. Suzanne nous raconte comment Luc lui fait péter un plomb, Camille reste stoïque face à tant d'émotions émanant de cette blonde.
« Il a essayé de me rendre jalouse ! Vous vous rendez compte ? Mais quel connard !
-On dirait bien qu'il a réussi son coup alors, réplique Camille le nez dans son assiette.
-Alors là, absolument pas, n'importe quoi, je ne suis pas jalouse, Suzanne croise ses bras et s'adosse contre sa chaise. »
Face à ces deux filles, je ne peux m'empêcher de sourire. Elles se complètent dans un certain sens et je trouve ça beau une amitié pareil. Une main se pose sur mon épaule, ce qui me fait sursauter. Les filles affichent un grand sourire, j'en déduis que c'est Stella. Effectivement, je suis entourée de merveilleuses personnes, Stella est dans la même FAC que nous, on s'est rencontrée lors d'une soirée étudiante. Elle est adorable, c'est un ange. Je lui fais la bise, elle s'installe ensuite à mes côtés. Notre discussion s'évade peu à peu de Suzanne et son Luc pour arriver à Stella qui était complètement chirée hier soir à une soirée. Oui, vive Snapchat.

11 :59, nous sommes toujours à table. J'ai abandonné l'idée de manger mon repas car honnêtement, je ne suis pas attirée par de la viande qui ressemble à un gros mollard marron avec une sauce plus que douteuse. Les rires fusent ainsi que les insultes. Ces trois-là se disputent pour savoir qui comme patron sera présent à la conférence de ce soir, pour nos cours de management car effectivement, nous nous sommes toutes inscrites au même cours.
« Je suis sûr et certaine que John Manille sera présent, s'exclame Suzanne.
-Le patron de la boîte qui gère les plus grands magazines européens ? Ptdr mais tu es folle sérieux. Qu'est-ce qu'il en a à foutre d'une conférence dans une FAC, répond Camille.
-Il a déjà participé à des conférences dans des universités, rétorque-t-elle.
-Je parie que Justine Barbet sera là, elle est partie de rien pour au final se retrouver à la tête d'une des plus grosses entreprises de Cloud. Elle accepte souvent la demande des universités qui veulent recevoir sa présence pour quelques meetings, et puis elle est très jeune, informe Stella.
-Tu délires, elle a d'autres choses à faire que de venir nous rendre visite, comme baiser son secrétaire, balance Suzanne. »
Je ne peux m'empêcher de rire, Camille et Stella s'énervent contre elle qui ne veut pas lâcher son idée que mademoiselle Barbet à d'autres chats à fouetter. Littéralement parlant, selon Suzanne bien sûr. Devant tant d'action, je me sens joyeusement bien, et je peux assurer que je n'échangerai ma place pour rien au monde. Mon téléphone vibre arrêtant les chamailleries des filles, je viens de recevoir un message.
« J'espère que ta reprise des cours s'est bien passé, passes une bonne journée. »
Fidèle à sa réputation, Leroy me fait sourire rien qu'en m'écrivant quelques mots. Je repose mon téléphone et lève la tête. Une vue de trois filles consternées s'offrent à moi.
« Pourquoi tu souris bêtement ? me demande Stella.
-Tu nous caches quelque chose ? enchérie Suzanne.
-Tu me fais peur à sourire sans raison, m'annonce Camille.
-C'est super gentil de votre part. Rien j'ai juste reçu un message, c'est tout, affirmai-je. »
Elles continuent à me dévisager, ce qui veut dire qu'elles ne lâcheront pas l'affaire. Eh merde.
« Tu ne vas pas t'en sortir comme ça, racontes nous tout.
-Suzanne c'est bon, je ne vous cache rien.
-Alors pourquoi tu ne veux pas nous dire de qui provenait ce message ? me questionne Stella.
-Avoir une vie privée est interdit ?
-Ton comportement nous prouve que tu nous cache quelque chose d'important, dit Camille. »
La sonnerie retentit, ce qui m'avertit que je dois rentrer chez moi pour ne pas rater mon métro pour ensuite aller à mes cours de ce soir.
« Tiens, ça sonne, je dois rentrer chez moi, on se retrouve à la conférence de ce soir ! »
Je prends mon sac avec mon plateau et me lève aussitôt après avoir parlé. J'entends des insultes dans mon dos, ce qui me fait bien marrer je l'avoue.

Be mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant