9-Lille

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Bon ! Fini de pleurnicher je vais parler à Eden. Je me mets dans tous mes états et je ne sais même pas ce que pense ma meilleure amie : après tout, c'est elle qui a besoin d'aide, pas moi.

Biiip!!! Biiip!!!
Je manque de peu la crise cardiaque ( une énième fois ) lorsque mon réveil fait retentir son épouvantable sonnerie. Je balance mon point pour l'arrêter mais loupe le bouton et finis par arracher la prise pour mettre fin au supplice qu'endurent mes tympans. Je descends lourdement les marches des escaliers, ma petite lampe torche luttant courageusement contre le noir qui règne autour de moi. J'atterris dans la salle de bain et allume l'ampoule qui diffuse enfin une lumière digne de ce nom. Deux minutes plus tard, je manque de m'endormir sous la douche et, après m'être habillée des vêtements préparés la veille, j'engloutis mon petit-déjeuner avec mon frère qui s'est levé entre temps.
Comme à l'accoutumée, me voilà à la bourre; l'église a sonné 7h du matin. J'enfile mes vieilles converses en quatrième vitesse et ma grosse doudoune avant de foncer vers l'arrêt de bus. Le trottoir étant encombré par plus d'un mètre de neige, je me mets à courir sur la chaussée, mais fort heureusement, lorsque j'arrive vers l'ancienne bibliothèque, la chauffeuse n'est pas encore arrivée et tout ce que je trouve ce sont une dizaine d'élèves occupés à se transformer en glaçons vivants.
-25°C
Pas mal non ?
Après une éternité de plus d'une quart d'heure, les lumières des phares du bus viennent éclairer la route humide, dans le virage, et arrive à notre auteur une minute plus tard.
Je m'assieds à ma place habituelle, visse mes écouteurs dans mes oreilles et tente tant bien que mal de faire marcher YouTube.
Eden va avoir droit à une petite discussion avec moi...

30 minutes et une quinzaine d'élèves plus tard...

Sky n'étant pas arrivée, je me hâte de faire mon sac et me dépêche de trouver Ed'. Celle-ci est occupée à faire son allemand pour 8h ( elle fait souvent ses devoirs à l'arrache ;). J'attends qu'elle ait terminé pour enclencher la conversations :
-Dis-moi pourquoi tu fais ça, Ed'.
- C'est bon... Je n'ai pas trop envie d'en parler.
Réponse classique et attendue.
- Ce n'est pas de ma faute, au moins ? Je demande avec un air anxieux.
Petite question pour la faire culpabiliser de me faire sentir mal et la forcer à cracher le morceau !!
- Mais bien sûre que non ! S'exclame t-elle, presque horrifiée. C'est juste... Des histoires de famille.
Et voilà, une avancée ! Je réprime ma joie et continue :
- Tu sais que tu peux tout nous dire, à Sky et moi. C'est à ça que servent les amies.
- Je sais mais ça n'a pas d'importance. Ça n'a rien de grave.
Dit donc, elle me tend une perche là, non ?
- C'est en tout cas assez important pour que tu te sacrifies. Et si c'est important pour toi alors ça l'est pour moi aussi...
Petit à Petit, je réussis à apprendre quelques petites choses sur les raisons d'Eden : il s'agissait en effet de petits trucs du quotidien; des paroles en l'air qui la hantent, des disputes, des remarques et autre choses qui peuvent amener quelqu'un de sensible à se sentir mal. J'avais l'impression qu'Eden venait de placer en moi une part de sa confiance. C'était un pas de plus que tous les autres et je pouvais effacer définitivement l'hypothèse du Blue Wale challenge.

Bien à toi.

Forever for you ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant