Société pourrie

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« Ta seule limite, c’est toi. »

Ça y est, notre "nouveau chez nous" est installé. C'est joli mais pas aussi cosy que l'autre maison. À ma grande surprise, ma mère a prit soin de refaire ma chambre telle qu'elle était à Paris. Ce que n'est pas déplaisant.
Au moins, je m'y suis vite faite.

Devant ma fenêtre se trouve un banc avec de gros coussins très confortables mais surtout assortis aux draps de mon lit. Avouons que je suis légèrement maniaque, enfin j'aime que les choses soient parfaitement cohérentes et nettes. Je me pose souvent à cet endroit le soir avant de lire et m'endormir pour sombrer dans mon imagination et dans mes pensées. Je ne cesse de m'imaginer un monde parfait, mais au fond ? C'est quoi un monde parfait ?

En revenant à moi, je respire profondément et je le rend finalement compte que cette maison est plutôt paisible, il n'y a pas de voisins direct puisque c'est un énorme champs que je vois à travers la vitre. Il semble vide, aussi vide que moi.

Il me tarde que l'été arrive même si ce n'est plus pour dans bien longtemps, j'ai besoin de chaleur et de soleil.
Mon sommeil m'emporte dans un autre monde. Je me revois dans mon autre maison, Tous mes proches sont là, enfin...cela se conclu à ma mère, mon père et Charlotte.

Je n'ai pas eu de véritable amitié depuis bien longtemps, toujours jugée de différente par les autres élèves de ma classe. Déjà, je lisais beaucoup alors j'étais classée "intello" puis je n'avais pas les mêmes intérêts alors j'étais classée "ininterressante". Au fond, qu'est ce que la société est nulle. Pourquoi avons nous toujours besoin d'être classé dans des cases qui ne nous représentent certainement pas car tout le monde est différent.
La société nous oblige à jouer un rôle, avoir une seconde personnalité que nous ne sommes pas. Mais parfois il y a des "rebels" comme moi et dans ce cas, la société nous élimine car on ne rentre pas dans le moule.

Encore un matin, je n'ai en aucun cas envie de sortir de ma couverture. Je suis très bien où je suis mais ma mère crie dans le couloir depuis plus de dix minutes. C'est inquiétant, d'habitude elle n'est pas là.
Alors, avec le peu de motivation que j'ai, j'enfile mon peignoir et j'attache rapidement mes cheveux pour enfin descendre.

- Ah Maelle te voilà ! S'écria ma mère, toute en affaire.
- Bonjour maman.
Elle court dans tout les sens, nettoyant la moindre miette sur le nouveau plan de travail de la cuisine. C'est presque énervant.
- Je peux savoir pourquoi tu es dans cet état ? Dis-je en montant du doigt le jean et le pull qu'elle a troqué contre sa robe noire habituelle et ses talons hauts.
- Je me disais qu'on pouvait passer la journée ensemble, je ne travaille pas aujourd'hui, ce serait sympa tu ne crois pas ?

Je grimace.

- Oh Maelle, chérie...s'essouffle d'elle. Il est grand temps que tu sorte un peu de la maison, que tu fasses des rencontres, que tu t'ouvre au monde. Tu ne peux pas passer ta vie dans les livres non plus. Ce n'est pas comme ça que tu vas gagner ta vie.

La société est nulle. Moi je veux gagner ma vie comme ça.

Et s'il suffisait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant