La raison

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« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aie confiance en ce qui sera. »

- Hum, je suis prise de crise de panique...

Mon ton est bas, à peine audible.

- Oh...

Il me fixe avec attention, c'est déconcertant. J'ai l'impression qu'il peut lire en moi avec une telle facilité.

- S'il te plait n'ai pas pitié de moi j'ai horreur de ça, reprend-je.

Il lève les mains, innocent.

- Je n'ai pas pitié, je ne pensais pas qu'une fille comme toi, si innocente, pouvait souffrir autant.

- Je ne souffre pas.

- Pourtant ça se voit dans tes yeux, dit-il en affichant un léger rictus.

Je réfléchis quelques instants avant d'admettre qu'il ai probablement raison. Les larmes menacent de couler.
Je soupire.

- Tu sais, me dit-il, tout le monde a ses petits problèmes, certains graves et d'autres moins graves mais je pense que tout le monde est capable de passer à travers et d'en faire sa force.

Je relève la tête et le regarde.

- Par exemple, je suis gitan et ce n'est pas toujours facile pour moi d'être suivit dans les magasins ou de subir les insultes des personnes qui ont des préjugés incohérents. Ils ne connaissent pas ma vie, ils ne savent pas qui je suis alors je ne les écoutes pas et je continue à faire ma vie comme je l'entend.

- Tu as raison, admet-je.

- Explique moi comment arrive ces crises de panique Maelle ?

- Tu n'as pas besoin de savoir.

- Dis donc soupire t'il, tu es plutôt bornée. Si tu n'as pas envie de me le dire je le respecte mais je pense que tu as besoin d'en parler...Si jamais, je suis là, me dit-il en se levant.

Il me quitte déjà ? Mon coeur ne veut pas mais mon esprit fait la fête. Cette bataille me rend folle.

Il rejoint la porte.

- Réfléchis et appelle moi si tu en a besoin d'accord ?

- Je n'y manquerai pas, merci, lui dis-je dans un sourire, sans le regarder dans les yeux. 

Je referme la porte lorsqu'il atteint le camp. Je pourrais l'admirer pendant des heures je pense.
Je sais pertinemment qu'il a raison, mais je refuse de dévoiler tous mes secrets aussi facilement comme si tout allait s'arranger si Kenzy le savait.

Je vais m'installer dans mon lit pour lire quelques minutes puis finir par sombrer dans un sommeil léger.

Étant donné qu'il n'y a rien de prévu au calendrier, je me suis permis de dormir un peu plus tard que d'habitude. C'est donc vers dix heures du matin que je me suis levée et que je suis descendue prendre le petit déjeuner que ma mère m'avait laissé. C'était très bon jusqu'à ce que j'avale de travers en voyant le nom de Kenzy apparaître sur mon écran. Décidemment il ne lâche pas l'affaire.

Son message indique :

"Salut Bella, nous faisons un virée en ville cet après midi, tu es la bienvenue et Dieu sait que ça te ferais du bien, néanmoins je ne te force pas 🙄 K."

Esprit : Si tu y vas, tu prends des risques

Coeur : Kenzy me plait vraiment à moi !

Cette fois mon esprit prend le dessus, je lui répond que c'est bien gentils mais que j'ai d'autres choses de prévues. Mon coeur est très déçu je le sais et il me le fait comprend quand je suis dans l'obligation d'essuyer une larme avant qu'elle ne tombe dans mon bol de céréales.

Je passe une heure à pianoter sur les touches blanches et noires de mon instrument. La musique, ça me détend et ça me permet de m'exprimer. C'est la raison pour laquelle personne ne m'entend jamais jouer, j'aurais trop peur que les gens comprennent comment c'est parfois dur pour moi en entendant les notes tristes et sombres qui sortent.

Malheureusement, après ma séance musicale, j'ai du mal à m'occuper. Je tourne en rond comme un lion en cage ou un poisson dans son bocal. J'ai besoin de prendre l'air alors avant de changer d'avis, je met une veste et sors. Tout en marchant vers le centre ville, j'envoie un rapide message à Kenzy afin de lui demander où il se trouve et d'avoir un but de balade.

Même si mon angoisse n'est pas nulle à ce moment, je me force à la dépasser parce malgré tout j'ai envie d'avancer.

Kenzy me répond qu'ils sont sur la place centrale du village, alors je me dépêche de les rejoindre, les oreillettes plantées dans les oreilles en écoutant une musique rythmée et positive.

Je marche à en être essoufflée mais j'arrive au niveau de la fontaine qui orne la magnifique petite place entourée d'arbre. Le soleil traverse les feuilles et reflète leur ombre sur le sol.  Il y a un peu de vent, c'est agréable. Je ne remarque pas de suite la présence de Kenzy et Taylor assis à la terrasse d'un petit bistrot traditionnel.

- Maelle ? Crie Kenzy.

Je me retourne et avance vers eux.

- Salut, dis-je timidement.

Kenzy se lève et me sert dans ses bras, Taylor semble surprit de cet élan de tendresse alors que nous nous connaissons à peine depuis une semaine. Lui, il se lève et me fait la bise avant de m'inviter à m'asseoir avec eux.

Nous prenons un verre en discutant, enfin je ne parle pas beaucoup mais je les écoute attentivement en asquiescant de temps en temps. Je ne suis pas douée pour tenir des conversations.

- On va faire un tour ? Nous propose Kenzy.

- Pourquoi pas...Dis-je sans être sûre de ma volonté à bouger.

Nous nous levons tous les trois, payons nos boissons et partons dans le village.

Et s'il suffisait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant