Soleil

34 3 2
                                    

Quelle est la différence entre vivre et exister?

Le soleil de ce matin fait du bien au moral. Depuis quelques jours il fait meilleur et ça m'inspire alors j'ai écris.

Fini les gros pulls. Vive les robes et autres t-shirt. Je suis de bonne humeur ce matin. Ma mère travaille deux fois plus que lorsque nous étions à Paris mais elle a aussi deux fois plus de congés. Nous avons pris l'habitude de cuisiner de bonnes pâtisseries quand on est à deux, le dimanche après midi par exemple. C'est un vrai bonheur.

Cela fait un an que nous sommes ici et je vais beaucoup mieux, enfin pour l'instant.
Je reprend petit à petit goût à la vie, ça fait du bien. Sûrement grâce au temps que je passe avec ma mère. Finalement ce divorce et ce déménagement portent leurs fruits.

Mais ce n'est pas pour ça que je suis complètement sociable. J'aime toujours être seule dans mon univers.
Les meilleurs moments de ma journée se passent devant mon piano ou dans un bon bouquin.
Cette journée se résume à ça. Je ne suis pas encore retournée à l'école mais ma mère m'a fait comprendre que j'allais devoir reprendre des études. A ce propos, je suis totalement perdue, je ne sais pas ce que je vais devenir, peut être un métier dans l'art. En tout cas, Ça me plairait...

Le lendemain matin, le soleil est présent comme si la nuit ne l'avait pas perturbée, je me lève. J'ai du mal à émerger mais je me force légèrement et descend au petit déjeuner. Ma mère a laissé tout ce qu'il me faut pour subvenir à ma faim, du pain, un grand verre de jus d'orange et des raisins me suffiront. Je ne suis pas une grande mangeuse.

Après une douche pour le moins relaxante, je mets la musique un peu plus fort et je file dans ma chambre pour trouver quelque chose à enfiler. Tout en dansant, je saisis un jeans beige, un haut rose ainsi qu'un blazer en cuir noir.
J'ai besoin de me dégourdir les jambes ce matin. Depuis quelques mois, j'arrive à sortir de chez moi et à aller me balader. Ça me fait du bien de prendre l'air.
Je me penche vers la fenêtre, ouverte. Le courant d'air fait virevolter quelques mèches de cheveux.

Je regarde au loin, puis mon regard se pose sur le champs à côté de la maison. Il y a quelques caravanes mais il y a l'air de n'y avoir personne. Je ne les avait jamais vu ici avant. Je sais que des gens vivent toute l'année dans une caravane, ce sont des...gitans je pense.

Une fois ma paire de basket mise, j'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et j'écoute Remedy de Adèle tout en fredonnant les paroles dans mon esprit. Je marche lentement mais ma respiration est un peu essoufflée malgré tout. L'air frais mais agréable remplit soigneusement mes poumons et aère mon cerveau.

J'ai décidé au dernier moment de changer de chemin, je prend l'opposé de la route habituelle. Perdue dans mes pensées et dans la musique que j'écoute, je suis surprise de me retrouver les pieds dans le sable. Je lève le bout de mon nez et découvre l'immense étendue d'eau appelée plus communément océan. Il n'y a pas grand monde et je décide de m'installer dans les dunes.

Alors que je divague à nouveau, je reçois violemment un objet contre la jambe. Aussitôt je retire mes écouteurs et un jeune homme arrive vers moi en courant. Il n'est pas très musclé, ses cheveux sont bruns et il porte une petit barbe.

- Pardon mademoiselle mon cousin n'a pas fait exprès...

Son accent est fort.

- C'est rien

Je ramasse le frisbee et le lui rend puis il retourne jouer quelques mètres plus loin avec l'autre gars. Je remets mes écouteurs tout en regardant l'horizon, un peu trop beau tout ça...
Environ dix minutes plus tard, je suis dérangée par deux voix graves qui rigolent derrière moi. Ils viennent dans ma direction et je suis surprise de voir que l'homme qui était venu chercher le frisbee s'assied à ma gauche et l'autre, le plus potable, prend place à ma droite.

Celui ci m'adresse la parole :

- On ne t'a jamais vu ici, tu viens d'où ?

Je n'aime pas qu'on s'intéresse a moi, je n'aime pas parler aux autres. Mais par politesse, je prend sur moi et lui réponds :

- J'habite ici depuis un an, dans le quartier des alouettes.

- Oh, vraiment ? On habite juste à côté !

- Je n'ai pas de voisins...
Fais-je sarcastiquement.

- Ah bon...

Il a l'air déçu.

L'autre gars : - En fait on est gitans.

Celui à ma droite rougit et détourne le regard. Il semble gêné.
Puis, d'un geste plus ou moins brusque, il me tend la main :

- Enchanté je suis Kenzy !

J'ai un reflex de recul mais après quelques secondes, je fini par tendre la main et prendre timidement la sienne.

- Maelle

- Bien Maelle, heureux de faire ta connaissance.

Son sourire est splendide, il est rassurant. Son regard est profond, simple et sincère.

- Je suis Taylor, le cousin de Kenzy.

Les prénoms ne sont pas une priorité chez les gitans, ma remarque me fais rire intérieurement.
Je lui serre la main avec un petit sourire.

Il est déjà onze heure passée, il faut que je rentre chez moi.

- Je vais rentrer chez moi, ravie d'avoir fait votre connaissance.

Les deux gars me regardent me lever, frotter mon pantalon et remettre mes écouteurs dans lesquels la musique jouait toujours.

- On t'accompagne.

Ils se lèvent tout les deux, rassemblent leurs affaires et attendent ma réaction.

Ok, donc je n'ai pas le choix.

- Bien...

Je soupire et me dirige vers la route qui ramène au village. Je ne parle pas beaucoup, eux non plus. Il est certain que je ne suis pas à l'aise, je ne suis pas habituée à fréquenter des gens, encore moins des gitans, et le regard de Kenzy me donne la boule au ventre.



Et s'il suffisait ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant