Chapter 13 : L'implacable vérité

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ANTHONY

Il est encore tôt, lorsque j'émerge d'un doux assoupissement. Je regarde nerveusement à côté de moi, pensant avoir rêvé la fin de la soirée, mais très vite, je sourit de contentement. Elle est là. Encore endormie, paisible, presque enfantine, emmitouflée sous les draps. Je sors du lit à contre coeur, pour soulager une envie somme toute matinale, mais me fais la promesse de la rejoindre rapidement.

Dans le couloir, je ramasse un à un nos vêtements qui jonchent le sol et les plis au fur et à mesure.

Brusquement, j'entends frapper violemment à la porte. Je suis surpris car à cette heure, d'habitude je ne reçois personne. J'ouvre et je reconnais immédiatement William, le majordome de ma mère.

—Mr Winston, il faut que vous veniez de toute urgence, c'est votre mère ! Dit-il, paniqué.

— Qu'est-ce-qu'il s'est passé! Il a recommencé c'est ça ?! Dis-je pris d'une rage soudaine.

— Vous m'aviez dit de venir vous trouver si c'était grave, et bien ça l'est !

— Laissez-moi m'habiller, j'arrive. Attendez-moi en bas.

Je mets rapidement les vêtements de la veille que je tiens dans mes mains, puis décide de laisser une note à Amelia. Au cas où elle se réveillerait avant mon retour. Je reste vague, mais lui dit de se mettre à l'aise et de ne pas hésiter à demander à mon chauffeur de la déposer au bureau ce matin, si elle le souhaite. Je pose la feuille sur la table de chevet, près d'elle. Elle dort encore à point fermé. Je quitte mon appartement fébrile, ne sachant pas ce qui m'attend chez ma mère.

Lorsque j'arrive dans l'hôtel particulier, je remarque une lampe cassée dans le hall. Je m'avance jusque dans le salon et les coussins du canapé sont pour la plus part à terre. Le contenu d'un verre brisé s'est déversé sur le tapis et il y a un peu de sang sur la table basse. Paniquée, je prends l'escalier et me précipite dans la chambre de ma mère. Elle est assise sur son lit, le visage tuméfiée. Je ne l'ai que trop vu dans cet état, mais cela arrive encore à me briser. Il a recommencé ! Mon père ! Ce salaud! Ils ne vivent plus ensemble depuis quelques années, mais dès qu'il a des excès de colère, il fait irruption ici, casse tout et s'en va comme le lâche qu'il est! Cette fois-ci, ma mère est méconnaissable. Je retiens mes larmes, pour ne pas l'accablée.

— Maman. Tu aurais dû me faire appeler dès son arrivée. Dis-je, m'approchant d'elle doucement.

— Je pensais que je pourrais le calmer moi-même, il n'a pas été méchant au début.

J'essaie de la prendre dans mes bras, mais lorsque je la touche, elle sursaute de douleur. Je vais le tuer de mes mains !

— J'appelle le médecin, tu ne peux pas rester comme ça.

— Non ! Surtout pas. Pas le médecin !

— Ne discute pas. Tes blessures sont trop graves pour uniquement prendre de l'aspirine.

Je demande à William de s'en aller quérir le médecin le plus rapidement possible quitte à le sortir de son lit. Je reste à ses côtés, jusqu'à l'arrivée de celui-ci. Lorsque je sais que ma mère est prise en charge, je décide de m'éclipser.

— Où vas-tu ? Reste ! Dit-elle inquiète.

— Je dois aller faire quelque chose.

— N'y vas pas Anthony, je t'en supplie !

— Je n'ai pas peur de lui. Il ne peut plus rien me faire, il est bien trop lâche pour ça !

Je me retrouve chez mon père en quelques minutes. Lorsque j'arrive, il est en train de cuver sur son canapé. Je prends un verre sur sa table basse et l'écrase sur le mur à côté de lui. Quelques éclats s'écrasent sur son visage et il se réveille en sursaut.

The Women of the Family - Tome 1 : AmeliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant