Chapter 14 : Tempête

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ANTHONY

Neuf jours.

Neuf jours qu'Amelia à abandonner son poste et n'est pas revenue au journal. Bien évidemment, je n'adresse plus la parole à Colin car je le tient personnellement responsable de la situation. Si je dois lui demander quelque chose, Emily fait passer le message. Je ne suis pas prêt à lui pardonner ce qu'il s'est passé. S'il avait gardé ses états d'âme pour lui, ma relation avec Amelia serait toujours d'actualité. Nous nous serions retrouvés comme à notre habitudes dans mon bureau ou à mon appartement, peut-être même, l'aurais-je déjà posséder ?

Lorsque nous avons partager ce moment d'intimité dans la bibliothèque, l'après-midi où j'ai débarqué chez sa soeur... j'ai compris que je n'irai pas au bout de ce plan fantasque. Elle était si troublée par ma présence... mais elle ne voulait rien laisser paraître. C'est ce que j'admire chez elle: cette force, cette détermination incroyable !

Avec elle, je dois toujours être aux aguets, son esprit fuse dans tout les sens, elle n'est jamais à court de répartis. Elle est avare de compliments mais lorsqu'elle les fait, ils sont sincères. Le temps passe si vite à ses côtés... elle était tout ce que je voulais qu'elle soit. Ma colère m'a aveuglée et j'ai voulu l'humilier comme elle avait si bien réussie à le faire lors de ce déjeuner de chasse. Elle m'a comparée à mon père! Mon père ?! J'ai donc agis comme seul mon père l'aurait fait. Ça fait donc de moi, le plus grand salaud de tout les temps !

J'ai essayé de reprendre contact avec elle, je me suis rendu chez Jane, mais je n'y suis plus le bien venu. John m'a clairement fait comprendre que si je m'approchais encore d'Amelia, il ferait de ma vie un enfer. Je n'ai pas peur de lui, mais je peux comprendre qu'il veuille défendre sa belle soeur. Quant à Jane... il l'a retenue de me gifler.

La seule satisfaction que je retire de cet épisode maudit, c'est que mon père ne peut plus faire un pas dans la rue, sans qu'on lui demande qui l'a mis dans un état pareil car il a des ecchymoses sur tout le visage. Bien évidemment, il ne peux répondre que c'est son propre fils qui lui ai infligé cette correction, suite à l'agression de ma mère, alors il répond qu'il est tombé.

Lâche un jour, lâche toujours !

Je n'arrive plus à travailler. Je ne fais que réfléchir à un moyen de réparer mes erreurs et de surtout faire comprendre à Amelia que si elle a aperçu du bon en moi, c'est qu'il y en a peut-être et qu'elle est la seule à le faire subsister.

Brusquement, la porte de mon bureau claque contre le mur. Amelia apparaît devant moi et me jette un papier au visage.

— C'est ma lettre de démission. Je voulais que les choses soient claires entre nous. Je ne reviendrai plus ici ! Et je vous demanderez à l'avenir de ne plus importuner ma famille. Ne les mêler pas à un autre de vos plans pitoyables pour m'enlever toute dignité.

— Amelia, je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais... je vous le jure ! J'ai voulu vous blesser au début... c'est vrai. Je le reconnais, mais en passant tout ce temps avec vous, je me suis accommoder à votre caractère et j'ai surtout appris à connaitre la femme exceptionnelle vous êtes...

— Ne vous confondez pas en excuses par pitié! Rien de ce que vous direz, ne pourra laver l'affront que vous m'avez fait. J'ai baissé ma garde, mais à présent, je ne le referais plus! Le seul sentiment que vous m'inspirer, c'est un profond mépris.

— Je comprends votre colère, mais je vous dois des explications. Vous ne pouvez pas partir comme ça ! Dis-je essayant de la retenir par tout les moyens.

— Pourquoi ? Parce-que vous n'avez pas fini ce que vous avez commencé ? C'est pour cela que vous vous employer à vouloir me revoir à tout prix ? Et bien soit...

Elle enlève son manteau, se couche sur mon canapé, lève le bas de robe jusqu'à ses hanches et regarde dans ma direction.

— C'est bon, je suis prête, allez-y. C'est ce que vous vouliez depuis le départ, après tout. Dit-elle d'une voix glaciale.

— Amelia, non... rhabillez-vous... Dis-je, choqué par la stratégie qu'elle a décidée d'adopter.

— Pourquoi ? Parce-que maintenant que je suis au courant, c'est moins excitant ? Allez un peu de courage Winston! D'après votre réputation, vous êtes du genre à ne pas vous faire prier pour ce genre de chose !

— J'étais sincère avec vous l'autre soir, lorsque je vous ai révélé que je vous respectais. Si un jour nous devons coucher ensemble, ce ne sera ni sous la contrainte, ni dans l'urgence.

— Étant donné que je ne souhaite plus être en votre présence, c'est maintenant ou jamais! Dépêchez-vous, que ce moment désagréable soit vite oublié.

Elle est là, dans mon bureau, allongée, la robe levée, les jambes écartées et elle me demande de la prendre, comme ça. Sans émotion, sans amour. Ce ne peut-être possible. Elle me hait donc à ce point ? Elle bazarderait sa vertus, pour que je ne m'approche plus d'elle ? Je la regarde et pour la première fois de ma vie, je ne sais plus quoi dire. Je suis silencieux, je ne bouge plus, paralysé par la scène qui se joue devant moi.

— Bon et bien... puisque que vous n'êtes pas décidé, permettez-moi de prendre congé. Dit-elle en se levant d'un bond.

Elle se rhabille et sans attendre elle claque la porte derrière elle. Il n'y a que les notes de son parfum dans l'air qui me confirme qu'elle a bien été là. Je suis debout, au même endroit où elle m'a laissé. Sans voix.

Elle est complètement inconsciente ! Si je n'avais pas eu le sang froid nécessaire, je me serai littéralement jeté sur elle, car je préfère l'avoir eu une fois que pas du tout! Je n'aurais certainement plus d'occasion comme celle-ci. Ce qu'elle vient de faire, m'attriste profondément et m'impressionne à la fois. Elle n'a peur de rien !

Je l'aime ! Oui, je l'aime. C'est ça ! Je suis fou amoureux de cette femme ! Je regarde autour de moi et m'assois sur mon bureau. J'ai presque le tournis à la lumière de l'aveu que je viens de me faire à moi-même. Je la veux dans ma vie ! Je la veux dans mon journal ! Je la veux dans mon lit ! Durant toute mon existence, je n'avais jamais rien désiré aussi ardemment, elle balaye tout sur son passage.

C'est décidé, je dois devenir l'homme qu'elle mérite.

The Women of the Family - Tome 1 : AmeliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant