CHAPITRE 4

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« Un comédien c'est une vocation, un métier qui s'apprend, c'est un choix de vie. Un acteur c'est une personnalité, forte en général, prise et mise au service du cinéma par un concours de circonstances. — Alain Delon »



ZARA


La vibration cinglante d'un téléphone portable, anéantissant chaque parcelle de mon crâne, fut suffisante à me tirer de mon rêve, pour le moins agréable. Mon sang battait fort dans mes tempes, et je jurai intérieurement contre la migraine qui n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

Je tendis mon bras hors du lit, dans un réel effort pour faire taire ce son affreux. Je me cognai aux coins acérés de la table de nuit en bois, et tâtonnai pendant dix bonnes secondes avant de trouver, enfin, l'objet de mes souffrances. Je fis glisser mon doigt sur l'écran, et collai l'appareil à mon oreille, sans jamais avoir eu besoin d'ouvrir les yeux.

Allô ? marmonnai-je d'une voix pâteuse, véritable vestige de ma cuite d'hier soir.

Zara ? Où es-tu bon sang ? Tu as au moins trente minutes de retard. Je t'ai appelée une centaine de fois et t'ai laissé au moins le double de messages ! Qu'est-ce que tu fous ?

La voix furieuse d'Alix me fit grogner de douleur. Pourquoi tant de cris de si bon matin ? Il n'était pas si tard que ça, enfin... Je n'avais pas vraiment regardé l'heure. Je n'étais pas encore en état d'ouvrir les yeux.

Alix... Arrête de crier s'il te plaît, j'ai l'impression que ma tête va exploser..., soufflai-je d'une façon quasiment inaudible.

Je crois même que les derniers mots n'avaient pas franchi mes lèvres. Mais elle était ma meilleure amie, elle comprendrait la fin de ma phrase.

Zara..., soupira-t-elle d'un ton moralisateur. Je croyais qu'on avait dit pas de sorties la veille du premier jour de tournage. Tu me l'avais promis !

L'urgence que je ressentis dans ses mots me fit papillonner les paupières. Venait-elle de me donner une information importante ?

Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Je le saurais si..., m'interrompis-je dans un bâillement. Si je devais être présentable aujourd'hui. Arrête de dire des conneries.

Je l'entendis parler à quelqu'un d'autre à côté d'elle, puis lâcher un juron avant de me répondre. Elle devait définitivement être en colère.

Si j'avais le temps, je me ferais un plaisir de te dire à quel point ton comportement est néfaste pour toi-même et pour ton entourage, mais comme ce n'est pas le cas, je me contenterai de t'ordonner de bouger tes fesses et de te présenter au studio dans dix minutes, pour réaliser la première scène de ton film. Salut !

Elle raccrocha avant même que je ne réalise de quoi elle me parlait. Je reposai le téléphone sur ma table de chevet et m'apprêtai à me rendormir quand un bras musclé m'entoura la taille. J'ouvris brusquement les yeux, m'octroyant par la même occasion un violent choc crânien quand je constatai que les volets n'avaient pas été baissés hier soir, et que la lumière du jour rentrait pleinement à l'intérieur de la chambre.

Après quelques minutes d'adaptation, je pris conscience que je n'étais pas dans ma chambre d'hôtel, mais bien dans celle de mon inconnu de la soirée dernière. Se pourrait-il alors qu'Alix ait raison sur l'évènement auquel je devais me rendre aujourd'hui ? Probablement.

Mais les souvenirs de la nuit dernière étaient flous, en plus d'être entrecoupés de trous noirs. Je ne connaissais pas le nom du type à mes côtés, ni son visage partiellement caché par son oreiller. Un lendemain de soirée comme j'en avais l'habitude depuis quatre mois maintenant, seulement, je n'avais pas prévu que celui-ci devait être aussi important.

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