CHAPITRE 5

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Désolée pour le retard ! Note importante à la fin. Bonne lecture :)

« Quelle tristesse de passer son existence à côté d'un monolithe fissuré dont la blessure pleure ! » — Louis Scutenaire.


ZARA


Il y avait des jours où même sourire me paraissait surnaturel. Fictif. Hypocrite. Bougrement irréel et irréalisable. Une mécanique irréaliste pour cacher un certain mal-être de soi. Mais au fond, pourquoi se donner autant de mal pour des gens dont l'opinion m'importait peu ? Qu'est-ce que cela pouvait bien leur faire ? La raison de mon humeur ne regardait que moi, même quand celle-ci s'avérait inexplicable.

Comme aujourd'hui.

Alix n'était pas là, elle était rentrée en France passer un peu de temps avec sa famille en ce début de mois d'août plus que suffocant. Le voyage de mes parents avait, bien évidemment, été annulé, comme je m'y attendais. Et mon putain d'éditeur, commençait sérieusement à me les briser, en m'envoyant une dizaine de mails par jour dans l'espoir que je réponde à sa demande de visioconférence ou que je le rappelle pour discuter de mon avenir littéraire.

Mais quel avenir ? Voilà bien un domaine dans lequel je pensais avoir tout dit. Malheureusement, publier mes états d'âmes sur du papier à l'international, ne semblait pas lui suffire. Il serait certainement déçu d'apprendre que je n'avais rien de mieux en stock.

— Coupez ! hurlai-je à m'en arracher les cordes vocales.

Adam Nicholson me fusilla du regard, seulement je n'arrivais pas à déterminer si c'était parce que je lui avais percé les tympans, ou bien parce que je passais mon temps à crier "Coupez" à sa place. Au bout du compte, cela revenait au même, je n'en avais strictement rien à foutre.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ? s'agaça Jaden en se passant une main dans les cheveux.

Je suppose qu'il ne devait pas trop être habitué à ne pas être celui qui foutait le bordel sur un plateau. Cela devait le changer de ne pas être la personne la plus immature de la pièce.

— Ça ne va pas, lâchai-je en me levant de ma chaise.

J'allais continuer sur ma lancée quand M.Hamilton me coupa dans mon élan. Il devait vraiment être à bout pour prendre la peine de me contredire.

— Non et non Zara ! Ça suffit maintenant. On n'a plus le temps pour tes conneries, ça fait dix fois qu'on refait cette scène et on a déjà pris du retard sur l'ensemble du planning de tournage. Il faut continuer à tourner, ou je ne débourserai pas un centime de plus, s'énerva-t-il, sa voix sévère résonnant dans tout le studio.

J'eus un sourire en coin en me retournant vers lui et fis un effort considérable pour me retenir de rire. Ses tentatives de reprise de pouvoir étaient vraiment hilarantes, mais je n'avais pas le temps pour ça. Je voulais que ce film soit parfait, et je ne voulais qu'aucune personne extérieure n'interfère dans mes décisions.

— Oh je vois, ironisai-je. Dans ce cas, je prends mes affaires, je récupère mes droits et je m'en vais. C'est ce que vous voulez ?

Il ne répondit pas et se contenta de jeter son journal par terre et de s'en aller par la porte du fond. Je lui adressai un au revoir de la main plus qu'hypocrite avant de me retourner vers mes acteurs. Bon débarras. Je n'avais pas besoin de lui pour me dire ce que je devais faire.

Adam souffla d'agacement et les autres assistants techniques détournèrent le regard quand je m'avançai finalement vers mes acteurs. Cette scène était une scène importante, c'était le moment où Sky rêvait pour la première fois de Dean, de leurs ébats sexuels. Il fallait que ce soit bien fait.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 28, 2018 ⏰

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