Shen:Quand j'ai daigné rentrer. Après avoir médité sur ce qui m'arrivait, elle m'attendait devant le seuil de la porte. Assise sur les marches de l'entrée. Énalïs s'est levée sans un regard pour moi. Elle qui depuis le début, recherchait que nos yeux se fixent, elle était très distante, à ce moment-là.
Cette révélation m'a fait découvrir un gouffre énorme dans mon âme. Comme si elle me manquait, alors qu'elle était juste devant moi. Dos à moi ! Même cette vision me plaisait et me plait toujours. Seule son indifférence me faisait souffrir.
C'est en ayant le vague à l'âme que je l'ai suivie à l'étage. M'indiquant du doigt ma chambre. Celle qui se trouve face aux escaliers. Et partant en direction de la sienne, qui se situe tout au bout à droite.
J'admirais sa démarche féline avant de pénétrer dans la pièce. J'espérais qu'elle se retourne ou qu'elle me dise un simple " bonne nuit ", en vain.
Voilà, deux heures que je suis allongé sur le lit simple et je ne parviens pas à trouver le sommeil.
Songeant à mes parents. Aux deux meutes en danger, aux hommes et... Et à elle, bien entendu !
À ses formes moulées dans sa combinaison en cuir. À son visage froid et angélique à la fois.
À cet instant, je perçois des plaintes et mon ouïe de loup détaille que c'est de sa chambre que les sons proviennent. Je me redresse avec une légère appréhension, mais c'est plus fort que moi. Je dois la rejoindre !
J'approche en silence et je tends un peu plus l'oreille. Sa voix est effacée, j'en déduis qu'elle rêve. Cette rêverie est plutôt cauchemardesque. Je me sens obligé d'ouvrir la porte.
Mes pupilles se dilatent pour que progressivement ma vision se fasse à la pénombre de la pièce. Les murs tapissaient d'un papier crème avec de fines fleur rose. La literie et le bureau noirs, contrastant avec le papier peint. Sa couette pourpre ne doit pas être au goût de Dénaë.
J'aperçois une chose qui me fend le cœur en deux. Les paupières closes avec des larmes qui roulent sur le côté. C'est limite si des gouttes menacent de tomber pour moi également, en la voyant ainsi. Je me sens faible avec elle...
- Non... Non !
Elle tente d'hurler, mais le cauchemar ne la laisse pas émettre de forts cris. Sa voix est tellement éteinte que personne à par moi ne peut l'entendre.
M'asseyant au bord du lit deux places, je glisse lentement mes doigts dans ses cheveux. Puis je frôle délicatement sa joue droite. Essayant de la réveiller tout en douceur...
- Énalïs... Réveilles-toi. Ce n'est pas réel. Ai-je chuchoté.
Sa main agrippe brutalement mon poignet. En une fraction de seconde, je me retrouve plaqué contre le matelas. Elle m'a retourné comme une crêpe. Ses yeux argentés, sont devenus si foncés que je ne les reconnais plus...
- Vous ne m'aurez pas. Vous ne m'aurez plus jamais ! Hargne-t'elle.
- Énalïs, c'est un cauchemar. Réveilles-toi !Ses deux mains se serrant autour de mon cou. Il est clair que je ne peux plus énoncer le moindre mot avec la pression qu'elle opère.
Elle me fait mal, mais n'en a pas conscience. Je n'ai plus qu'une solution... Entrer dans son esprit pour la faire revenir dans la réalité.
L'emprise qu'elle a sur ma gorge, se resserre de plus en plus. Je ferme les paupières pour me concentrer et je l'appelle dans ses songes...
" Énalïs... Écoutes-moi ! Tu es dans un mauvais rêve et tu es en train de m'étrangler pour de vrai. Essaies de combattre et de te réveiller, s'il te plait... Je suffoque. "
" Shen ? "
" Oui, c'est moi. Reviens à toi. Je ne vais plus tenir très longtemps. "
Après un petit moment, l'étau se desserre enfin. Je reprends progressivement ma respiration. Je la regarde et ses paupières s'ouvrent en même temps. Elle est à califourchon sur moi. Même si se sentir oppresser le cou, est désagréable... Je dois dire que de la voir au dessus de moi et un joli instant. Ses mains me relâchent totalement et elle est perdue.
Son regard a repris sa magnifique teinte argent. Je plonge à l'intérieur et respire correctement en m'aidant de notre attraction...
- Par...don. Murmure-t'elle en étant encore sous le choc.
Instinctivement, jentremêle mes doigts aux siens. Le faisant, cela la fait descendre un peu plus vers mon visage. Mon cœur s'emballe d'une force incroyable. Les yeux rivés l'un dans l'autre, le temps s'arrête.
J'arrive à prononcer...
- Ce n'est pas grave. Puis, j'ai une belle récompense. Ai-je osé dire avec un sourire mutin.
- Bah tiens...Elle lève les yeux au ciel, mais son esquisse en coin en dit long. Elle me fixe de nouveau et que j'aime son regard franc...
- Je peux savoir, pourquoi es-tu dans ma chambre ?
- Je t'ai entendu te plaindre.Elle se redresse en étant assise sur mon ventre. Ses cuisses nues posées de chaque côté de mon bassin. Sa fine nuisette en satin prune, mes sensations s'éveillent davantage. Je relève mon dos pour être au plus près d'elle...
- Je me suis plainte de quoi ?
- Tu dois te douter...
- J'ai dit quoi ? S'inquiète-t'elle.
- Ce que tu n'as pas voulu m'avouer près du ruisseau.Je lui mens effrontément et je supplie à notre lien de ne pas lui faire comprendre.
Elle veut se reculer, mais je la maintiens par la taille. Une taille si féminine que j'apprécie la tenir...
- Ce n'est pas à toi de réagir comme ça. C'est ceux qui t'ont fait ces choses écœurantes qui doivent fuir leurs propres images dans le miroir.
J'ai repris ses mots pour qu'elle songe que je sais ce qu'il lui ait arrivé. Ses iris s'attristent et je la sens paniquée. Je regrette de lui faire ressentir cela, mais je veux tellement qu'elle se délivre. Le mal qu'elle a en elle, doit se libérer.
Mon corps prend une énorme décharge quand elle plonge son visage sur mon épaule...
- Ne le dis à personne, s'il te plait... et surtout pas à Dénaë. Me supplie-t'elle en pleurant.
- Je ne dirai rien... Pourrais-tu te confier complètement un jour ?Je frotte lentement la main gauche dans son dos pour la calmer. Du bout des doigts, j'effleure ses cheveux si souples.
Ses pleurs appellent littéralement les miens. Énalïs resserre son étreinte contre mon buste. Malgré qu'elle soit peinée, je ne peux qu'adorer sa présence si près de moi...
- Laisses-moi du temps... Je ne sais pas si je pourrais te le révéler de vive voix. Mais quand je serais prête, je te l'enverrais par la pensée, si j'y arrive...
Je ne réponds rien. Je la laisse se remettre tout doucement. Sentir son parfum, est un émerveillement. L'avoir contre moi me fait vivre pleinement.
Je suis tomber dans les enfers de l'imprégnation et je ne sais m'en défaire. Je ne le cherche même plus à la combattre, à vrai dire. Ce que je recherche c'est de la comprendre elle et qu'elle se libre totalement.
Ce que je souhaite au plus profond de mon être... c'est Énalïs ! Rien qu'elle, juste elle et j'aurais l'être le plus majestueux du monde.
Pas pour sa puissance, juste car mon âme et la sienne sont vouées l'une à l'autre...
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Hidden
WerewolfShen Talhao et sa meute, combattent depuis des semaines un clan de vampires. Les sangs-froid sont d'une cruauté implacable et manigancent leurs attaques à divers endroits. la meute ne peut protéger tout les humains. Les pertes commencent à être lour...