Le trajet 2

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Shen:

J'ai les nerfs bouillants et je ne peux décemment plus me contenir. Ce vampire a cherché l'affrontement. Personne ne pourra me dire le contraire.

J'étais dans une belle plénitude, en ayant Énalïs sur mon dos. Elle n'a pas pu s'empêcher de frôler mes poils gris bleuté. L'attirance était bien présente et que j'aimais ce moment.

Mon souffle se saccade tellement que tout brûle en mon être. Agacement, jalousie et fureur hantent mon corps.

Mais je songe à ma moitié. Comment réagira-t-elle si j'abîme son ami ? Certainement mal.

Je l'ai mis en garde, pourtant. Mais il continue d'attiser ma rage envers lui. À deux reprises, je l'ai juste bousculé. Ne mettant pas toute ma puissance pour ne pas lui faire de mal. Mais il revient à la charge et je ne peux pu me laisser humilier de la sorte sans réagir.

Quel Alpha le supporterait ? Aucun ! Et je trouve que j'ai été assez patient pour un loup.

Je brise les chaines de la retenue et je vais lui faire peur. Sa chemise d'en temps va mordre la poussière. Mais si jamais il insiste une nouvelle fois, je ne répondrais plus de rien.

Shiryû s'éloigne encore et toujours. J'ai l'impression qu'il veut cesser le combat, mais quand je ralentis, il refait surface pour envenimer mon état de nerfs.

Je n'en peux plus. Après une unième fois, ma gueule s'ouvre et je lui agrippe la manche. Un acte volontaire pour ne pas mordre autre chose. Je suis encore trop gentil avec. Il lève son autre main pour me faire comprendre qu'il se rend. Mais est-ce bien le cas... Il a des réactions trop imprévisibles.

Il me laisse tenir le bout de tissus, sans essayer de se libérer. Il se penche en tenant son genou de sa main libre, pour reprendre son souffle...

- Grand dieu... Ce n'était pas de tout repos, l'ami.

Je ne peux répondre, mais je lui dirais bien qu'il est complément cinglé.

Il me fixe et me sourit...

- Mets-toi en homme. J'ai fait ceci pour que nous puissons discuter. Et si tu pouvais oter tes crocs de cette chemise... son prix est onéreux. Elle m'a coûté très cher, tu sais.

Je suis totalement paumé. Plus de yeux sombres comme les ténèbres, plus de canines acérées et surtout, il me parle avec sympathie.

Je relâche ma prise, mais en étant méfiant. Je recule avant de me transformer. À bonne distance, pour que je me remette en loup en cas de besoin.

Une fois cela fait, je ne peux me taire...

- C'est quoi ton petit jeu dangereux ? Tu es complètement fou.
- Ce n'est que de la charité... pour toi.
- Mais qu'est ce que tu racontes ? Je ne comprends rien.
- Je joue un rôle !
- Ça, j'ai bien remarqué. Ou je dirais que tu n'es pas tout seul dans ton cerveau...

Il a l'air amusé par mes dires, une nouvelle fois...

- Non, tu n'as pas saisi... Énalïs m'a demandé d'être un " prétendant ".  Met-il les guillemets.
- Pour moi ?
- Pour qui d'autre... Écoutes, c'était un amusement pour moi, mais je ne veux pas vous mettre des bâtons dans les roues. Ne lui en veux pas, elle est juste apeurée pour le moment.
- Crois-tu qu'elle pourrait céder et être à mes côtés ?

Il regarde autour de lui, avant de répliquer en chuchotant...

- Il y a de grande chance. Maintenant, congne moi !
- Quoi ?

Il s'approche et il me met une droite. Agressé, je lui colle un crochet et il tombe à terre...

- Ça suffit vous deux !  Hurle Énalïs.

Je me retourne et mes amis sont avec. Je fixe de nouveau mon agresseur, tends le bras à Shiryû, il prend ma main et je lui remets un direct en pleine mâchoire.

Qu'est ce que cela fait du bien, après toute cette frustration. Énalïs arrivant à mon niveau, me donne un coup de poing dans l'épaule. Je peux dire qu'elle a du punch, je l'ai ressenti son coup.

Elle approche de son ami et il se prend la même punition. Je souris comme un gamin et quand elle le tire pour qu'il se relève, il me fait un clin d'œil...

- J'espère que tu n'approcheras plus Énalïs.  Fait-il semblant d'être en colère.
- Shiryû, tu arrêtes tes conneries maintenant. On doit aller dans leur ville. Si c'est pour que tu sois tout le temps comme ça... Et bien, tu ne viens pas.  Est-elle catégorique.
- D'accord, d'accord. Je me calme. Après tout, c'est toi qui dois choisir.

Elle le scrute, puis me fixe. Une lueur passe dans son regard, mais finit par disparaître.

C'est le signe que je souhaitais. Même si elle l'a éteinte exprès, elle ressent quelque chose dans son être. Énalïs a une frayeur, je le concois. Tant qu'elle est à mes côtés, cela me va.

Je vais approcher en douceur, j'en suis capable. Tout ce que je désire, c'est qu'elle ne soit pas avec un autre que moi.

Shiryu vient de me soulager en m'expliquant que c'est un faux prétendant.

Nous reprenons enfin le chemin du sentier. Je ressens un doux apaisement. Les petits regards durant le trajet, me donnent de l'entrain. Après avoir été hors de moi, ces ressentis sont vraiment des plus agréables. Je ne peux que les savourer.

Pendant la route, toutes tensions n'existent plus. C'est apaisant de se sentir dans un groupe un peu plus soudé. J'avoue que le lien de la meute me manquait terriblement. Plus nous approchons, plus je me sens envahis par les miens.

Aux abords de la réserve, nous nous séparons du vampire. Même si Shiryû a montré patte blanche, il ne peut pénétrer dans le camp. Il faudrait qu'il démontre à tous les loups, qu'il est digne de confiance...

- Ça va aller ?  Demande Énalïs.
- Mais oui, je vais aller faire du shopping et me trouver un bon hôtel... si cela est possible dans cette ville.
- Pour dormir, tu devrais aller chez Sam. C'est une maison d'hôte et le logement est dépendant de la maison de propriétaire... Et ne le manges pas, nous l'aimons bien.

Il déploie sa gorge pour laisser échapper un rire clair et franc...

- Je ne fais pas dans l'humain.  Précise-t'il.

J'acquiesce et Énalïs l'embrasse sur la joue. Il nous dit qu'il nous tient au courant, puis disparaît dans la nature.

Les deux meutes sont heureuses de nous revoir sains et saufs. Ils n'ont que surveillés et sont restés prudents en attendant notre retour.

Je suis soulagé, j'avais peur que d'autres amis soient perdus, mais il en n'ai rien.

Revenir dans le camp, mais surtout passer devant la maison de mes parents, me donnent un sentiment de tristesse.

Mon âme-sœur qui n'est pas encore unie à moi, ressent mon attristement tout de même. Moi, je sens qu'elle se questionne sur mon chagrin actuel.

Quand elle se sera un peu plus ouverte à moi, je lui expliquerais que nous avons malheureusement ce point en commun... La perte de nos deux parents.

Yugi sort de la maison de mes parents. Je lui ai proposé de s'y installer, je sais qu'il fait attention à leurs biens. Il est le seul à savoir qui elle est et il est émerveillée en la voyant.

Oui, nous avons réussi à trouver l'être et de plus, elle est à nos côtés...

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 17, 2018 ⏰

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