Chapitre 12

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Lucas riva ses yeux bleus dans les miens et je crus y lire de la culpabilité. Parce qu'il était au courant? Plusieurs vérités me sautèrent alors aux visages. Premièrement George (enfin... Matthew) était bel et bien mon père. De deux, Lucas était au courant et ne me l'avait pas dit. C'était pour ça qu'il avait semblé si surpris lorsqu'il avait rencontré George, il lui rappelait son père! Finalement... mon père avait-il vraiment sous sa charge mon petit-ami? Outch! Ça s'annonçait mal pour le futur...

Je tombai alors à genoux alors qu'une horde de sentiments contradictoires m'étreignaient entre eux en sandwich. Incompréhension, compréhension, tristesse, incrédulité, colère... surtout de la colère, pensai-je alors que je sentais une douleur me vriller le crâne. Je sus sans l'ombre d'un doute que mes yeux avaient changé de couleur lorsque je vis Lucas reculer vers George-Matthew. J'enfonçai alors les mains dans la terre en sentant mes griffes perforer ma peau. Reprends-toi Maria, me morigénai-je. Tu vaux mieux que ça...

Je calmai alors ma respiration jusqu'au moment où je pus ranger les griffes si je pouvais le dire ainsi. Je me redressai alors en lâchant un léger grondement. Je foudroyai alors du regard celui qui m'avait entraîné et j'hurlai avec une colère non dissimulée :

- Qu'est-ce que ça veut dire!

- Laisse-moi t'expliquer... Je t'en prie, me supplia-t-il et je lus de la détresse dans son regard.

- Tu m'avais dit que tu étais le meilleur ami de ma mère! Que tu ne connaissais pas beaucoup ses frères! Et que tu étais parti à la guerre avec mon père! Comment aurais-tu pu y aller, si tu te trouves être mon père! M'exclamai-je, ma colère s'envenimant.

- Si tu me laisses parler tu comprendras... soupira-t-il en évitant mes yeux furieux.

- Comprendre quoi? De nouveaux mensonges?

- Maria, je t'en prie... Écoute-le! S'interposa mon cousin.

- Parce que tu étais au courant, en plus! Grondai-je. De tout?

- Pas de tout, non. Mais assez pour comprendre, admit-il. J'étais en colère moi aussi au début, mais il a su me faire comprendre la justesse de ses actes.

- Ce que je comprends pour le moment, c'est que je m'en tirerais mieux sans famille, dis-je d'un ton si faible qu'il contrastait avec force avec la fureur de la seconde plus tôt.

Je vis la colère traverser les yeux bleus de George et il lâcha sur un ton qui la dévoilait :

- Alors ça non! Sans moi, tu serais morte, la p'tite! Sans l'éducation que je t'ai donné, tu n'aurais pas tenu deux minutes fassent à elle!

- Ah! Mais à ce moment-là tu n'étais pas ma famille! Une famille ne se cache rien! En occurrence pour moi tu n'étais pas mon père à ce moment-là! Maintenant tu l'es peut-être, biologiquement parlant. Mais il en faut plus pour faire une famille. Beaucoup plus, susurrai-je et à la toute fin je jetai un regard en coin à mon oncle qui semblait nous trouver fort intéressant.

J'attendis une petite seconde pour voir si quelqu'un allait ajouter quelque chose. Comme rien ne venait je me détournai tout en lâchant :

- Je te faisais confiance Lucas...

- Maria, attends... commença ce dernier, mais j'étais déjà trop loin pour entendre la suite.

Je courais sans relâche. À toute vitesse. Les larmes m'embrouillaient la vue. Pourquoi fallait-il que je pleure, hein? Cela ne changerait rien à ce qu'il s'était passé. Ni ne m'arrangeait. Cela ne ferait que me fatiguer et me rendre vulnérable. J'essuyai alors avec rage les larmes qui s'écoulaient de mes yeux et pus ainsi mieux voir ce qui se trouvait devant moi.

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