Chapitre 5

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Je sors du cours de SVT. Personne ne m'a fait de réflexion sur ma "moisissure".

Je rejoins mes amies à la file de cantine. Aujourd'hui, c'est steak-purée.

- J'arrive, les filles, je vais passer quelques minutes à mon casier, je dois déposer un truc...

- Roh, non, pas maintenant, Lise ! On va manger, là ! Juste après, d'accord ? Supplie Annabelle en joignant les paumes de ses mains.

Je hausse les épaules. C'est vrai que je n'ai pas tellement de raison de m'en faire... Il est bien dans mon casier, il n'y a aucune raison qu'il prenne ses pattes à son cou... Je reste, d'autant plus qu'une odeur alléchante s'échappe déjà du self.

Je saisis un plateau, et commence à me servir. Malheureusement, je croise le regard de Lucille, qui a la merveilleuse idée de me faire une réflexion.

- Tu t'es bien lavée les mains, j'espère ? Car les moisissures, désolée, mais je n'aime pas les champignons !

Toute sa bande de copine éclate d'un rire suraigu et exagéré. Je soupire, saisit une banane et rejoint mes amies à notre table préférée.

Mais cette peste de Lucille revient à la charge. En passant, elle me lance :

- Alors, Lise ? Dommage que tu n'ai pas fait un cours en SVT avec ton sac !

Même rire énervant. C'est la goutte de trop.

Une jeune fille de ma classe au nom de Zoé passe près de nous. Je saisis son assiette de purée, et verse la pâte jaune sur les beaux cheveux ondulés de Lucille.

Toute la cantine devient silencieuse. Puis elle éclate de rire, en pointant Lucille du doigt.

D'un air  de dégoût, elle retire la purée de ses cheveux du bout de sa manucure, et laisse tomber le reste par terre. Puis elle se tourne vers moi.

- Je me vengerais, Lise Magnaux !

Et elle tourne les talons, vexée comme un pou de s'être faite ainsi humiliée. Je tiens ma victoire.

Quelqu'un me tapote le dos. Je me détourne.

Jasmine, la surveillante, me tent un sceau d'eau et une serpière. 

Même si je dois nettoyer les dégâts, je suis fière de moi.

^-^-^-^-^-^

Quand je me dirige vers mon casier, tout le monde m'arrête en chemin pour me féliciter. Visiblement, il n'y a pas que moi qui déteste cette vipère aux yeux verts... Tiens, ça rime.

J'ouvre mon casier...

CATACLYSME !!!

DOUDOU N'Y EST PLUS !!

Doudou au collègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant