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FLASH-BACK

Sa peau était tendue, frémissante au contact des lèvres qui venaient délicatement se poser sur son épiderme totalement nue. Quelles étaient douces ! Elles avançaient doucereusement, sensuellement du nombril jusqu’au cou, le mordillant gentiment. Après cette petite morsure, elle pouvait sentir ses lèvres esquisser un sourire. Elles se déplacèrent encore avec cette sensualité qui faisait vibrer le corps jusqu’à son oreille. A cette instant, elle ria doucement et susurra dans l’oreille d’Avalon.

« Alors, ça te plaît ? »

Avalon cria, se relevant d’un bon dans son lit, le corps en sueur et tremblotant. Elle cligna plusieurs fois des yeux, tentant de chasser ces images tournant dans sa tête. Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? Son pyjama était tout retourné, ses cheveux en bataille et son lit totalement défait. La métisse resta quelques instants dans le noir et le silence, respirant de la manière la plus régulière possible. Puis n’y tenant plus, elle se leva et se dirigea, grelottante, jusqu’à la salle de bain. Elle évita à tout prix le miroir et entra rapidement sous la douche. L’eau chaude la fit sursauter mais finit par calmer ses crispations et son esprit pendant quelques secondes. Et durant celles-ci, elle oublia tout, laissant simplement l’eau la soulager. Mais une fois enroulée dans une serviette de bain rouge sang, une fois face au miroir, une fois face à son propre reflet, Avalon eu envie d’hurler. Qu’est-ce qu’elle venait d’imaginer ? Pourquoi avait-elle rêvé de ça, d’elle ? Et quel rêve ! Victoire embrassant son corps dénudé… Quelle sorte de monstre était-elle ? Non, c’était impossible, elle ne pouvait pas avoir pensé à ça, à elle… Non c’était… Dégoûtant. Une fille lui faisant plaisir de la sorte. Et son amie en plus !

« Ce n’est pas possible, non ce n’est pas possible, ce n’est qu’un rêve après-tout, rien qu’un rêve. »

Avalon enfila un nouveau pyjama, réorganisa ses cheveux et souffla un grand coup. Un rêve, un stupide rêve. Elle retourna lentement se coucher, espérant le sommeil, qui ne lui vint pas

Plus tard. 

Ce mercredi midi là, le foyer était bondé. Il pleuvait à verse et personne ne voulait se risquer à déjeuner au dehors. Avalon jouait avec son plateau et sa nourriture assise à la table de ses amis. Victoire mangeait avec appétit, pour une fois les rôles s’inversaient. Louis parlait avec entrain de tout et de rien avec les autres, animant beaucoup la conversation. Victoire discutait beaucoup avec lui, ils s’entendaient vraiment bien. La brune s’était très vite intégrée dans le groupe grâce à son naturel très sociable, cela faisait vraiment plaisir à Avalon.

« Je reviens, je vais aux toilettes. »

Victoire sourit à la tablé et se leva, Avalon la suivant des yeux. La métisse respira un grand coup, décidée à ne plus garder tout ça pour elle. Elle y avait longuement réfléchis, lors de ses longues soirées d’insomnies et elle avait fait un choix, elle ne voulait pas garder ça pour elle. A nouveau, elle reprit une bouffée d’air, devenue à cet instant plus que nécessaire avant de parler :

« Je suis lesbienne. »

Louis manqua de s’étouffer avec ses frites tandis que Camélia et Helana relevèrent simplement la tête, la regardant étonnement.

« Pardon ? » finit par lâcher Louis.

« Je n’aurais jamais pensé » tenta de calmer Helena, foudroyant son copain du regard, désapprouvant sa réaction.

« C’est trop mignon ! » s’exclama Camélia, totalement euphorique.

Camélia avait toujours été une personne très ouverte, ce qui faisait qu’elle s’en fichait totalement de l’orientation sexuelle de son amie. Tant qu’elle était heureuse.

Avalon baissa les yeux, vraiment mal à l’aise. Autour d’elle, personne ne parlait, attendant une quelconque suite à sa déclaration.

« Et… On peut savoir depuis quand ? » Finit par articuler Louis.

« Euh… C’est ressens, je crois. »

« Tu crois ? Donc t’aimes les filles oui ou non ? »

« Louis, ferme-là ok ? Moi je suis sûre que ce sera mieux comme ça, l’agressa Camélia. Et tu as des vues sur quelqu’un ou pas encore ? » Reprit-elle plus gentiment à sa meilleure amie.

« Euh oui… Mais… »

A cet instant, Victoire revint des toilettes, et au même moment, Avalon sembla tout de suite plus intéressée au contenu de son plateau que précédemment. Camélia, attendant toujours sa réponse fixa longuement sa camarade avant de comprendre. Elle sortie donc son téléphone et décida d’envoyer un message à la métisse, sachant qu’elle y répondrait.

De : Camélia / A : Avalo

C’est Victoire, hein ?

De : Avalon / A : Camélia

Oui.

Un point. Camélia savait que lorsque son amie mettait un point à la fin d’un de ses SMS, c’est parce qu’elle n’allait pas bien.

De : Camélia

A : Avalon

Tu sais Ava chou, on s’en fou nous. Tu aimes qui tu veux, tu aimes quelqu’un pour sa personne, pas son sexe. On ne te verra pas différemment nous.

Avalon sourit face à la réponse de son amie mais n’y répondis pas, elle lui articula un discret merci à table que son amie lui rendit par un clin d’œil. Heureusement qu’elle était là, Camé.

 Le lendemain.

« Moi je trouve ça limite… »

« Limite quoi ? »

« Bah limite dégueulasse ! Elle aime les filles quand même ! Enfin je ne sais pas mais, ce n’est pas normal ! »

« Ce qui n’est pas normal, c’est ta façon de réagir ! On s’en fou nous non ? Tu n’es pas Avalon, tu n’as rien à dire sur ses sentiments. »

« Ouais enfin elle est amoureuse de Victoire quand même. »

« Louis, tu lui dis quoi que ce soit et t’es mort. » Le menaça finalement Helana.

Sur ces mots, le garçon se renfrogna et grommela dans sa barbe (qui, il est important de préciser, était aussi inexistante que ça largeur d’esprit). Avalon arriva au foyer quelques minutes plus tard, des poches sous les yeux et un sourire moins qu’apparent.

« Ouah. Toi, tu as mal dormis. »

« Oui. »

Couper court. La métisse ne voulait parler à personne et surtout pas à Louis, qui la regardait étrangement avec depuis ‘‘son annonce’’ de la veille. Elle était fatiguée et énervée, elle n’avait aucune envie de s’embêter de lui pour le moment ; elle avait d’autres problèmes à régler. La métisse ne dormait plus depuis son « rêve », elle ne se regardait que très vite dans la glace, ne supportant plus ton reflet, elle se dégoûtait. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne pouvait plus parler normalement avec Victoire. Elle n’arrivait plus à la regarder sans perdre pieds, sans se sentir inférieure à la brune ; Elle, elle était normale, elle avait des attirances pour les garçons, elle, elle allait bien, elle n’était pas malade, tout allait bien dans sa tête.

Mais qu’est-ce que qui ne tournait pas rond chez Avalon ? C’était la question qu’elle ne cessait de se répéter depuis son cauchemar. Mais elle ne savait même plus si c’était ces images qui lui était un cauchemar, ou bien la vie qu’elle allait avoir.

La métisse était totalement perdue.

Hazel EyesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant