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Chapitre 10

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Athènes, 389 av. J.-C.
16ème jourdu mois d'Elaphébolion (Mars)

Tu ne devrais pas rester seule dans la rue.

Lys renifla faiblement, elle ravala ses larmes et regarda Luke avant de hocher la tête avec conviction.

Cela ne lui allait pas de se mettre à pleurer en pleine rue, surtout quand elle se trouvait devant son maître qui venait de la sauver et qui était par-dessus tout plus jeune qu'elle.

Luke l'étudia un instant avant de sembler satisfait. C'est à ce moment-là que Jules fit son apparition et sortit de la boutique.

Il jeta tout d'abord un regard à son frère et Lys ne parvint pas à comprendre ce qu'il lui faisait comprendre. Luke semblait néanmoins réprobateur.

Lyssipée se retourna vers le maître Jules quand il lui adressa la parole.

— Content que tu n'aies rien, dit-il platement avant depasser devant son frère en lui lançant un dernier regard et de s'en aller.

Luke soupira et fit un léger sourire à Lys avant de rejoindre son frère en tête.

Lyssipée, qui n'avait pas très bien compris ce qu'il venait de se passer, prit le rythme des jumeaux tout en s'interrogeant sur l'aspect non-dit de leur échange.

Elle hésitait à comprendre que Jules avait un quelconque rapport avec ce qu'il lui était arrivé, mais le faux semblant de sa réplique l'avait encore une fois perturbée.

Elle avait du mal à saisir les personnages des jumeaux. L'un paraissait honnête, d'une nature droite tandis que l'autre semblait plus sombre, moins déchiffrable que le premier. Et pourtant il régnait sans aucun doute un lien indéfectible entre Jules et Luke que seuls eux pouvaient réellement percevoir.

Elle marcha derrière eux en silence, encore déboussolée par les événements de son début de journée. Elle tenta de se faire oublier ses maîtres autant qu'elle le pouvait. Elle ne les craignait pas, non, mais elle se méfiait maintenant des humeurs de Jules.

Lorsqu'ils arrivèrent à l'entrée de la demeure Callops, ils se retournèrent d'un même mouvement vers elle, ce qui la fit légèrement sourire.

Jules l'interpréta immédiatement et prit un air sérieux.

— Je ne rirais pas à ta place. Ton comportement de tout à l'heure était inacceptable. Mais tu es nouvelle et aux vues de ton agression, dit-il en jetant un regard entendu à son frère, tu ne subiras aucune punition. En revanche, retiens bien que c'est la première et dernière fois que nous faisons preuve de tant de clémence.

Lyssipée sentit ses muscles se détendre légèrement lorsqu'il prononça ces mots. Pas de châtiment, se dit-elle avec soulagement. Non pas que la douleur physique l'aurait dérangé longtemps avec son nouveau pouvoir de cicatrisation de loup, mais la souffrance morale comme physique d'ailleurs restait belle et bien la même au moment de la sentence.

Elle eut encore le temps de sourire faiblement aux jumeaux pour les remercier avant qu'ils ne lui tournent le dos et regagnent le bâtiment.

Dans un soupir amusé, elle regagna à son tour la demeure, profitant de son peu de liberté.

Voyant Zéna qui balayait avec zèle l'allée de la mini-rue intérieure des Callops, elle la rejoignit aussitôt pour lui raconter son épopée.

Celle-ci, la voyant arriver avec un visage plus ouvert que lors de son départ, sourie promptement juste avant de reprendre son flegme habituel et lui envoya avant même que Lys ne commence.

— Plus tard Lys, la stoppa-t-elle de sa main libre, pour le moment je balaie vois-tu. Et tu devrais te trouver une tâche à faire aussi. Les citoyens n'aiment généralement pas que leurs esclaves ne fassent rien quand ils passent.

Sur ces mots, elle encouragea Lys de la tête, tout en lui faisant signe d'y aller avant de se remettre au travail.

Lyssipée, suivant les conseils avisés de son amie alla trouver l'intendant des lieux et lorsqu'elle le trouva dans l'office en train de faire l'inventaire elle attendit son approbation pour parler.

Quand Alexandre la vit, il l'interrogea du regard et l'invita à parler sans un mot.

— Hum... Je ne suis pas encore bien au courant, dit-elle embarrassée. Qu'est-ce que je dois faire là maintenant ?

L'intendant, lâchant sa tâche, soupira et la rejoignit à l'extérieur de l'office.

Il l'accompagna jusqu'à la salle de la veille, où la cérémonie avait eu lieu. Et l'invita à entrer de la main.

Lorsqu'elle découvrit l'épouse Callops, assise sur le lit de jour, elle craignit ce qui allait suivre. Et bien qu'intimidée, elle fit bonne figure et montra une attitude respectueuse à la maîtresse des lieux.

Alexandre prit la parole :

— Dame Catherine veut aller acheter de nouveaux tissus. Tu vas l'accompagner durant ses achats. Damon t'accompagnera aussi.

À ce dernier prénom, Lys tressaillit. Il était enfoui dans son passé et elle ne s'attendait pas à l'entendre ici, où elle se trouvait maintenant asservie.

Remarquant le regard perçant de Catherine fixé sur elle, l'air interrogateur, Lyssipée se força à paraître insondable, mais au fond d'elle un doute demeurait.

Ce ne pouvait pas être lui n'est-ce pas ? Un mélange d'angoisse, d'impatience et de joie se forma en elle. Elle craignait de découvrir qui était ce Damon et bien qu'elle redoutait que ce soit vraiment lui, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer le revoir.

Elle prit une grande inspiration et alla se poster aux côtés de sa maîtresse en attendant sa décision. Il lui fallait maintenant faire attention à ses faits et gestes si elle ne voulait pas faire l'objet du prochain exemple pour les autres esclaves de la demeure.

Lorsqu'Alexandre sortit, dame Catherine sembla entièrement oublier la présence de Lyssipée et sortit de la pièce à son tour. Goûtant un dernier grain de raisin, elle dépassa le seuil de la porte avec un déhanché provocateur.

Lys la suivit sans un bruit, obéissant à l'intendant. Elle garda les arrières de sa maîtresse jusqu'à la cour de la demeure où un jeune homme, un himation féminin à la main, attendait la dame des lieux.

Il avait le dos tourné, le regard fixé sur la sortie de la demeure. Lyssipée était incroyablement impatiente de voir son visage, plus elles s'approchaient de lui, plus son impatience grandissait. Elle tremblait légèrement lorsqu'elles arrivèrent enfin à son niveau.

L'homme, entendant sûrement les pas des deux jeunes femmes, se retourna pour donner l'habit à Catherine. Lorsqu'elle put enfin voir son visage, elle retint un cri.

Oui ! C'était bien lui ! Le désespoir, la tristesse, la joie, l'incompréhension se mélangeait dans une tornade de sentiments contradictoire et aucun ne parvenait à se détacher du lot. Tandis qu'elle restait dans son mutisme, le Damon en question aidait la dame à enfiler l'himation.

Ce ne fut que lorsqu'il eut fini sa tâche qu'il remarqua la présence discrète de Lyssipée.

Quand il la vit, elle crut pleurer pour de bon en admirant ces yeux bien connus. Mais au moment où il prononça faiblement son nom, elle ne put retenir ses larmes.

— Lys ? souffla-t-il incrédule.

Coucou ! Ce chapitre introduit un nouveau personnage... J'espère qu'il vous plaira. J'ai hâte que vous saviez qui il est et comment il connaît le nom de Lyssipée. Une petite idée ?

Bisous bisous et merci pour la lecture 😘

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par @Léa
@LaLaurent5
Lyssipée, jeune femme vivant parmi les loups-garous, devient esclave...
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