*** Olivia ***

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Sa vie avait rarement été aussi lamentable. Olivia errait désormais dans Paris en ne sachant plus quoi faire, ni vers qui se tourner. La visite de ce type bizarre qui lui avait fait ce chèque en bois lui avait remonté le moral, mais le coup de fil de son banquier avait fini de la faire redescendre au trente sixième dessous.

A vrai dire, elle qui avait toujours été quelqu'un de positif et enthousiaste, découvrait pour la première fois une facette de sa personnalité qu'elle ignorait. L'échec la rendait particulièrement morose, négative même. Elle ne s'y attendait pas et ce trait de caractère la déprimait encore plus.

Après avoir traîné pendant des heures dans Paris, sans trop savoir quoi faire ni où aller, elle finit par se décider pour un repas à emporter pris dans un fast food et décida de ramener son burger trop gras et ses frites trop salées chez elle.

Depuis qu'elle habitait son appartement - sept ans - elle prenait toujours l'escalier pour monter au troisième gauche. Pour la première fois, elle prit l'ascenseur. Elle appuya sur le bouton du troisième et commença à dévorer les frites de son menu alors que la porte de l'ascenseur n'était pas encore fermée.

Sur le palier, devant la porte d'Olivia, une femme d'une cinquantaine d'années attendait. Elle était assez mince mais plus petite qu'Olivia, avec un air élégant mais sévère. La femme ne remarqua pas Olivia immédiatement, elle semblait perdue dans ses pensées. "Ca va madame?" La femme assise leva la tête :"Olivia Martin?"

Olivia avait fait entrer la femme dans son appartement. Elle n'était plus à ça prêt et estimait être en mesure de se défendre contre une femme plus petite si jamais il se passait quelque chose. De toutes façons, au point où elle en était, faire entrer une inconnue dans sa vie ne serait pas si grave, même s'il s'avérait que l'inconnue était là pour lui faire du mal. Olivia préféra toutefois ne proposa aucune boisson ou aliment à grignoter à son invitée du jour, à part quelques frites que la femme refusa. Elle ne voulait pas la laisser seule et prendre le risque de se faire cambrioler pendant un moment d'absence. Elles s'assirent face à face, Olivia à sa place habituelle de son canapé, et la femme de l'autre côté de la table basse.

"Ce que je vais vous raconter, va vous paraître étrange. Commença Athena. Avant de commencer, j'ai deux questions. Que savez-vous de votre père? Et que savez-vous de la mythologie grecque?"

La véritable réponse aux deux questions était "pas grand chose". Mais Olivia n'en était pas encore là. Elle se trouvait face à une folle, qui tenait manifestement des propos incohérents, et il lui faudrait maintenant la mettre dehors, contacter un asile et espérer avoir la paix quelques jours. En face d'Olivia, la folle attendait manifestement une réponse. Elle agitait déjà sa jambe droite en signe d'impatience.

"Je ne connais pas mon père. Désolée.

_ Je m'en doutais un peu. Votre mère ne vous en a rien dit?

_ Non, pas vraiment. Elle ne l'a pas vraiment connu. Ils sont restés ensemble une nuit seulement, si elle ne m'a pas menti évidemment. Je n'ai jamais eu de nouvelles. Maintenant que ma mère est morte, je n'ai plus beaucoup d'espoirs de ce côté.

_ Ce que je vais vous raconter va vous sembler dingue, mais il faut que vous gardiez l'esprit ouvert, d'accord?" Olivia secoua la tête, vaguement, pour signifier qu'elle était d'accord, mais elle n'était pas sûre du tout de ce qui se passait dans son salon depuis quelques minutes.

La Malédiction de la DéesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant