Chapitre V: Une femme forte.

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Ce même mardi matin chez les Diawara.

Maryam venait de finir son petit-déjeuner et envoyait quelques messages à sa mère pour prendre des nouvelles de ses enfants, avant de partir pour le travail.

Elle avait décidé de ne pas les appeler trop souvent afin de les laisser décompresser avant la rentrée après tout ce qui s'était passé. Après seulement un jour de séparation ses enfants lui manquaient beaucoup. Le silence de la maison était trop déprimant. Même le son de la télévision de pouvait pas couvrir l'absence de ses enfants. "Encore trois jours", se disait elle, afin de se donner du courage.

Après avoir rangé le salon, elle passa la porte pour se rendre à son travail de caissière. Elle n'aimait pas trop cet emploi, mais ne se plaignait pas trop car, elle avait la chance d'avoir un patron assez conciliant. Ainsi il lui permettait souvent de terminer plus tôt depuis l'hospitalisation de Salif pour qu'elle puisse lui rendre visite, ou encore, il lui accordait des jours de congés pour qu'elle puisse se reposer.

À la fin de sa journée, Maryam se précipita dans un taxi afin de retrouver Salif à l'hôpital.

Maryam était une femme assez mince et de petite taille. Elle avait de grands yeux noirs et de très longs cils qui lui donnaient l'impression d'avoir des yeux de biche. Elle aimait porter des chignons avec ses longs cheveux crépus et malgré sa petite taille et sa taille 38, elle aimait porter des longues robes colorés avec des foulards élaborés. Maryam ne portait pas beaucoup de maquillage, elle avait hérité de la belle peau de sa mère qui ne laissait apparaître aucune imperfection.Cela malgré les cernes apparentes sur son visage, qui témoignaient de l'épreuve par laquelle elle passait. Ces nuits étaient devenues plus courtes. Elle n'avait plus de nouvelle de Dramane, le frère de Salif. Ce dernier avait même déménagé pour ne plus avoir à les croiser.

Maryam était fatiguée de toutes ces épreuves. Retrouver son mari guéris était tout ce dont elle rêvait. Elle avait espoir que son état se rétablirait et que peut-être le médecin leur annoncerait qu'il y a eu une erreur médicale et que finalement sa maladie était moins grave.

Arrivée à l'hôpital, Maryam traversa l'accueil pour se diriger vers la chambre de son mari.

À sa grande surprise, elle trouva un lit vide, une chambre rangée. Toutes ses affaires avaient été déplacées. Maryam prit le téléphone qu'elle avait dans sa poche pour vérifier si elle avait reçu un appel ou un message de l'hôpital, mais son téléphone était éteint.

Elle se rua alors vers une infirmière pour demander des explications.

-"Où était son mari ?" dit elle.

La première infirmière un peu prise au dépourvu la rassura, mais ne savait pas trop quoi lui dire.

-"Je suis sûre qu'il y a une raison madame. Ne vous inquiétez pas, peut-être qu'il est en salle d'examen", assura-t-elle.

-"Mais pourquoi sa chambre est vide ?! Où sont ses affaires ?"

Maryam craignait le pire. Elle ne voulait pas se l'avouer, mais au fond d'elle, cette dernière pensait que Salif était peut-être mort.

-"Madame Diawara vous allez bien ?" dit le docteur Sow.

-"Bonjour docteur, oui je vais bien, mais je voudrait savoir où est mon mari !" répondit elle.

-"On vous a appelé de nombreuses fois pour vous prévenir, mais vous ne décrochiez pas. Salif a changé de chambre. Rien de grave. Il a maintenant une chambre plus grande avec une vue sur le rue principale" continua le docteur Sow.

Père ou es tu? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant