Chapitre 16

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The Beatles - Twist and Shout

Lauren se dressa sous un sursaut. Elle se dégagea des draps comme une bête en furie et se rua vers son sac tout en déchirant la fermeture. Un morceau à moitié flambé ressorti du lot et ils finirent tous les deux dans le couloir de l'auberge. Sa main vint doucement palper son front tandis qu'en ressorti un agréable sentiment de satisfaction, elle n'aurait aucune excuse à donner pour avoir reçu un bleu sur le crâne. Il y a quelques heures, le diable eut bien tenté de la battre, mais à chaque fois elle esquivait : ce colérique trouva donc sa place au froid.

D'autre part, la rencontre d'hier l'avait chamboulé : les paroles qui avaient été dites lui avait fait l'effet d'un couteau remuant dans sa plaie. Elle priait fort pour que tout ce qui eut sortit de sa bouche reste tu à jamais. Les atrocités noirs échangées entre l'eux deux n'était le fruit que d'un long acharnement qui jonglait entre la haine et la paix.

Seuls des pensées de se genre la faisait réagir ainsi, déjà qu'elle fourrait le carton entre ses doigts. Ceux-ci semblaient vivre de rage. Ce morceau contenait la signature d'une haute personne de la société, celle qui lui permettait d'exaucer tous ses désirs en échange du sale boulot. D'ailleurs, elle en avait plus que marre de se salir les mains.

Elle songea d'un coup à Cabello qui dormait bêtement lorsqu'elle s'était faufilée hors de la chambre.Il aurait été égoïste de ne faire qu'à sa tête. Cette nuit, quiconque aurait pu venir en finir de sa vieille âme : elle préféra rester et s'adonner à la promesse faites à la jeune femme qu'elle appréciait trop pour l'heure. Cette innocence qui comblait cet ironique vide.

Sa rage ayant coulé, elle reprit quelques respirations et se recoiffa légèrement à l'aide de sa mains, retournant dans leur chambre. L'intérieur était saupoudré d'un filet orangé provenant de la fenêtre. Il englobait une bonne partie de la pièce ainsi que son sentiment dernier. D'un coin reposait Cabello assoupis. Laisser place à une autre émotion ne lui fit qu'un bien fou. Cette relaxante vue la rassura, comme une tape sur l'épaule : "Ne t'inquiète pas, tout ira mieux". Un baume au coeur.

Estompant un sourire, une idée lui sonna à l'esprit, voyant du coin de l'oeil la jeune femme qui dormait à poings fermés. Jauregui s'approcha tout doucement, ornée de son propre et fidèle sourire coquin. Son cœur la mena timidement au bord du lit et la très chère vint chuchoter quelques mots à l'oreille de la dormeuse. La vampire tentait de la réveiller, histoire de pouvoir profiter davantage de la belle journée qui les dominait. Dès lors, au premier marmonnement, elle se braqua en voyant ses gestes démesurés. Ses pieds s'écrasèrent férocement au sol gelé pour pouvoir marcher deux ou trois mètres. Sa main vint remuer ses cheveux corbeaux pour les replacer d'un coup nerveux et futile. Ce qu'elle venait de faire l'a surpris. Jamais elle n'avait pensé faire ça, jamais elle s'était laissé guider ainsi et inconsciemment. Elle ria jaune en envoyant sa paume contre son front, les joues complètement rouges. L'air sentait fortement le malaise.

Ça l'énervait au fond, que son corps ait agit de cette manière, mais elle enfouit cette scène bien vite au trou l'oublie. Le petit sourire crispé demeura tout de même, elle ne se blâma pas pour autant. Elle s'interdit d'y songer une fois de plus.

Contrairement aux jours précédents, raides et ignobles, celui-ci s'annonçait des plus radieux : le soleil mielleux et la douce poudreuse qui s'écrasait au sol en étaient la preuve irréfutable. Jauregui en était à sa septième visite et comptait bien présenter le coin à son invitée avec lequel tout n'avait pas très bien commencé. De un, leur attaque, ensuite l'homme avec lequel elle avait eut affaire. Vis-à-vis cela, notre jeune femme était anxieuse. Elle redoutait ce sujet. Si Camila en avait la moindre connaissance, elle aurait une de ses hontes.

Soudain, pris dans sa pensée, elle entendit Camila craquer,se tourner d'un côté,finissant par revenir de l'autre. Après une dizaine de minutes de roulage, elle ouvrit les yeux avec mal. Lauren alla ranger son sac avant le déjeuner tandis qu'elle gardait un précieux œil sur Cabello qui la regardait maintenant, le nez enfouit sous les tissus chauds.

-Matinale dit donc! commença rauquement la réveillée.

-Il fait beau dehors. Une belle température me mets toujours de bonne humeur, répliqua Lauren en lançant un léger regard distrait.

-J'en prends note, sourira Camila à moitié endormie, mais pour le moment je crois que je vais te laisser un peu seule encore...

-Tu dormira plus tard, marmotte! D'ici une semaine, nous serons reparti, souligna l'autre.

D'un coup, plus aucune forme de fatigue régnait dans Cabello. Seul un sursaut et l'entièreté de ses muscles contractés la propulsa tel de l'adrénaline. En un rien de temps, c'était à son tour de tracer les anciens pas de Lauren.

"D'ici une semaine"

Comment pourrait elle oublier ça? Son sourire s'était pendu et elle ne répondait qu'en marmonnages inaudibles. Comme des tas de frissons qui ne cessaient de la faire gigoter, comme une haleine glaciale s'étirant sur son visage. Son cœur se serra, elle repensait à la couche qui venait de s'étendre sur son âme. En plus du regret, se dévoilait la peur. Qu'avait-elle fait nom de Dieu?

-Houhou? fit Jauregui en agitant frénétiquement sa main devant son visage. Tu étais dans lune, tu disais n'importe quoi.

-Oui pardon, excuse-moi. Qu'est-ce qu'on fait à présent? se reprit la plus jeune.

-On va aller déjeuner parce que celui-là, il a faim, dit Lauren en pointant son estomac, puis après on verra. Par contre, j'aimerais te montrer la chute gelée, c'est magnifique.

Malgré sa peur, Camila rendit un petit sourire en coin. Les jeunes femmes se préparèrent et allèrent manger ensemble.

Un froid c'était placé, comme si l'une d'elle s'était voilé la face. Misère, Lauren n'appréciait pas.

Dehors, le vent était toujours autant percutant, et même avec leur bonnet et leur foulard, le bout de leurs oreilles rougissaient tandis que leurs joues faisaient de même. Un doux silence put même s'installer sans créer de blanc. Leurs poumons se chargeaient d'un air pur et sain. Une petite neige s'agrippait gentiment à leurs vêtements : ça leur plaisait.

Jauregui ne mentait pas, ce soleil lui remplissait le cœur de bonne humeur, elle se sentait mieux et d'attaque pour la journée. Une bonne dose d'estime!

Comme convenu, elle partait en direction d'une certaine chute gelée, paraîtrait-il que c'est inimaginable. Une telle beauté mérite d'être vue, d'après la guide.

La piste qu'elles empruntaient était parfois glacé, et se fut bien drôle de voir Cabello se marrer lorsque son acolyte perdit pied, s'écrasant sur son fessier.

-Aouch! s'écria-t-elle. Ne rie pas, sinon ça va t'arriver aussi, bouda la plus vieille en se relevant maladroitement.

-Je ne l'espère pas, pouffa Camila en savourant le plein air.

-Le karma, ça s'appelle le karma, renchérit-elle.

-Bien sûr Mademoiselle Je-sais-tout, ricana l'autre.

Les filles s'entendaient bien malgré leur différence. Camila ne pensait plus à ses problèmes tellement l'oeuvre d'art qu'on lui présentait était enivrante.

-Dit, reprit Lauren.

-Oui? répondu Camila.

-Ce matin, tu t'es comme figée, tout va bien? dit Jauregui d'un ton d'inquiétude.

-Tout va bien oui, clot machinalement Cabello en fixant la route, tout va pour le mieux, finit-elle en éloignant le sujet. N'en parlons plus et profitons.

White like a VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant