- Je peux entrer ?
Lia se tient face à moi. La pluie continue de tomber sur mes vêtements. La faible lumière de la porte d'entrée éblouit son visage. Elle me regarde sans comprendre ce qui se passe réellement.
- Bien sûr.
Elle me donne une couverture et je m'emmittoufle à l'intérieur. Je la remercie et elle s'installe en face de moi. Je regarde les alentours. Il y a un cadre accroché au mur, je reconnais Lia lorsqu'elle était petite. Deux personnes l'entoure et je les identifie comme étant ses parents. Une jeune femme aux cheveux chocolats ressemblent fortement fortement à Lia ce qui me fait penser que ce n'est autre que sa mère. Son ventre est gonflé, je comprends qu'elle était enceinte à ce moment là. Sûrement de Kaeru.
Une chose me frappe. Il n'y a personne. Seulement Lia et moi même.
- Tes parents ne sont pas là ? Lui demandais-je
Elle relève les yeux vers moi. Ma question ne semble pas la perturber.
- Non, ils vont bientôt arrivés. Tu vas me dire ce qu'il se passe ?
- Rien. Tout va bien.
- Bien sûr c'est pour ça que t'as couru jusqu'à chez moi qui plus est sous la pluie. Me dit-elle, impassible.
Elle me regarde avec insistance. Je soupire et me redresse sur le canapé.
- Je me suis disputé avec ma mère.
- Pourquoi ?
- Pour rien. Lui mentis-je
- Si ce n'était rien tu ne te serais pas enfuie de chez toi.
Ses questions m'énervent. Cependant elle n'a pas tort. Peut être que lui parler ne peut me faire que du bien.
- Je n'ai jamais connu mon père. Ma mère ne m'en a jamais parlé. Comme si c'était un sujet tabou. Elle me répète que parfois les gens partent comme ça, sans raison. J'aimerai juste savoir pourquoi je n'ai qu'un parent. C'est si mal que ça ?
Elle sourie. La raison m'en échappe.
- Pourquoi tu souris ?
- Je t'ai menti. Mes parents ne seront pas là ce soir. Ni même demain d'ailleurs. Mon père est militaire et il a dû partir il y a maintenant 6 mois. Il m'a promis qu'il reviendrait mais il n'est toujours pas là. Je sais qu'il va revenir il me l'a promis !
- Et ta mère ?
Elle me regarde de ses yeux brillants. Une larme trace un trait le long de sa joue gauche. Je m'apprête à changer de sujet quand elle continue son récit.
- Elle est morte de surmenage. Après le départ de mon père et l'hiver qui arrivait à grand pas, elle devait travailler plus dur pour qu'on est de quoi tenir. Ramasser le bois. Faire à manger mais pas trop non plus. Nous emmener à l'école. Elle n'avait pas beaucoup de temps pour se reposer et ne dormais pas beaucoup la nuit. Sa santé physique se dégradait et, plus elle pensait au manque de sécurité de mon père, sa santé mentale aussi. Si bien qu'elle a fini par ne plus pouvoir bouger de la maison. Et...Elle est morte.
Sa dernière phrase m'a donné des frissons. Comme une claque. La dispute avec ma mere me revient à l'esprit. Je n'aurais peut être pas dû lui parler comme je l'ai fait.
- Comment le vit Kaeru ?
- Il ne sait pas que sa mère est morte. Je lui ai épargné ça. Je lui ai raconté une histoire à dormir debout et il se rendra compte que ce n'est pas réel le jour où il atteindra l'âge de la raison. Puis il m'en voudra de lui avoir menti et je n'aurai pas d'autres choix que d'accepter qu'il ne m'aime plus autant qu'avant.
La gorge sèche. Les mots me manquent. Je n'ai rien à dire. Pourtant il le faut. Il faut que je dise quelque chose. Que je la rassure. Que je la console. Que je la prenne dans mes bras en lui murmurant que tout va bien. Que tout va s'arranger. Il faut que je rattrape les larmes avant qu'elles ne tombent sur ses joues. Mais il n'en ai rien. Je suis totalement désarmé. L'impuissance m'envahit et je crains ne pas avoir les mots pour soulager sa peine. Mais il y a-t-il une personne capable de soulager sa peine ?
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Voilà le chapitre 3. Il est assez court également j'espère que ça ne vous dérange pas. Donnez moi votre avis ça me ferait très plaisir.
Bisous. Je vous aime ❤🌹
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She ×TERMINÉ×
Short StoryPolly était une adolescente incroyable. Sa beauté n'avait pas d'égale et sa gentillesse dépassait l'entendement. Elle avait les garçons à ses pieds et en profitait. Elle avait tout pour plaire. Pourtant ce n'est pas d'elle dont je suis tombé amoureu...