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L'image gif faisant apparition sur votre droite est utile à la mise en scène du chapitre suivant. 

Et un bâtard KO, un !

- Un seul ? gazouilla Arielle. Seulement ?
Mia tomba de son siège et marcha comme un commando, les mains sur les hanches et la tête haute. Sa bouche était un peu pâteuse, mais avec le temps, ça ira.
- Je vous explique. Arielle, tu vas danser contre lui, ce sera comme une sorte d'invitation à te draguer. Et puis, Amber va te le piquer, mais tu disparais et puisque madame est désespérée, elle l'embrassera fougueusement.
Amber fronça des sourcils en se tournant vers Mia. L'alcool ne lui réussissait vraiment pas, dis donc. Mais l'idée lui était assez plaisante. Alors pourquoi pas ! Jambes croisées, Amber passa une main dans ses cheveux et opina avec verve signifiant à Mia qu'elle était d'accord.
- Oui, mais ça ne  doit pas être un crapaud, avertit Amber.
Arielle donna un coup de talon dans la cheville d'Amber.
- Arrête, c'est méchant.
Elle leva les mains comme si elle se rendait.
- Autant limiter les dégâts ! Je dis ça, je dis rien.
Mia, bras croisés, continua ses instructions :
- Et puis, j'entre en scène, lui propose une vodka et je m'assieds sur ses genoux. Alors, ça vous dit ?
Arielle fit tourner sa paille dans son cocktail. Elle grimaça en cachant tout sentiment et écrasa dans un bâillement :
- Je m'ennuie à mort avec vous alors pourquoi pas.
Amber et Mia rigolèrent en chœurs.
- Menteuse !
- Ouais, je sais pas mentir, je ne m'en cache pas.
C'était si contagieux qu'Arielle gloussa à son tour. Mia s'assit de nouveau sur son tabouret.
- J'ai envie de lui foutre une claque, lâcha Amber de but en blanc en fixant le dance floor.
Arielle se retourna pour voir ce qu'elle regardait. Un gars aux cheveux noirs tripotait une fille dans un des box près de la scène, sans doute le coin privé.
- Quoi ? s'étonna Mia en jetant un regard curieux à son amie. Tu vas un peu trop loin, non ? Et s'il est super gentil...?
Amber doutait que "l'Expert en tripotage de cuisses" était d'humeur à être gentil. Elle soupira et regarda Mia dans le blanc des yeux.
- Alors prenons le roi des crétins. Un pur salaud.
Arielle se baissa pour siroter son cocktail dans sa paille.
- Faudrait déjà le repérer, marmonna-t-elle entre deux gorgées.
- Oh, s'emporta Amber avec indifférence, si c'est une réplique de Dexter, ça ne devrait pas être très difficile. On sera un peu comme des héroïnes, comme dans le film "Charlie, les filles lui disent merci."
- Oh, tiens, celui-ci ! s'agita Mia sur le qui-vive en pointant du doigt un point précis dans la foule. Il vient de s'amarrer à une blonde alors qu'il faisait une accolade à une autre brune.
Arielle se retourna aussitôt en plaçant une mèche derrière son oreille.
- On devrait lui remonter les bretelles, sourit-elle.
- Que notre vengeance commence ! proclama Amber en se levant aussitôt.
Arielle retint Amber du bras et lui servit un regard sévère :
- Ok, mais une vengeance religieuse alors ! Je te connais, Amber et j'ai peur que...
- Chérie, je t'assure que s'il faut que je lui fasse sa fête, ce ne sera pas très religieux !
Mia s'impatientait.
- Bon, tu y vas, Arielle ?
Amber pétillait de bonheur, elle tapa des mains avec enthousiasme.
- Fais-lui mordre, la poussière. Et n'oublie pas que tu as une arme secrète : une poitrine ! rajouta Amber.
Mia était dépassée. Son amie n'était pas sérieuse, c'était pas croyable !
- Amber !
- Quoi ?
- La tequila t'est un peu trop montée à la tête, je crois.
Arielle était contente de pouvoir encore placer un pied devant l'autre. Elle essaya donc de trouver ses mots, croisant les doigts pour être au top afin de mener à bien sa mission :
- Bonjour ? tenta-t-elle. Non, c'est trop débile. Salut, ça gaze ? Ça roule ? Hum...Ok, il vaudrait mieux faire demi-tour, tout compte fait !
Quand elle se retourna, elle buta sur une surface dure et plane. Ses doigts parcoururent un tissu en jean clair, et sans pouvoir maîtriser les envies de son esprit, sa main glissa sous la veste en cuir noir. Elle avait caressé le torse de son inconnu comme si elle essayait de percer à jour les lignes d'un beau tableau d'art. Elle crut arrêter de respirer quand une main d'homme saisit la sienne.
Elle se renonça de lever les yeux, de peur de découvrir le masque de la personne devant elle. Des doigts rugueux touchèrent son menton et le levèrent avec douceur. Elle se sentit ébranlée.
- Diego, soupira-t-elle.
Il esquissa un sourire à lui couper le souffle. Arielle se sépara de lui, mais il la retint en passant un bras autour de sa taille. Elle se retrouva, dos contre lui, dansant au rythme de la musique douce tandis que les autres couples bougeaient dans un slow.
- Arrête ça...
- Tu veux vraiment que j'arrête ? lui murmura-t-il en faisant tressaillir tous les membres de son corps.
La voix douce et chaleureuse de Diego caressa le lobe de son oreille, elle crut tourner de l'œil. Avec tout l'alcool qu'elle avait bu, elle n'arrivait plus à se maîtriser. Il pressa sa main contre la sienne en la maintenant sur sa cuisse. C'était tout à fait déraisonnable de se laisser faire par ce gros pervers, mais c'était si bon, en même temps. Elle ferma les yeux, au supplice.
Elle fit volte-face, en colère et le flingua du regard :
- Ne t'avise plus jamais de me faire ça. Sinon, je t'assure que tu vas perdre gros.
Il recula et éclata de rire. Ses mains glissèrent dans les poches de son jean et il retrouva son insolent sourire.
- Madame fait des menaces ?
- Oh, tu n'as encore rien vu, mon chou, répliqua-t-elle avant d'aller se réfugier aux toilettes.
Elle se frotta les mains à maintes reprises avec le savon des toilettes. En regardant sa silhouette dans le miroir, elle prit un mauvais coup de froid. Ce qu'elle pouvait être affreuse : son maquillage coulait sur son visage à cause de l'eau qu'elle s'était aspergée, la bretelle droite de sa robe lui tombait sur le bras et ses cheveux étaient en pagaille. Elle mit sa main devant sa bouche et haleta : son haleine empestait l'alcool ! C'était la totale.
Pas question qu'elle raconte à ses amies qu'elle s'était fait aborder par cet inconnu de Diego - encore - , c'était trop humiliant. Et puis d'ailleurs, comment ça se faisait qu'elle le croisait encore une fois ? Los Angeles n'était pas censée être une de ces grandes villes où, à moins d'être une star, on pouvait facilement esquiver des rencontres non espérées ?
Un gars entra dans les toilettes, mais elle ne s'en occupa pas. Le fait qu'il se rapproche d'elle de plus en plus commençait à l'inquiéter au plus haut point.
- Je t'ai vu danser avec le petit mexicain.
- Ouais, et alors ? roula-t-elle des yeux en essuyant son mascara.
Il ferma la porte de toilettes en mettant une chaise sous la poignée. Arielle jeta son mouchoir sans pour autant quitter ce type étrange des yeux. Elle attrapa sa pochette de soirée et recula vers les box de toilettes métalliques.
- Ben, je me demandais si tu savais faire autre chose...
Elle se cogna contre des portes alors que le brun approchait à pas de loup. Il la regardait comme s'il voulait la dévorer. Elle se rendit vite compte que c'était le chaud-lapin qu'elle devait embobiner quelques minutes plus tôt ! Ses amies devaient se demander où elle était passée. Puis, une ampoule s'éclaira du haut de sa tête. Ses amies ! Elle s'empressa pour saisir son téléphone et envoyer un message. Le type bondit vers elle comme un loup.
- Oh, non ! Tu ne vas rien tenter ! l'interdit-il en tentant d'attraper son téléphone.
Elle essayait par tous les moyens de tenir son téléphone à distance.
- Laissez-moi tranquille ! hurlait-elle encore plus fort, priant pour qu'une âme sobre l'entende brailler depuis la porte des toilettes. Au secours, à l'aide !
Il posa violemment sa main écœurante sur les lèvres d'Arielle et elle poussa des cris d'horreur étouffés.
- Tu cries pour que dalle, poupée ! Personne ne t'entend ! Personne, tu m'entends !
Rien qu'à son regard, elle se sentait déjà violer ! Mon Dieu, mais qu'allait-il advenir d'elle ! Elle ne voulait pas que ce type touche le moindre centimètre de plus. Finalement, la carrure de baraquer de Diego aurait bien servi à ce moment précis.
Le type la retenait sur la porte métallique en tenant fermement son bras gauche.
- Tu es si jolie... Je me demande ce que je vais faire de toi. En tout cas, notre programme sera chargé.
Il la gardait si puissamment retenue contre la porte, qu'elle était sûre et certaine qu'elle aurait une marque pour lui rappeler ce fâcheux événement. Elle mordilla, contre son gré, les doigts du bâtard en se faisant violence pour ne pas imaginer où ils avaient bien pu passer. Il arracha un cri et elle cogna son genou dans ses bourses, ce qui le fit tomber à genoux. Arielle en profita pour s'éloigner et envoyer un message SOS à Mia. Mais déjà, l'homme se relevait progressivement, l'expression de plus en plus remplie d'inimitié.
- Toi ! la pointa-t-il, furax. Tu restes là ! Et je t'assure que tu vas payer cher !
Il courut en sa direction et elle s'empara de la poubelle, en toute panique, pour la lui jeter dessus. Mais ça ne l'arrêta pas dans sa course. Alors qu'elle tentait de débloquer, une porte, les larmes aux yeux, il la prit par les épaules et la jeta au sol. Sa tête heurta le mur et les pleurs d'Arielle redoublèrent.
- Mais qu'est-ce que j'ai mérité pour être traitée de la sorte... renifla-t-elle en se redressant pour s'adosser au mur.
- T'es une petite pute et une poule d'or, voilà pourquoi ! cria l'agresseur, les poings serrés.
La porte de l'entrée subit plusieurs coups avant d'être défoncée. Mia pénétra dans les toilettes, pétrifiée. Son amie gisait sur le sol froid entouré d'ordures et les affaires de sa pochette de soirée traînaient un peu partout. Mais pire encore, ce salopard avait osé agresser sa meilleure amie ! Elle ne réfléchit pas à deux fois et lui ficha un coup-de-poing en pleine face. Il n'avait rien vu venir. Par contre, Mia sentait bien la douleur dans sa main. Elle la secoua dans l'espoir que le mouvement l'apaiserait un peu, mais non. Au moins, le type avait un beau cocard et avec un peu de chance le nez cassé. Comme quoi ça avait du bon d'avoir vécu dans les quartiers malfamés de Chicago !
- Viens, Arielle, on se tire ! Vite ! dit-elle en aidant son amie à ranger ses affaires.
- Merci, d'être venue, je... je ne sais pas ce que je serai devenue, si t'étais pas arrivée...
Sa phrase se brisa dans un sanglot. Mia la prit dans ses bras pour la rassurer en caressant de la main son dos.
- Chut, c'est fini, ma jolie. C'est terminé. Le pire est passé, soupira-t-elle en toisant le mec par terre. Bon sang, j'espère qu'Amber se porte vraiment mieux que nous !
Voilà pourquoi elle appréhendait tant ! Elle avait senti un mauvais présage. Et elle avait vu juste : Arielle s'était fait agresser par un malade mental !
Leurs talons finirent par claquer en direction de la première sortie venue du nightclub et elles prirent le premier taxi garé le long du trottoir. Alors qu'Arielle pleurait sur son épaule, Mia avertit Amber qu'elle rentrait en priant pour que son amie lise encore ses messages. Elle s'était trouvé un bel homme tandis qu'elles avaient perdu de vue Arielle après avoir décidé de remonter les brettelles au gars – ce qui finalement s'était d'une façon ou d'une autre produit. Mais quand Amber était sous l'influence de l'alcool et aux bras d'un Dieu Grec, c'était dur de pouvoir la joindre.
Mia rangea son portable et continua de consoler Arielle.
- On rentre, ne t'en fais pas. On rentre au bercail. C'est fini, Arielle, lui chuchotait-elle.

California LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant