L'image gif faisant apparition sur votre droite est utile à la mise en scène de ce chapitre suivant.Quand on boit illégalement, ça tourne généralement au vinaigre !
L'enseigne de la boîte de nuit « 55 » clignotait sans cesse. Arielle la fixait en présageant son extinction. Amber tapait nerveusement son talon Louboutin sur le sol dallé en n'arrêtant pas de semer la pagaille dans sa belle chevelure blonde. A chaque deux secondes, elle expliquait à ses amies que ça lui donnait un style rock.
Les filles étaient dans la file d'attente du club depuis des décennies. Et à l'intérieur, la fête battait son plein. Le son semblait être étouffé par les murs, mais Mia, ayant la musique dans ses gênes et étant une playlist musicale à elle-seule, connaissait le tempo de ce son par cœur : c'était Fancy d'Iggy Azalea.
- C'est perdu d'avance, finit-elle par dire sur le point de partir. On ne rentrera jamais dans ce nightclub. Le videur vérifie les cartes d'identités comme s'il avait des loupes à la place des yeux.
Amber barra le chemin à Mia en brandissant un bras. Elle remit son amie à sa place en la prenant par les épaules et roula des yeux. Puis, elle fit mine de lui masser les épaules.
- Détends-toi, Mia. J'ai tout prévu. D'après toi, tu penses que c'est pourquoi que j'ai sorti ma robe bustier ?
Le petit rire d'Arielle résonna derrière elles. Elles se retournèrent tandis qu'Arielle ouvrait la bouche en se refaisant une beauté devant le mirroir de son poudrier:
- Laisse-moi deviner...Pour qu'il ait une vue splendide sur ton balcon ?
Amber retira ses mains des épaules de Mia en élargissant son sourire. Voilà ! Enfin, quelqu'un qui comprenait son initiative.
- Exact ! s'exclama-t-elle.
Mia était dégoûtée. C'est comme ça qu'elle voulait gérer le truc ? Amber portait une robe rouge lui arrivant aux genoux avec un bustier en forme de cœur. Ses cheveux blonds étaient lâchés dans son dos et les bouclettes de ses mèches brillaient sous les néons de l'enseigne.
- Amber, tu pousses le bouchon un peu trop loin, là, commenta Mia.
Amber fit une tête effarée.
- Mais non ! Allez, venez ! dit-elle en attrapant ses amies par les mains. Ça va marcher. Ce sera un jeu d'enfant, vous verrez.
La file avançait peu à peu et Mia entrevoyait de là, les portes ouvertes de l'entrée où le videur et un autre vigile étaient postés devant.
- Je sens que ça va rater. En matière de gourdes, on remporte la palme d'Or après tout, bredouilla Mia en souriant à Arielle.
- On a les mêmes prémonitions, c'est rassurant ! éclata de rire Arielle.
Amber se raidit.
- Arrêtez d'être si défaitistes, se défendit-elle en jouant dans son collier de perles noires.
Arielle adressa un sourire en coin à Amber en rangeant son poudrier dans sa pochette de soirée.
- J'aurai peut-être du prendre mon appareil photo pour te rappeler la tronche que tu feras quand il te dira que l'entrée nous est interdite.
Mia ricana et Amber roula des yeux.
- Sérieux, ça va marcher, ayez confiance. Il ne pourra pas résister. Regardez-le ! (elle montra d'une main le garçon brun. Il était un peu maigre, très beau et un peu musclé. Mieux encore, il semblait avoir les yeux bleus) Ça se voit que ce mec a trimé pour avoir ce boulot. Il est nouveau ! C'est pas un vrai videur, c'est un peu comme un voyeur. Il profite de tout ce qui bouge pour le sauter après. Il se rince l'oeil. Regarder comment il fixe le popotin de cette fille...
Une fille passait devant lui en robe rose, si elle était un flamant rose, ce vêtement aurait passé inaperçu. Le vêtement mais pas ses formes, son arrière-train ressemblait à un ballon rempli d'hélium et sur le plein d'exploser.
- Faut dire qu'il rebondit assez bien, lança Mia dans un sourire.
Arielle s'étrangla de rire en dévisageant ses amies :
- J'en crois pas mes oreilles ! Vous êtes graves !
Finalement, leur tour arriva et les trois jeunes filles arrivèrent à la hauteur du videur. Lentement, très lentement, il laissa poser son regard sur chacune d'entre elles, mais son regard resta centré sur Amber. Du moins, sur son décolleté. Un large sourire fendit son visage et il prononça de sa voix d'arrogant :
- Bonsoir, les nanas.
Amber laissa échapper un faux hoquet de surprise. Elle regarda ses amies tour à tour, extrêmement blessée.
- Les nanas ? fit-elle avant de reporter son attention sur le videur. Est-ce que j'ai l'air d'une nana ?
Il mit du temps à articuler, car en détaillant Amber, il en perdit les mots. Il secoua la tête en éclatant de rire.
- Oh que non, t'es plutôt en forme ! lâcha-t-il.
Mia et Arielle levèrent les yeux au ciel. Bien, petit. Bonne réponse, tu apprends vite.
- Plutôt. Ah ouais ? souffla Amber en se dirigeant vers lui à pas de chat.
- Vachement en forme, corrigea-t-il en gloussant. Allez, laisse-moi voir ta carte d'identité.
Étant donné que la majorité pour s'envoyer des shots d'alcool n'était qu'à 21 ans, Amber, Mia et Arielle étaient mal barrées. Elles avaient confectionné de fausses cartes d'identité en première année au lycée, mais la beauté de la confection commençait à manquer. Alors Amber n'avait trouvé que ça comme solution : draguer le videur pour avoir une entrée gratuite sans fouilles.
- Ma carte d'identité ? répéta-t-elle en chuchotant. Je crois que je l'ai égaré.
Elle haussa des épaules en fourrant sa vraie carte avec son vrai âge de mineure derrière le bonnet de son soutif. Oui, ça faisait très garce. Mais Amber était capable de bien de choses pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle n'était pas le genre de fille à se rendre à l'évidence que sa tentative était vaine. Ce qu'il fallait faire, c'était d'y croire jusqu'au bout.
- Alors ? Tu me fais un bel autographe ou pas ? lui envoya-t-elle en un clin d'oeil en tendant son poignet.
Le videur hésita sous le regard perçant de son collège et pendant une minute, Mia s'imagina déjà faire demi-tour et rentrer à l'hôtel à pied, dans les rues sombres de la ville, épaules dénudées et frigorifiées par la brise glaciale.
- Ok, je vois, farfouillla-t-il en tamponnant le poignet d'Amber et celui de ses amies. J'espère que tu la retrouveras vite.
Amber sourit jusqu'aux cieux en passant près du vigile qui avait la bouche tombante. Elle lui tapa le menton pour fermer sa bouche et lui fit coucou d'un revers de la main. Le videur regardait toujours Amber et son déhanché s'en aller.
- J'espère aussi. Bye, Don Juan !
Il la matait comme une tartelette couverte de fraises qui ne demandait qu'à être croquée.
- Vous voyez ? cria Amber en plein fou rire, toute hilare. Je vous l'avais dit ! Il faut toujours sortir l'artillerie lourde pour avoir ce qu'on veut ! Ce gars, avait juste besoin d'une piqûre de rappel !
- Merci, mais non merci, roula Arielle. Je doute que ça ne me soit utile un jour !
Amber passa un bras sur ses épaules :
- L'avenir a plus d'un tour dans son sac, attention ! On ne sait jamais ce qu'il se passera. Un jour où l'autre, tu pourrais très bien faire pareil !
Maintenant que Mia se trouvait à l'intérieur, elle n'avait plus envie de prendre la porte. L'endroit avait une odeur étrange de cerise, de parfums en tout genre, mais pas d'alcool. En tout cas, ce qui était sûr, c'est qu'avec tout ce rafut, elle n'entendait plus les battements de son propre cœur qui bondissait de joie. Il est vrai qu'Amber n'avait pas usé de moyens digne de ce nom pour qu'elles puissent entrer mais cette boîte était fantabulesque ! Un jour, Mia s'était jurée qu'elle se prendrait une cuite, quand elle serait plus grande. Alors c'était peut-être le moment après tout !
Mia se jeta au comptoir lumineux qui changeait de couleur toutes les trois secondes. Elle leva la main et hurla au type barbu en débardeur. Ses bras étaient couverts de tatouages jusqu'à la pointe de ses ongles. C'était affreux, mais Mia avait vraiment besoin de s'envoyer quelque chose de piquant.
- Barman ! Trois tequilas !
Le mec opina à la demande de Mia avant de se retourner vers une bouteille de tequila et de secouer son shaker.
- Je pensais qu'on prenait des margaritas, murmura Arielle en prenant place sur un tabouret noir et bien haut.
Mia haussa une épaule en jouant avec le bracelet en argent que lui avait passé Amber.
- Il y a certaines choses dont j'ai besoin d'oublier, ce soir. Les margaritas ne seront pas assez compétentes pour ça.
- Oh, ma pauvre, soupira allègrement Amber. Allez, c'est parti pour des tequilas ! sourit-elle avec un air affamé quand le barman aligna horizontalement neuf verres de tequilas.
- À la vôtre, mes chéries ! s'écria Amber en prenant le premier shot de tequila.
Arielle crut tourner de l'œil à la première goutte d'alcool. Amber avait déjà bu deux shots en une seconde. Sa cage thoraccite brûlait et la piquait mais elle ne semblait pas s'en préoccuper. Ce soir, elle s'éclatait.
- Vous saviez qu'Erik McGill m'avait proposé de l'accompagner au bal de promo ? secoua-t-elle la tête comme pour tenter de dissiper les effets de l'alcool.
Mia haussa un sourcil et pouffa de rire. Ça ne pouvait pas être possible !
- Erik ? J'ai raté un épisode ou quoi ?
Arielle avait toujours cru qu'Amber n'était sortie qu'avec une seule personne : Dexter. Et de ce fait, tous les gars n'oseraient jamais lui demander sa main pour aller au bal. Et puis en plus, Erik était tellement canon !
- Le mec qui joue dans l'équipe de basket ? Pas mal. Mais dommage que t'étais en couple.
- Dommage, ouais, renchérit Amber en entourant son verre de ses mains. En fait, j'aurais dû rompre avec Dexter et accepter l'invitation d'Erik.
- C'est moi ou tu as envie d'un mec, là, maintenant et ici, susurra Mia, stupéfaite.
- Sérieux ? Se taper des mecs sur une surface dure, c'est pas mon type de catégorie. Enfin bref, Dexter était supposé être l'homme de ma vie et au lieu de ça, il a réduit mon cœur en bouillie. Désolée de jouer les désespérées, mais... je sens que si je ne me grouille pas, je vais rater le train.
Arielle s'empara du verre de scotch que venait de poser le barman devant elle. Si sa mère la voyait faire, elle lui aurait coupé la langue !
- Des taxis, y'en a plein qui passent. C'est une chaîne de transport.
Amber cligna des yeux.
- Où veux-tu en venir ?
- Les mecs, c'est comme des taxis.
Mia marqua une pause avant de s'esclaffer :
- Les mecs, c'est comme des taxis ? Je te jure, y'a des fois où j'ai dû mal à te suivre !
Arielle cogita sur son tabouret en sirotant son verre. Sa gorge ne supporta pas le liquide d'alcool. Elle voulut commander de l'eau plate sur le champ, mais ne prononça pas un mot, de peur de passer pour une cruche. Il y avait des couples, des gars et des tas de filles expérimentés dans l'art de se prendre une cuite. Elle ne voulait pas se faire ridiculiser pour une fois qu'elle avait l'impression de ne rien faire de travers. Enfin...
- Mais oui, c'est vrai, insista-t-elle d'une voix grave. Si tu as raté celui-là, tu prendras le prochain. Une chaîne de transport, hocha-t-elle de la tête en prenant un shot de tequila.
- Oui, mais et s'il n'y avait pas de prochain ? demanda Amber, sceptique.
Son amie la regarda à travers la glace du verre. Elle déposa le récipient dans un bruit sourd et digéra la boisson. Mia répondit à sa place.
- Il y a toujours un prochain, assura-t-elle d'une voix bizarre – on aurait dit qu'elle venait de prendre un médicament dégueulasse et qu'il allait remonter.
Amber laissa échapper un petit rire.
- T'as pas eu de vrais rendez-vous depuis... Quoi ? largua Amber en faisant mine de chercher. Tes dix ans ! Depuis, mon frère très exactement. Comment tu oses me dire qu'un mec ça va et vient toutes les dix secondes ?
- J'arrive pas à croire que tu sois sortie avec Lucas et qu'il ait été ton premier baiser ! eut Arielle un sourire espiègle. (elle tapa doucement du tambour sur la table en pressant ses lèvres) Ça devait être grandioose. Ta dent s'est entrechoquée contre son appareil dentaire ?
Mia ignora son amie en buvant une autre tournée : cette fois-ci, c'était des cocktails. Amber avait demandé au barman de nous servir n'importe quelle boisson du moment que leurs verres ne soient pas vides. Bien sûr, il mettait la note sur la carte de crédit de papa Jackson. Le pauvre quand il verra son relevé de comptes !
- Rigoles tant que tu peux mais le point positif, c'est qu'il a de belles dents et un sourire à tomber maintenant ! maugréa Mia en faisant gigoter la fraise de son cocktail au nez de ses amies avant de la croquer.
Amber enfonça son index dans le bras de son amie avec un sourire bête – sûrement l'alcool.
- Eeh, attention. Je te rappelle qu'il est encore mon frère. Tu es encore amoureuse de lui ?
- Remarque, ça expliquerait pourquoi elle a rembarré tous les chics types quand on se faisait cette virée de dingue, divulgua Arielle tout sourire.
Mia laissa échapper un rire gêné.
- On va vraiment en reparler ? Lucas et moi, c'est fini. Pas la peine de remuer le couteau dans la plaie, je vous assure, c'est pas nécessaire.
- Oh, mais c'est qu'on a touché la corde sensible, ria Amber en pressant son épaule contre celle de sa meilleure amie.
Arielle soupira. Son souffle fit voler une mèche qui lui tombait entre les deux yeux.
- J'aurais dû sécher la danse pour te voir lui dégueuler dessus à la fête forraine.
- T'es malade, gloussa Amber, elle a presque posé un terrain miné devant la porte d'entrée de chez moi parce que madame ne voulait pas que j'espionne son rendez-vous gâlant ! (elle se tut un moment en tournant le regard vers Arielle :) Tu crois qu'elle avait prémédité le fait qu'elle allait dégueuler ?
Amber et Arielle eurent un regard moqueur.
- Je n'aime pas l'altitude, ce n'est pas ma de ma faute, réfuta aussitôt Mia. Je suppose que c'est comme ça, inéchappable. A chaque fois que je monte dans un de ces trucs tournant, je peux pas m'empêcher de penser à Newton. Ce sont des machines qui se dégradent avec le temps, on peut tomber à n'importe quel moment.
Arielle cligna des cils, hébétée.
- T'es grave Mia Cooperfield. Tu le sais ça ?
Amber saisit son cocktail d'une main excitée et avant d'en boire une goutte, elle leva l'index en se tordant de rire.
- Je ne veux surtout pas refaire remonter des sentiments à la surface, mais chaque matin, Lucas s'arrête sur le mur de l'escalier pour regarder la photo de notre premier bal toutes les trois. Sauf qu'il fixe uniquement une jolie brune en robe en tulles qui a le sourire éclatant. Je parie qu'il le fait encore plus souvent maintenant que t'es pas là. D'ailleurs, quand j'ai séché mes larmes hier soir et que je suis allée me coucher, je l'ai vu remonter ta couverture. Je lui ai demandé ce qu'il faisait, il a dit que t'avais froid. Il m'a vraiment pris pour une sotte, mais même une sotte comprendrait son geste. Que t'avais froid ! reprit Amber d'un air. Comme si tu parlais dans ton sommeil !
- Oh, Lucas, j'ai si froid ! chantonna Arielle en grelottant. J'ai besoin de toi !
Mia éclata de rire et tapa Amber de sa serviette en papier.
- Arrêtez les filles, c'est pas drôle ! Je suis sûre que tu me racontes encore des salades. Parce que si c'est un moyen de me caser avec ton frère, tu peux t'arrêter.
Amber haussa des épaules et plongea le nez dans son whisky.
- C'est pas faute d'avoir essayé. Et puis, je crois qu'il flashe sur une fille rencontrée à l'école de commerce. Papa dit que ça sent le mariage à plein nez !
- Tant que ça ? s'étonna Mia, un peu moins réjouie.
- Jalouse ? sourit Arielle.
- Non, répondit-elle en cherchant une pointe de conviction dans sa voix. Je suis contente pour lui. Très même.
Amber soupira et rejeta ses cheveux blonds en arrière sous la chaleur ambiante.
- Bon, gringotta Mia pour changer de sujet, j'ai une idée de comment on pourrait rythmer notre soirée. On va séduire un gars.

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California Love
HumorTrois amies fraîchement diplômées du lycée de Northside à Chicago décident de passer l'été entier à Los Angeles à travailler pour leurs prochaines années à l'université. Ou à mater des mecs aux shorts serrés et sexy. Afin d'occuper ses jours, Amb...