Blessures animales

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Je m'avance lentement. Je ne suis pas de nature timide, et pourtant je ne suis vraiment pas à l'aise présentement. Mes mains deviennent moites  et j'ai l'impression que mon visage vire au rouge. " B... Bon... Bonjour !" je reprends ma respiration. Concentres-toi ! " Bonjour, je suis April Walkers, j'ai 16 ans et je viens d'arriver. Je pense que ceci est un bon résumé de la situation" après cette courte présentation je retourne m'assoir, secrètement fière de moi, sous le regard approbateur du professeur. Le cours commence. Rien de passionnant : des révisions d'arithmétique. Un bruit sec arrive à attirer mon attention : la porte s'ouvre sur un jeune homme de mon âge.

" - Oui ? interroge notre enseignant.

- Désolé monsieur.... commence l'adolescent.

- Non ! Jordan, vous arrivez en retard tous les jours, séchez certains cours et vos absences répétées vont finir par vous perdre. Je ne vous accepte pas dans ma classe aujourd'hui."

Le fameux Jordan fit demi-tour non sans pousser un juron. Ce garçon m'intrigue. Il y avait quelque chose dans son regard. Quelque chose de dure à accepter,  d'inexplicable. Quelque que chose comme de la souffrance ? De l'incompréhension ? Juste une lueur différente, intrigante. Je sortais rapidement de mes pensées en remarquant enfin que le professeur répétait mon nom:

" - Mademoiselle Walkers ? répéta-t-il une énième fois.

- Euh... Oui... "je bredouillai quelques excuses avant de répondre à sa question. Le cours se déroula, lentement, diablement lentement. Mais finalement, et contre toute attente, un son provenant des haut-parleurs causa un brouhaha infernal, un son paraissant selon moi bien plus intéressant que celui de la voix de notre enseignant. Je sortis donc de la salle et me dirigeai vers mon casier. Cependant, une jolie blonde se tenait devant ma destination. En conséquence, je m'approchai et m'excusai :

" -Pardon ! elle se poussa.

- Ce n'est pas grave ! je la gratifiais d'un sourire avant de déverrouiller mon casier.

- Tu es nouvelle, je me trompe ? elle m'interrogea, arborant un visage radieux.

- Non pas du tout, je viens effectivement d'arriver.

-Quelqu'un t'a fait visiter l'établissement ?

- En réalité non, personne. C'est un certain Tyler qui m'a montré mon casier ce matin ainsi que ma salle de cours mais mes connaissances se résument à cela.

- Ah Tyler, oui... Hum.... elle me semblait avoir décroché à partir du nom  "Tyler"; son petit copain peut-être ?

- Donc c'est décidé, je te fais visiter, suis-moi !  reprit-elle plus sérieusement."

Aussitôt dit, elle me prit par la main et s'élança dans le couloir. Quelle force ! Impressionnant, presque effrayant... La " visite" en question ressemblait plus à un marathon dans les couloirs.  Heureusement que j'ai repéré quelques endroits clé...  Tout compte fait, elle arrêta de courir et se retourna vers moi, victorieuse. Elle n'était même pas essoufflée, cela me prit de court. Comment ? Elle devait être indubitablement sportive. Je lui signifiais difficilement un "merci" avec des gestes. Puis je levais la tête en l'air pour respirer ne serait-ce qu'un peu plus. L'air me manquait. En effet, je suis asthmatique depuis toute petite, le moindre effort, la moindre activité sportive me faisait perdre tous mes moyens. C'est psychologique apparemment... En réalité tout ça s'est déclenché lorsque j'ai vu une fillette de ma classe faire une crise d'asthme devant moi, à l'âge de sept ans. Ça a été un choc... Et depuis, dès que je pratique une activité physique c'est la même chose : des "crises d'angoisse" surviennent. Les médecins me l'ont expliqué, si j'ai un inhalateur c'est seulement pour que mon subconscient se calme, je n'en ai pas besoin, et il n'y a aucun traitement dedans. C'est plutôt incroyable je trouve, je le sais, je sais que c'est faux : j'essaye de toutes mes forces, de toute mon âme j'essaye de me contrôler, mais rien à faire. Ce n'est pas si grave, c'est seulement que ça m'handicape quelques fois...Finalement je me calmais et me retournai vers ma guide : " Je vais devoir y aller, à plus !". Suivant mes mots je repartais.

" Salut papa !" je l'embrassai avant de me retourner vers mon frère.

" - Alors ?

-Quoi alors ?

-Ô Aiden, ne joue pas à ça ! rigolai-je.

- Tout est génial, je viens d'être promu !

- Non ? j'écarquillai les yeux. Déjà ? Mais tu viens à peine de rentrer dans le FBI !

- C'est fou, n'est-ce pas ? Tu as à présent un agent de terrain devant toi !"

Je lui sautais dessus en étouffant un " Waouh !". Puis je montais dans ma chambre. Ce n'est qu'après avoir tout mis en ordre, fait mes devoirs, sans oublier de me doucher, que je me décidai à rejoindre mes parents. Cependant, je surprenais une conversation entre mon frère et mon père qui m'intrigua au plus au point :

"- Mais papa, c'est complètement animal. J'espère que tu sais que c'est totalement impossible !

- Aiden, tu as vu la distance entre chaque marques de griffe ? Elle est bien trop importante pour que ce soit un simple loup !

- Il faut vraiment que nous trouvions de quoi il s'agit... Je pense vraiment que c'est animal, et puis tu as comme moi lu le rapport du légiste ? C'était pas humain !

- Ce n'est pas faux... On verra ça demain... Ô April.... Tu es là depuis longtemps ma chérie ?

- Non papa, désolée, je ne voulais pas vous interrompre !

- Ce n'est rien sœurette.

- Mettons-nous à table... déclara mon père après un long silence.

- Elle ne mange pas avec nous maman ? demandai-je.

- Non, elle a beaucoup de travail à l'hôpital...

- OK. "


WEREWOLFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant