Mon histoire; un détail

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En quelques minutes nous nous étions retrouvés en dehors du lycée, mon guide avait insinué un " suis moi !" et s'était simplement mis à marcher sans m'adresser un seul regard. Cela devait faire dix minutes que nous avancions, la cadence était rapide, et bientôt je fus simplement épuisée. Ce n'était pas une grande activité sportive, donc l'étonnement me vint assez rapidement lorsqu'un de mes "crises d'asthme" se déclara. Je m'arrêtais, alarmée, et penchais ma tête en direction du ciel à la recherche d'une bouffée d'air. Jordan se stoppa brusquement, il fit volte-face une mine alarmée plaquée sur son visage.

" - Tu vas bien, que ce passe-t-il ? Pourquoi ton cœur bat-il si fort ?

- Mon cœur ? dis-je surprise, essayant d'assimiler ce qu'il venait de me dire.

-Oui, tu es sourde en plus ? il était légèrement agacé mais sa voix trahissait une certaine inquiétude.

-Je vais bien, je fais une petite crise d'asthme, ce n'est rien, ça va passer.... suivant mes mots haletants, je sortais de ma poche mon "inhalateur".

- Une crise d'asthme ? Mais c'est impossible... Tu ne peux plus en faire..."

Je ne répondis pas. Mais que voulait-il dire par " Tu ne peux plus en faire" ? Ces mots sonnaient comme une vérité, et pourtant ils étaient totalement absurdes. Mes pensées dévièrent à ce fameux soir, ce fameux soir où j'avais glissé. En y repensant c'était typiquement le genre de situation dans laquelle j'aurai pu faire une de mes "crises". Cependant pas une seule fois l'idée ne m'avait effleuré l'esprit. Ce petit détail, aussi insignifiant soit-il m'intrigua. Alors que je divaguais, Jordan m'extirpa de mes songes :" Monte sur mon dos, j'ai pas le temps de gérer ça pour l'instant, il faut qu'on se dépêche, je n'ai pas que ça à faire !" je restai interdite, ma bouche s'ouvrit puis se referma, son visage était plus que sérieux et le voir ainsi m'enleva l'idée de protester : j'obtempérai. Mon poids, bien que pas si élevé que ça, aurait du le faire légèrement décroître, mais il n'en fut rien. Il s'était mis à courir, mais pas comme quelqu'un de normal, il courrait vraiment comme si la charge que j'étais ne lui posait en aucun cas problème. Comme si je fus une plume, à peine plus lourde que cela. Je fermai les yeux, laissant l'air se glissai sur mon visage et dans mes cheveux. Je me demandait à quel moment Jordan allait ralentir, sa cadence ressemblant à un sprint d'Usain Bolt. Or, il n'en fis rien, son rythme resta régulier, inhumain !  Nous arrivâmes à la lisière de la forêt, il s'arrêta et m'ordonna silencieusement de descendre. Le malaise s'insinuait doucement jusqu'à ce qu'une brindille cède sous le pas d'une silhouette humaine qui avançais vers nous. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque le "crétin-lâche" apparut devant nos yeux, arborant un air hautain et ennuyé. Le nouveau venu et Jordan se défièrent du regards, leur contact était intense comme s'ils se parlaient. Soudain, le "crétin-lâche" tourna la tête vers moi.

"- Toi ! ma voix était méprisante.

- Tu le connais ? Jordan me regarda légèrement perturbé.

- NON ?! Alors c'est toi ! Tu l'as mordue, mais t'es vraiment inconscient ! Tu te rends compte, elles est inno...

-Je ne lui ai rien fait. le coupa sèchement le "crétin-lâche"."

Mon camarade se tut, semblant songeur. Le deuxième jeune homme me scrutait du coin de l'œil, amplifiant mon agacement. Je serrai le point et alors que j'allais m'énerver contre lui, il m'adressa un regard, entrouvrit la bouche comme s'il venait de comprendre quelque chose d'important. Je ne le vis pas arriver, il s'était retrouvé en un dixième de seconde à mes côtés. Un bruit trahit le silence : il m'avais giflée ! Un cri de surprise m'échappa. Mon attitude devint bestiale, je grognai tel un animal et mon visage se tordait, prenant les traits de la rage.


WEREWOLFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant