Le Monde de Nascoria /!\ EN TRAVAUX

Chapitre 3 : L'évasion

Katsuyo soupira de soulagement. Il eût peur que l'entente ne puisse se faire entre eux. Il enchaîna :
<<C'est plutôt joli, mais pas commun par ici, je crois n'avoir jamais entendu ce prénom...>>
Il rigola.
<<Mais, c'est pas la seule chose pas commune chez toi, y'a aussi tes...>>
Il n'osait pas parler de ses ailes, de peur d'aller trop vite dans sa démarche et de la faire reculer. D'ailleurs, Céleste le regardait soudain froidement, il reprit donc rapidement :
<<...Tes yeux, des yeux gris, c'est fréquent à la naissance, pas à l'âge adulte.>>
Elle le fixa un moment encore, alors qu'il sentait qu'il était déjà allé trop loin. Puis elle ferma calmement les yeux avant de poser sa tête sur ses bras pour la reposer.
<<Non, répondit-elle, c'est pas commun. T'es pas le roi de la discussion intéressante toi hein ?>>
Il sourit bêtement, mais n'ajouta rien de plus. Katsuyo avait encore des dizaines de questions à lui poser, mais cette remarque mis un froid entre eux, il sentait que le moment n'était plus à l'échange. Aucun des deux ne rajouta quoique ce soit.

Cela faisait deux longues heures maintenant qu'ils étaient enfermés. Céleste restait assise par terre, la tête dans les bras, pensive. Elle regarda un moment dehors, entre les barreaux de la fenêtre. Un genre d'étoile filante venait de passer dans le ciel, mais elle ne croyait pas aux voeux, elle n'en fit pas.
Katsuyo, lui, faisait les cent pas.
<<J'en peux plus d'être coincé ici !>>
Il brisa ce long silence. Il cogna ses deux avant-bras contre les barreaux de la cellule.
<<Je supporte plus, je sature ! C'est si dur de nous libérer ?! On a fait de mal à personne à ce que je sache ! En plus, c'est elle qui était armée, moi j'avais rien ! Je me défendais juste !>>
Céleste ricana. Il était ridicule à s'énerver dans le vide.
D'ailleurs, il voulait que les deux puisse sortir, pas uniquement lui. Mais sa colère prenait le dessus et lui faisait ressortir ses ressentis les plus profonds, ici l'injustice.
Il commença à frapper les barreaux avec ses poings, sans plus dire un mot. Décidément, le comble du ridicule !
<<Arrête, tu vas pas...>>
Elle fut coupée par un bruit sourd. Les barreaux céderent et furent projetés sur le mur en face, provoquant un immense bouquan dût à la résonnance du milieu. Céleste en restait bouche bée.
Katsuyo sorti de sa cellule, se positionna devant celle de Céleste et réitéra l'opération.
<<Écarte toi.>>
En quelques coups de poings, la porte de la sortie pour la jeune femme était grande ouverte. Elle se précipita vers Katsuyo.
<<Tu as décidément une force à laquelle je ne m'attendais pas...>>
Les deux se retournèrent vers les escaliers : on entendait des voix d'hommes parler bruyamment, et des mouvements d'armure lourde.
<<...Mais grâce à ta bêtise, les gardes sont alertés ! On a plus le choix que de fuir !>>
Katsuyo et Céleste se mirent alors à courir dans le sens opposé de la venue des gardes, puis Céleste fit demi-tour.
<<Non, c'est une mauvaise idée ! Suis-moi !
-Tu comptes te rendre ?? Mais ils vont nous tuer cette fois !
-Fais moi confiance.>>
Difficile de faire confiance à quelqu'un qui nous a agressé dans la rue avec une dague et tenté de nous tuer juste parce qu'on a agrippé sa cape. Mais le temps était compté. Ils franchissèrent donc la porte principale du donjon qui donnait sur les escaliers de la tour principale du château, et, en passant devant la table à l'entrée, Katsuyo compris : toutes leurs affaires étaient ici. Ils seraient bien trop faibles pour les combattre sinon. Mais pas le temps d'enfiler son armure, bien que d'armure, il n y avait que les bras, le torse et les bottes. Le reste de sa tenue était une simple veste longue sans manches arrivant a taille du genou. Céleste, elle, prit sa dague et sa cape qu'elle enfila rapidement. Puis elle prit Katsuyo par le col, qui avait toutes ses affaires dans ses bras, et s'envola pour sortir par une fenêtre non loin au-dessus d'eux. Elle se posa sur le toit du château à la sortie de la fenêtre avec Katsuyo. Il faisait nuit noire, il devait être 21h mais au début du printemps, le soleil se couche encore tôt.
<<T'es folle ? Tu m'as étranglé, j aurais pu mourir pendu !
-Ce n'est qu'une question de temps, ignora-t-elle, avant qu'ils parviennent à nous rejoindre. Dépêche toi d'enfiler ton armure. Dès qu'ils seront sur le toit, une inévitable course-poursuite s'engagera.>>
Katsuyo laissa un blanc, puis mis son armure, déterminé à s'enfuir, et rejoindre les terres de Dovahaon.