Je regarde l'heure sur ma montre, il est sept heures. Le soleil commence à peine à se lever. Je suis toujours debout devant le bureau de Mme Terryr. Mon ou ma colocataire n'est toujours pas venu me chercher. Je me demande qui c'est. Une fille ? Un garçon ? Quel âge ? J'espère que je m'entendrai bien avec elle ou lui.
Je reçois un message d'un numéro inconnu: "CC Roni. C Leif. Ton corespondan de la biblio."
"Cc. Sava?"
"Wé et toi?"
"Wé. Tfq?"
"Je range ma chanbre pour akeyir ma new coloc. Je sui a L'Institut. Et twa?"
"T a l'Institut !?"
"Wé, PK ?"
"Mwa oci! Je vien darivé ! T 2 kel dortoir? C p'tetre mwa ta new coloc!"
"Ch'uis dortoir du ❤ 2 la nuit."
"WWWIII!!! On é o mm dortoir! C mwa ta new coloc! Tro bien!"
"Dac. Je vien 2 finir. Jariv. "
C'est cool, je suis dans la même chambre que Leif. Il m'a paru sympa lorsque je correspondait avec lui à la bibliothèque. Il doit quand même se dépêcher un peu pour venir me chercher parce que ça fait bien un quinzaine de minute que j'attends devant la porte du bureau de la directrice.J'entend des pas venant du hall et me tourne vers le son, rapide mais régulier. Un loup de quinze ans se dirige vers moi. Je dis un loup, mais il est sous sa forme humaine, c'est juste que c'est plus rapide a dire. Donc, je disais que un loup se dirige vers moi. Il a des cheveux noirs qui contrastent totalement avec ses yeux verts. Il a un tein caramel. Un sourire charmeur trônait à ses lèvres. Il porte des vêtements simples, passe-partouts. Un t-shirt marron, un jean bleu, des basquettes noires. Je remarque sans mal les bandages qui enveloppent ses poignets. Et une odeur de sang frais se dégage de lui. Je ne sais pas se qui s'est passé, mais le sang a coulé. Je continue de le regarder attentivement. Je sais que lui aussi m'observe, me scrute, il attend quelque chose, quelques mots peut-être. Je ne dis rien. Je ne parlerai pas la première. Je plante mon regard dans le sien et incline légèrement la tête. Il finit par parler.
- Alors c'est toi Roni? Ravis de te rencontrer !dit-il. Sa voix n'est pas particulièrement grave, mais il s'en dégage quelque chose d'imposant, ainsi qu'un entrain particulier. Tout en lui respire la joie de vivre.
- Oui c'est moi. Ravie également. répondis-je en troquant ma mauvaise humeur contre une énergie bénéfique. Alors, tu m'amène dans notre chambre?demandais-je.
- Bien sur, suis moi! dit-il, en se retournant vers l'entrée du couloir et en me faisant un signe de la main avant de s'élancer vers le hall.
Ses pas rapides, trop rapides, le mène rapidement devant le seuil du hall. Je n'ai même pas eu le temps de faire le moindre mouvement. Etre latente est un réel handicap face des loups aussi dynamiques que Leif. Je lui lance un regard noir, mais il me tourne le dos et ne me vois même pas.
-Va pas trop vite Leifou ! Je suis latente je te rappelle je peux pas utiliser la totalité de mes capacités lupines ! M'écriais-je. Il s’arrête net et me dévisage avec des yeux ronds. J'en profite pour réduire la distance qui nous sépare, le rejoignant sur le palier du hall. Qu’est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu t’arrête ? Demandais-je.
-Tu m'as appelé comment ?
-Leifou, pourquoi ? T'aime pas ce surnom ?
-bah euh…pourquoi Leifou ?
-Parce-que tu t’appelle Leif, et que t'as juste l'air d'un fou. Du coup ça fais Leif Fou, en attaché Leifou
-Euh... non pour rien j'ai juste été surpris.
Il me lance un dernier regard surpris avant de reprendre son chemin, à mon rythme, et nous traversons le hall, grimpons encore l'escalier.
-J'espère que tu as de l'endurance, on est le dortoir du dernier étage, on monte au 100ème. M'annonce-t-il avec un sourire en coin, sourire que j'ai envie de faire disparaitre, mais qui m'attire irrésistiblement.
MERDE ! Mais il m'arrive quoi là ! M'écriais-je dans ma conscience. Je secoue la tête, me pince les joues, et prend mon élan. Je monte les dix premiers étages au pas de course. Mais il faut se rendre à l'évidence, c'est impossible. Leif arrive tranquillement derrière moi, et désigne une porte métallique et deux boutons.
-pas la peine de se fatiguer plus. On a l'ascenseur à partir de cet étage. Dit-il.
Il actionne le bouton d'appel, et les portes s'ouvrent. Je me sens vraiment bête. Pourquoi je n'y avais pas pensé? Nous entrons dans l'ascenseur et les portes se referment. Leif appuis sur le 100eme étage. Nous sommes seuls tous les deux dans l'ascenseur. Sans que j'arrive à me l'expliquer, mon cœur bats à mille à l'heure, tellement fort que je suis sure qu'il l'entend. Leif s'appuis contre la paroi de l'ascenseur et croise les bras. Il pose son regard sur moi et j'ai l'impression qu'il rougit. Il entrouvre ses lèvres et souffle bruyamment
-pfff encore ? Dit-il quelques secondes avant qu'un bip d'alerte ne se fasse entendre.
L'ascenseur se stoppe net dans une forte secousse et je perds l'équilibre. Leif me rattrape et m'attire à lui pour me relever. Je me retrouve blottie contre son torse, le visage contre son cou. Embrasse-moi. Cette pensée traverse mon esprit, je me sens rougir. Une force intense m'attire, quelque chose chez lui me donne envie. Envie de quoi exactement ? Me dit ma conscience, très bonne question, mais je n'en connais pas la réponse. Je ne sais pas de quoi j'ai envie, mais j'en ai envie, très envie, trop envie, c'en est presque malsain. Il dépose un baiser dans mon coup. Sensation douce et enivrante. Je me fige, il se détache de moi et pose un regard brulant dans le mien. Je retiens mon souffle. Il est si près de moi. Son visage si près du mien, ses lèvres même. Mais le bip de l'ascenseur brise le charme. Je me détache de Leif à contre cœur. Il se racle la gorge, semble vouloir dire quelque chose, mais se ravise au moment où les portes de l'ascenseur s'ouvre. Il me fait un signe de la main, et je lui emboite le pas dans le couloir du dortoir.
Il ouvre la porte de la chambre avec une clé en forme de loup, d'une couleur argentée magnifique. Un petit clic, et la porte s'ouvre sur un petit salon. Une table en bois blanc, et trois chaises gris cendré, accompagnées d'un petit meuble noir et d'une télévision. Les murs gris sont dénudés, vides, et rendent la décoration impersonnelle. Deux portes blanches en bois complètent le tout.
-Après toi. dit Leif.
Je m'engage dans le salon. Et je dépose mes affaires au pied de la table. J'observe un peu mieu la pièce et je remarque deux trousseaux de clés identiques a celui de Leif sur le meuble télé.
-À qui sont ces clés ? Demandais-je.
-Un trousseau à toi, l'autre à notre autre coloc. Il est cool mais c'est un vrai dragueur suicidaire. Il ne vise que les filles déjà en couple et passe son temps a faire des blagues salaces miteuses. Et il est ici en ce moment même, sinon ses clés ne seraient pas sur le meuble. Repondit Leif
-Daccord. Alors il est où le blagueur de la mort coquine? Dis-je en élevant la voix pour être sûre d'être entendue.
-Dans ton cul, ou du moins a envie d'y être. Répondit une voix dans mon dos. Je suis Démos, et je voudrais être le démon de tes nuits, évidemment pour te convaincre, ton serviteur ici présent t'offre une démo gratuite. Continua-t-il en fesait un clin d'œil a la fin de sa tirade et en pointant du doigt son entrejambe, lorsque je me tourne vers lui.
J'esquisse un sourire en coin et répond
-Trop bien préparé pour être vrai. Excuse moi mais je n'accepte jamais d'ouvrir ma porte aux démarcheurs.
-Oh non! Mais c'est pas vrai! Dit Leif. C'est pas possible! On m'a flanqué les deux mêmes ! S'exclama-t-il.
Je lance un regard à Démos, qui me rend exactement le même regard, puis nous éclatons tous les deux de rire, bientôt rejoins par Leif. J'oublie le malaise de tout à l'heure, et mon envie trop forte envers un garçon plus jeune que moi. Bizarrement, je me sens libérée, mieux qu'avec Karyn, mieu qu'à la librairie. Je me sens être moi-même.
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Au cœur de la nuit
AcakRoni, 17ans, loup-garou latente, intègre un lycée spécialisé pour les surnaturels. Elle y rencontre de nombreux garçons qui feront chavirer son cœur, dont son âme-sœur. Arrivera-t-elle à le reconnaître ? 86eme #vérité(16/05/18) 152eme #école(16/05/1...