Chapitre 2: Retour au bercail

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Arthur déballa les derniers cartons dans sa chambre, plaçant les objets ça et là afin de reconstruire au mieux un petit espace bien à lui. L'adolescent aux cheveux blonds achevait sa pénible tâche suite à son déménagement, rangeant ses vêtements soigneusement dans sa penderie.

Arthur Kirkland était un étudiant d'une académie du Michigan et qui, par certaine mesure drastique de son père, dû revenir vivre dans l'État de New York, se faisant transférer à l'académie World par la même occasion. Il avait d'ailleurs une vie assez compliquée, le garçon devant à la fois gérer le divorce de ses parents, le tempérament dure de son père et d'autres problèmes familiaux de plus ou moins grande envergure. Le blond aux yeux émeraudes traversait tout cela en gardant une vie à peu près normal, relativisant du mieux qu'il pouvait sur les événements récents.

Ses parents, anglais tout comme lui, avait pourtant vécu ensemble sans la moindre mésentente, malgré leur religion et leurs opinions divergents. Le temps et les problèmes d'argent commencèrent pourtant à prendre le pas sur le reste, et c'est lorsque son petit frère naquit que tout parti de travers, déménageant alors de l'Angleterre aux États-Unis, pour aboutir dix ans plus tard à un divorce parental houleux. C'est à ce moment-là que l'adolescent s'en alla avec ses quatre frères vivre avec sa mère pour étudier dans une école acceptable le plus loin possible de son géniteur. Cependant le retour forcé chez son père fut inévitable, sa mère que la maladie avait affaibli considérablement n'étant plus capable de s'occuper de ses enfants, à présent clouée à un lit d'hôpital. Le chef de famille n'avait de plus rien à faire de ses rejetons, si bien que l'aîné dû jouer tant bien que mal le rôle de père qui se présentait à lui. Maintenus captifs à cause de leur jeune frère encore mineur, Arthur et ses aînés durent ainsi se résoudre à vivre sous la tyrannie de leur paternel.

Ainsi, le voilà revenu au point de départ, défaisant les cartons là où jadis il avait emballé chaque chose pour les déplacer dans leur autre maison.

Arthur avait à présent 19 ans, étudiant plutôt bon qui se réfugiait dans les études afin de ne pas penser à ses problèmes et dans l'occultisme, en quoi il voyait une formidable inspiration, une échappée vers l'irréelle qui lui procurait un bonheur immense.

Le blond aimait écrire des histoires fantastiques, fabuleuses épopées qui le faisait rêver, mais qui traitait des thèmes sombres qui ne se finissaient jamais bien. C'était d'ailleurs pour cela qu'il les laissait inachevées, par peur de revenir à la réalité. Se confronter à ses problèmes le terrifiait plus que tout, telle était sa vie aujourd'hui.

L'adolescent soupira, sortant ses derniers livres du carton. Il les rangea soigneusement par genre, les policiers et les livres de magie noir trônant bien sûr dans le meuble près de son lit, rapide d'accès. Les autres furent mis dans une étagère plus éloignée, les lectures obligatoires étant certes sympathiques mais loin d'être aussi bonne qu'un Sherlock Holmes ou qu'un Lovecraft.

Il avait enfin fini son dur labeur, et s'écroula sur le lit Union Jack. De là, il contempla sa chambre devenu un peu moins austère, les murs gris à présent couvert de quelques posters de groupes, égaillés par des étagères blanches ou noirs remplis de livres et d'un placard à vêtement en bois clair, et dont quelques lampes mises ici et là rendait le lieu un peu moins morbide. Il parut satisfait, souriant en prenant au hasard un roman, celui de Edgar Allan Poe tomba alors en ses mains, et il se mit à lire, jugeant que son travail méritait amplement une récompense.

Enfin, il aurait pu le lire, si un brouhaha insupportable ne s'était pas déclenché à l'étage en dessous, la voix de son père rugissant.

Il devait sûrement se quereller avec son frère pensa-t-il, sachant que son aîné ne pouvait plus voir en peinture leur géniteur. Il n'arrivait pas à distinguer le sujet de leur engueulade, bien que les paroles résonnaient dans la grande maison jusqu'à faire peur au chat, qui avait alors couru vers la porte de Arthur sans réfléchir, grattant la porte de peur. Le garçon aux yeux verts se leva alors, ouvrant en grand pour voir détaller l'animal sur son lit, le poil hérissé tant il était terrifié. L'anglais le pris dans ses bras, caressant doucement son pelage crème et chocolat à quelques endroits.

Rainy DayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant