Rainy Day

Chapitre 4: Doutes

Arthur rentrait alors que les nuages noirs grondaient, menaçant de se transformer en orage. Il accéléra ses pas jusqu'à sa maison, repensant à l'étrange américain du jour.

Pourquoi tentait-il d'en savoir plus sur lui ?

Il n'aimait pas la manière dont ce garçon bizarre l'avait presque harcelé, cherchant à obtenir plus.

Peut être qu'il était en quête de cible facile afin d'extorquer de l'argent ?

Il voulait le convaincre avec un faux air gentil pour mieux le rouler, sachant pertinemment qu'étant nouveau il n'aurait pas d'autre choix.

Mais ça ne prendrait pas.

L'anglais savait comment se comporter envers les personnes mal attentionnées. Il se méfiait en permanence des autres, voyant toujours le mauvais côté de ses camarades. Souvent il avait juste, et il faisait bien de se mettre à l'écart. Mais ses attitudes distantes le rendaient solitaire, froid et parfois même méchant. Repoussant les demandes, il se trouvait toujours seul et insultait ceux qui insistaient, prolongeant son cycle de solitude. Il semblait n'avoir rien à en faire, mais il en souffrait toujours. Le blond regardait souvent dans les parcs les amis discuter, et les couples qui se tenaient la main s'enlacer et s'embrasser. Il rêvait de pouvoir un jour vivre cela, bien que cela soit impossible. A cause de son attitude trop fière, il chassait le monde, et le monde le rejetait.

Arthur avait l'impression d'être sur une île, loin de tout continent et de présence humaine. Les seuls habitant de cette zone insulaire seraient alors ses frères, et il verrait de loin les autres vivre sans pouvoir les rejoindre à cause des bateaux qu'il aurait lui-même coulé en pleine mer.

Il arriva enfin devant sa maison, grande maison blanche au toit noir. La demeure était entourée d'une grille en fer couleur ébène, et d'un petit jardinet rempli de plantes fanées, au grand dam de l'étudiant qui adorait jardiner. Pour preuve de l'absence d'entretien, les murs étaient couverts d'une couverture de lierre qui grimpait jusqu'à la fenêtre d'Arthur, plante envahissante qui gagnait son territoire. Après réflexion, les frères avaient décidé de laisser cette verdure s'emparer du mur, trouvant un certain charme presque magique à la présence de cet envahisseur.

Dans ce jardin se trouvait l'un de ses grands frères, Einri. Le second de la fratrie qui portait la même chevelure dorée et les mêmes yeux que l'étudiant, plantait quelques plants dans la terre retournée au préalable, décidé à rendre un peu de splendeur à cet espace vert. C'était cet homme de 22 ans à présent qui avait inculqué sa passion de la botanique à son cadet, voulant partager son passe-temps avec quelqu'un et ses trois autres frères semblants indifférents en temps que néophytes. Ils pouvaient ainsi aider, mais ne s'éterniseraient sûrement pas à discuter des multiples variétés ou de la saison où il fallait planter. C'est pour cela que l'intérêt d'Arthur le ravissait au possible, et qu'il adorait lui enseigner son savoir qu'il avait lui même appris durant ses études.

Einri fit un signe à son cadet, souriant.

« - Arthur ! Tu tombes bien ! Tu peux m'aider ? On ira plus vite à deux !

Le plus jeune répondit, lâchant un faible sourire à son tour.

- Bien sûr... Laisse-moi juste poser mon sac et je te rejoins !

Il jeta ses affaires sur le paillasson devant la porte d'entrée, retira la veste de son uniforme bleu pour ne pas la salir, la posa sur le sac et retroussa les manches de sa chemise blanche avant de se joindre à son frère. S'il prenait suffisamment de précautions, il s'en sortirait sans se retrouver couvert de terre.

- Au fait, demanda l'anglais, curieux. Qu'est-ce que tu plantes ?

- Ah ! C'est vrai tu ne pouvais pas m'accompagner l'autre jour... Eh bien là se sont des tulipes de différentes couleurs, derrière moi ce sont des iris des jardins, des pivoines herbacées, et pour la glycine et la clématite là-bas je ne sais pas encore où les mettre...