Son cœur rata un battement, le coup de feu avait pour seule cible Alice et elle en était plus que consciente. Celle-ci eu pour un bref moment un sentiment de panique, qui avait tiré ? Un des hommes armés travaillant dans l'entrepôt ? Sûrement pas, ils n'avaient reçu aucun ordre. Alors qui ? Sa tête tournait tant ses déductions se faisaient à toute vitesse. Elle restait de marbre, trop occupée à chercher quelconques pistes ou évidences qu'elle en oubliait sa propre situation, et le danger qu'elle courrait.
Cependant, elle revenu vite à elle quand Leo la tira vers son torse, dans un mouvement protecteur. Il fallait vite qu'elle réagisse, après tout elle ne pouvait pas rater la chance d'attraper l'assassin et de laisser le détective profiter de ce moment de faiblesse.
Le tireur n'étaient pas dans le hangar, la vitesse de la balle et le bruit de la détonation le prouvait. Elle devait maintenant se concentrer sur les bruits, le tireur allait changer de position, car autrement il serait vite repéré. Il n'allait donc pas passer inaperçu.... bingo, des bruits de pas près de la porte situé au nord-est.
Alice se précipita vers la sortie, pour trouver un homme armé montant dans une voiture noire. Elle s'empara d'un des revolver des hommes travaillant dans le hangar et tira sur les roues du véhicule. Elle n'en creva qu'une, mais cela était suffisant pour immobiliser le véhicule. Cependant, il reprit sa fuite lorsqu'il se mit à courir à pas perdu sur la route principale du quai.
Celui-ci était beaucoup plus rapide que l'enquêtrice ne s'y attendait. Le tireur était maintenant beaucoup trop loin; elle ne pourrait jamais le rattraper à pied, sûrement pas avec ses talons. Alors qu'elle s'attendait à voir leurs seule piste qui mènerait au tueur s'enfuir, deux coups de feu retentir.
Elle regarda ahuri la scène devant elle, le suspect était maintenant à terre, ses deux jambes ensanglantées. Elle regardait à sa droite pour voir Leo, arme toujours pointée et fumante vers l'homme a terre.
"-Ne sous-estimes pas mes talents de tireur,
-Pourquoi as-tu fais ça ? Il y avait peut être d'autre moyen de l'arrêter !
-Vraiment ? Lesquels ? Ce n'était que de la légitime défense. Et après tout, "Il y a la vie de toutes les petites filles de New York en jeu !" N'es-tu pas la seule à l'avoir dit ?"
Comment osait-il reprendre ses propos et les déformer !? Ce détective était vraiment fou, ou juste idiot, qui sait ? Ce qui était sûr est qu'elle ne le supportait pas.
Elle entendait déjà les policiers s'approcher à grande allure du quai; après tout ils avaient été sûrement alerté par les coups de feu. L'enquêtrice ne prêta pas attention aux quelques ouvriers qui commençait à cacher leurs produits illégaux à la vue des policiers, ce n'était pas son problème après tout; elle était déjà occupée avec un tueur en série.
Quand Alice fut assez proche de l'homme à terre elle remarqua que c'était bel et bien celui que Leo avait interpellé non loin d'une des scènes de crimes. Malgré ses blessure aux jambes il était vivant et respirait encore, or, il était inconscient.
Il fut emmené au commissariat et envoyé dans une salle d'interrogatoire après avoir reçus quelques soins. L'homme était comme Leo l'avait décrit; un homme de 46 ans, il était autrefois ouvrier. Il était définitivement suspect, par la manière dont il paniquait et . Celui-ci ne semblait pas vouloir prouver son innocence, mais ni avouer sa culpabilité pour autant, ce qui rendait les choses bien plus ennuyantes. Or, le policier continuait ses questions;
"-Pouvez-vous nous dire pourquoi avez-vous tiré sur une officière ?
-Elle est trop curieuse, voilà pourquoi.
-Est-ce vrai que vous avez perdu votre fille il y a quelques mois ?
-Je ne l'ai pas perdu, elle est toujours avec moi, même maintenant, elle m'attend."
Comment ? Bianca m'aurait-elle donné de fausses informations? Impossible; alors... Alice repartit dans ses déductions, jusqu'à ce que la voix de Leo résonne dans la salle
"-Laissons-le partir."
Le détective avait prit un air sérieux, ce qui était rare de sa part. De plus, Alice trouvait son idée très intéressante, ce qui ne fut pas du goût de tout le monde. Brandon soupira et marmonna quelque chose envers le détective, or, celui-ci l'ignora, ce qui eut pour effet d'énerver Brandon. Après-tout, les deux hommes ne se connaissaient à peine mais savait tout deux très bien une chose : ils ne s'entendraient jamais.
Soudain, un claquement de porte et des pas se firent entendre. Alice ne les connaissaient que trop bien, et redoutait déjà le pire. C'était le chef des bureaux de police, le boss de l'enquêtrice en somme. Ces deux là ne s'entendaient sur absolument rien, ils avaient toujours un avis différent de l'autre et finissaient toujours par se contredire. Néanmoins, si ce n'était que ça, Alice aurait vite fait de l'ignorer. Non, le chef avait son propre moyen pour énerver l'enquêtrice. C'était simple : la rabaisser, lui rappeler qu'elle n'était qu'une femme. Certes cela était inhabituel de trouver une femme travailler dans les affaires criminelles en ces temps. Cela avait aussi eu pour effet d'engendrer beaucoup de critique de la part de la presse, mais elle y était préparée. Elle ne cherchait pas à être une star et briller sous les feux des projecteurs. Mais de là à lui retirer des affaires, l'écarter de certaines pistes et lui donner tord sans raison, ce chef avait déjà trop fait pour qu'Alice ne reste 'tolérante'. Ainsi, elle supposait qu'il était venu faire son sermon, encore une fois;
"-Eh bien Alice, quelle surprise de vous voir là.
-De même chef, puis-je savoir ce qui vous amène ici ?
-J'ai entendu dire que vous avez attrapé un suspect...
-C'est exact-
-... et que celui-ci est blessé par balle. Dites-moi, depuis quand savez-vous vous servir aussi bien d'une arme à feu ?"
Usage d'arme sans autorisation, cela allait à l'encontre des règles et elle risquait gros, surtout avec ce chef. Elle n'osait rien dire de plus, toutes réponses allait empirer sa situation, elle choisit donc la carte du silence. Or, cela venait à oublier la présence de quelqu'un;
"-Puis-je savoir ce qu'il se passe ?"
Bien sûr, comme si Leo n'avait pas déjà assez fait de problèmes comme ça, et elle avait le pressentiment que cela n'allait pas s'arrêter de sitôt. Le chef lui adressa un regard, avant de sourire poliment et de se présenter au détective
"-Excusez-moi cher détective ! Je me présente, Darwin Clifford, chef des bureaux de police et d'enquêtes.
-Leonardo Forti, détective privé, mais il me semble que vous me connaissez déjà..
-Effectivement, on entend beaucoup parler de vous ! Donc, puis-je savoir comment avance l'enquête ?
-Le suspect est coupable, et nous sommes sur le point de le prouver.
-Ah ? Et comment ?
-Il suffit de le libérer !"
Le chef fut bouche bée. Comment pouvait-il le laisser partir ? Était-il fou ? Ce détective était-il à la hauteur des louanges qu'on lui portait ? Alice dut étouffer son rire tant les pensées de son patron étaient lisibles sur son visage. Elle ne put s'empêcher d'expliquer ce que le détective voulait sous entendre en disant ça;
"-Leonardo veut juste laisser le suspect rentrer à sa 'base' pour pouvoir y trouver des preuves contre lui. Celui-ci est faible d'esprit et croit encore que sa fille est encore vivante, il ne veut qu'une chose, aller là où il peut la retrouver. De plus, les crimes ont un lien avec sa petite fille : elle sont toutes aussi jeunes qu'elle. Cela peut paraître dérisoire mais c'est une piste.
-Bien sûr, j'avais compris ! Je ne suis pas idiot non plus.. Sur ce, bonne chance avec ce plan, en espérant que toutes les chances soit avec vous, détective."
Leo ricana, cet homme était vraiment idiot. Mais il ne pouvait pas penser à ça pour l'instant, il avait une enquête à terminer, après tout, ils voyaient enfin le bout du tunnel.

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Rose Noire
Mystery / ThrillerEn 1929, dans un New York en crise et où les crimes sévissent, une jeune enquêtrice se fait démarquer par son talent. Pourtant, elle se fait vite voler la vedette par un mystérieux jeune homme qui se proclame "meilleur détective au monde". Alors qu...