Chapitre 9

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"-'12 meurtres sur des petites filles âgées de 8 à 13 ans. Une nouvelle affaire résolu pour le détective et l'enquêtrice, le nouveau duo de choc !' Pff, ils parlent comme si ce Leo avait fait quelque chose ! C'est moi qui mériterais mon nom sur la une des journaux !"

Brandon se plaignait depuis 1 semaine. Une semaine où le détective avait complètement disparut, à croire qu'il n'avait jamais existé si la presse n'était pas là pour en témoigner. Après tout, depuis le début de semaine, tout les new-yorkais avaient les yeux rivés sur les derniers tirages de journaux. Comme l'enquêtrice s'y attendait, les journalistes ont sautés sur l'affaire voyant une chance de discréditer les banquiers et le monde de la bourse. "Un employé de la finance arrêté pour meurtres en séries et pédophilies, que font-ils en temps de crise ?"; ce scandale entraîna l'indignation du peuple vivant la crise au plus mal. Les réactions furent plus importantes que Alice avait imaginer et des rumeurs se mirent à courir. Dieu sait qu'elle détestait être au centre des médisances...

Il ne fallut pas attendre plus longtemps pour que John, médecin légiste, entra dans le bureau pour apporter un morceau de papier à Alice. Elle le lit et tira une mine déconcerté; ce papier ne pouvait venir de personne d'autre que lui. 'Rendez-vous à 20h quelque part dans Times Square <3'. Le message était tout aussi idiot que son expéditeur, savait-il à quel point Times Square était grand ? Or, son écriture soignée, presque féminine eut le don de faire sourire Alice : le contraste était plus que comique...

Elle était en retard. Or, cela ne la dérangeait pas le moins du monde; à vrai dire elle s'y attendait. Entre les rues animées de New-York, les masses de gens se dirigeant vers les cabarets et salles de spectacle et sa nature retardataire, elle finit par courir. Arrivée là-bas, essoufflée, elle pouvait l'apercevoir appuyé sur un lampadaire. Leo avait un air blasé, qu'il perdit rapidement lorsqu'il aperçut Alice, reprenant son sourire et lui faisant de grand signes de la main et commençant une discussion que l'enquêtrice eut vite fait d'ignorer.

Alice soupira, à quoi tout cela allait bien mener ? Elle se mit à se dire qu'elle ne lui avait jamais vraiment parlé; il avait débarqué dans une affaire et la voilà accrochée à son bras, le suivant pour aller je-ne-sais-où. Il était un étranger à ses yeux, et pourtant sa façon de sourire disait tout le contraire; il avait un talent pour mettre les gens en confiance et à leurs aises. Bien-sûr, elle avait fait des recherches sur lui cette semaine, or cela ne faisait qu'épaissir le mystère autour de cet homme : aucun casier judiciaire, ni aucune informations officielles avant Juillet 1919, on aurait dit qu'il était né ce jour là... De plus, Bianca, qui est maintenant sa dénicheuse d'informations favorite, n'avait aucun renseignements ni trace de son existence dans le vaste réseau de New-York avant Juillet 1919, où il déclara travailler en tant que détective consultant. Alice en venait donc à deux conclusions : Leonardo Forti était une fausse identité et elle devait en aucun cas le laisser sans surveillance, il était bien trop douteux pour cela.

Alice sortit de ses pensées lorsqu'ils s'étaient arrêté devant le restaurant le plus cher et renommé de tout New-York. Or Leo entrait sans rien dire, celui-ci était muet depuis quelques minutes, délaissant ses sujets de conversations futiles; non pas que cela dérangeait l'enquêtrice, bien au contraire. Cependant, le fait qu'il se soit tu au beau milieux d'une phrase sans raison était suspect. Avait-il vu quelque chose où quelqu'un pour provoquer ce changement d'humeur ? Ou était-ce son instinct d'enquêtrice qui lui jouait des tours ?

Ils se dirigèrent vers une table richement décorée, à croire que celle-ci était faite d'or. Ils s'assirent et regardèrent le menu; elle en profita pour diriger son regard vers lui. Elle n'avait jamais vraiment fait attention à son physique auparavant. Des cheveux brun mit en arrière, laissant échapper quelques mèche rebelles et donnant une vue sur son visage dégagé. Visage qui était... charmant, elle devait lui accorder ce point. Des yeux d'un vert profond et un sourire malicieux dessiné sur ces lèvres; mère nature ne l'avait pas raté... Cependant, pouvait-elle dite la même chose sur son caractère ? Voyant qu'aucuns d'eux ne prenaient la parole, elle essaya de commencer une conversation;

"-Contente de voir que tu es toujours en vie.

-Tu le penses vraiment~ ?

-Bien sûr que non."

Il sourit, Leo ne s'attendait pas vraiment à une autre réponse après tout.

"-Je vais être directe, mais ne compte pas tirer quoi que ce soit de ce 'Rendez-vous'. Je suis juste ici pour rembourser ma dette.

-Vous savez Alice, c'est triste de gâcher votre beauté sous ce masque si froid. Et je ne suis pas ici pour vous draguer, du moins pas encore; j'ai un deal à vous proposer.

-Qui est ?

-Si un de nous deux est sur une affaire, faisons équipe.

-En quel honneur ?

-Notre duo est célèbre, tu n'as pas vu la une des journaux ? Et puis, faire équipe avec une femme aussi brillante que toi, ça m'a l'air amusant !

-Épargne moi tes mots doux, je ne vois pas en quoi faire équipe avec toi me serait bénéfique.

-Tu pourras profiter de la vue de mon magnifique visage à chaque enquête ? dit-il en souriant de plus bel.

-J'ai dis bénéfique, pourquoi me décris-tu un cauchemar ?

-Un cauchemar ? C'est pourtant toi qui fixait mon visage depuis tout à l'heure, je pensais que tu était tombée sous le charme ou quelque chose comme-"

Elle lui lança un regard noir qui le coupa net. Le message était simple : Arrête tes conneries immédiatement. Cependant, elle prit sa proposition au sérieux. Faire équipe avec lui était plus qu'une aubaine : elle pourrait garder un œil sur lui et avoir une chance d'en savoir plus sur son identité.

"-C'est d'accord, j'accepte ce deal. Dès que l'un de nous est sur une affaire, l'autre doit aussi participer à celle-ci."

Toutefois, leur discussion fut de courte durée. L'homme assit à une table située à quelques pas de la leurs se leva d'un geste brusque, amenant tout les regards vers lui. Il se figea et dit d'une voix chétive;

"-...aidez-moi.."

Avant de tomber raide mort sur la table.


Rose NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant