Elle est moi. Je suis elle.

2

Il était 16 heures, je me trouvais sur le canapé du salon à regarder des émissions animalière, c’est la chose la plus intelligente à la télévision, loin des jeux de télé-réalité où des inconnu s’insulte ou couche ensemble pour de l’argent, ou alors les journaux d’information qui ne parlent que de guerre et d’attentat. Je préfère ma bulle où tout va bien. Enfin, tout allait bien jusqu’à ce qui s’est passé tout à l’heure. Je ne connais pas le nom de ce garçon, mais, il semble connaître ma sœur. Sûrement un ami, vu son comportement. Un ex n’aurait pas réagi si gentiment enfin, je pense, je n’ai jamais eu de copain. J’ai toujours rêvé du prince charmant qui me ferait sortir de ma tour, mais il semble qu’il soit mort en essayant ou il a trouvé une autre princesse. C’est toujours beau de rêver, mais faut savoir faire face à la dure réalité.

Le bruit de la porte de l’entrée qui s’ouvre et se ferme brutalement me fait sortir de ma rêverie. Mina vient de rentrer, elle semble paniquée, lorsqu’elle me voit sur le canapé, elle court dans ma direction en lâchant son sac à main hors de prix au sol. Pauvre sac Gucci. Elle saute sur le divan sans enlever ses chaussures qui tranchent radicalement avec son sac. De vielle basket qui date de seconde. Elle prend mon visage entre ses mains et m’examine de long en large avant de pousser un grand soupir de soulagement. Elle me donne ensuite une tape sur la tête, elle semble furieuse contre moi.

-Pourquoi tu me frappes ? Lui demandais-je, choquée.
-Tu n’as pas répondu à mon message, j’ai cru qu’il t’était arrivé un truc ! Crie-t-elle à en faire vibrer les vitrines en verre du meuble à côté de la télévision.

C’est à ce moment-là, que je réalise que j’étais tellement perdu dans mes pensées que j’ai oublié ma propre jumelle, ce n’était jamais arrivé avant. Elle prit mon téléphone dans mon sac et le déverrouilla, je vis toujours la notification « 1 message de Bae ». Je lui ai attribué ce nom pour dire qu’elle passe avant tout le monde, mais, cette fois ce ne fut pas le cas, je me sentais désolée pour ça… Elle s’écroula dans le canapé avant de rire, elle tourna son regard vers moi et continua de rire encore plus fort. Elle me donna un coup dans l’épaule et je me mis à rire avec elle. Je savais ce qu’elle se disait, on disait qu’il s’agissait de notre pouvoir en tant que jumelle. Savoir à tout moment ce que pense l’autre. Mais, je doute qu’elle sache ce qui traverse mon esprit. L’image de ce garçon reste encrait dans mon esprit depuis que je l’ai vu. 
Je m’arrête de rire et je soupire sans m’en rendre complétement compte. Elle se redresse et pose sa main sur la mienne avant de me regarder dans les yeux.

-Raconte, je sais qu’il s’est passé un truc, répliqua t’elle d’un coup
-Je t’assure que tout va bien Mina…
-Ne me mens pas, je connais ce regard comme s’il était le mien, et je reconnaîtrais se soupire entre mille.

Il est vrai que comme nous sommes sœurs, elle lit en moi comme dans un livre ouvert, je ne peux rien lui cachée. Je plonge ma tête sur ses genoux et elle passe sa main dans mes cheveux. Cela m’a toujours détendu et elle le sait, je me sens un peu comme chez mon ancien psychologue, elle était gentille quand j’y allais. 

-Alors ? Il s’est passé quoi Luna ? 
-J’ai rencontré un ami à toi, il m’a confondu avec toi. 
-Vraiment, tu connais son nom ? Que je te dise s’il mérite de traîner dans ton esprit ou non ! répondit ’elle en essayant de ne pas rire.
-Je ne sais pas, il est grand, je dirais au moins dix centimètres de plus que nous, cheveu noir, yeux anis, peau bronzée, et il est ami avec un certain Théo…

Mina leva la tête vers le plafond comme pour essayer de visualiser la personne que je venais de décrire. Elle a toujours eu la manie de faire des grimaces lorsqu’elle réfléchit, je n’ai jamais fait attention de si j’avais la même manie. Elle baissa soudainement la tête vers moi et me regarda avec de grands yeux. Elle me releva et prit mes deux mains avant de les serrer très fort, trop fort. Elle semblait exciter comme une puce ou un enfant à qui on donne une carte de crédit illimité avant de le lâcher dans un magasin de jouer.

-Tu as parlé avec Daniel ! Cria-t-elle. Ce mec est un de mes amis, enfin Théo et lui, il est premier de ma classe, disons qu’il est mon concourant dans beaucoup de choses, il est aussi capitaine de l’équipe de basket du lycée. Tu es tombée sur le prince de toutes les lycéennes. 

Prince ? Lorsqu’elle prononça ce mot, j’ai baissé la tête instinctivement et j’ai retiré mes mains. Je trouvais mon histoire plutôt triste.

-Une chose ne va pas ? Me demanda-t-elle inquiète
-Ce n’est pas un prince… Et il ne me connaît pas, il pensait parler avec toi… Il m’a dit à demain sauf que je ne vais jamais le revoir
-Je comprends, je suis désolé, je
-Ce n’est rien, oublie, je vais finir de lire un livre que j’ai commençais, tu devrais partir travailler pour demain toi, répliquais-je en lui coupant la parole

Je me suis levée du canapé et j’ai pris mon téléphone, avant de monter les escaliers direction ma chambre, je sentais le regard inquiet de Mina posée sur moi. Une fois arrivée dans ma tour, j’attrape le livre que j’avais déposé dans ma bibliothèque un peu plus tôt. Je l’ouvre là où mon marque-page était placée, je le regarde longuement en pensant à la façon dont je l’ai eu. 
J’étais partie dans une librairie en ville pour m’acheter un livre dont j’avais entendu parler. Toutes critiques que j’avais pu entendre étaient étonnantes, il semblait incroyable. Une fois, devant de rayon qui m’intéresser, j’ai cherché ce livre de long en large, mais rien, aucune trace. Son emplacement était vide, j’étais énormément déçu de ne pas le trouver. Je m’étais fait une raison, je n’aurais pas mon livre de sitôt. 

 
Alors que j’allais partir, une personne m’a pris la main et m’a donné un livre, lorsque j’ai regardé la couverture. C’était lui ! Mon livre, celui que je cherchais, j’ai levé les yeux vers la personne qui venait de me le donner, il avait une casquette avec une énorme écharpe autour du cou, je ne pouvais pas distinguer son visage. Alors, qu’il allait partir, je lui ai demandé d’attendre et j’ai cherché quelques choses à lui donner en échange, mais la seule chose que j’ai vu dans mon portefeuille ce n’était pas des billets, car je n’avais que ma carte bancaire, mais une pastille à la fraise. Je l’ai pris entre mes doigts avec un air un peu dépité. Il a poussé un petit rire discret et a pris la pastille en me remerciant d’un signe de tête avant de partir. 

Je suis restée planter plus place sans savoir quoi faire. J’ai ouvert le livre, il y avait le ticket de caisse, il l’avait payé… Et il y avait ce joli marque-page et un mot « apprécie ce livre autant que moi, je l’aurais fait ». Rien de plus, un inconnu venait de m’offrir le dernier exemplaire du livre que je cherchais dans la librairie. Il y avait encore de bonne personne dans ce monde et il en était la preuve vivante. Même si je ne le connaissais pas…

J’ai collé ma tête contre la fenêtre de ma chambre et je regardais dehors, le ciel annonçait la venue d’un orage. J’ai toujours aimé la plus, tout le contraire de Mina qui déteste la pluie. 
Je commençais ma lecture, les minutes passèrent avant de se transformaient en heure. La nuit tombait les derniers rayons du soleil frappé ma chambre de plein fouet. Les rayons à la teinte ambrée donnaient une nouvelle vie à ma chambre qui me faisait penser à une prison au fil du temps. Une prison que j’aime, car je m’y sens bien, mieux quand liberté.
Soudain, ma porte s’ouvrit et le calme de ce spectacle fut sauvagement rompu par la légendaire délicatesse de ma sœur. Elle avait un sourire narquois accroché à ses lèvres, je savais ce que ça voulait dire, elle avait une idée folle derrière la tête. 

-Luna !! On va échanger nos places ! Cria-t-elle de pleine voix.