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     Je me hâte de mener Noah en classe, nous ne sommes pas en avance ce matin. Déjà une semaine que mon tout-petit est entré en maternelle, que le temps file depuis qu'il m'a adressé son premier regard. Je suis souvent nostalgique de cette époque où tout était incroyablement simple dans nos vies, à  tous les deux. Son père était encore là.

8h45 déjà... Je choisis de héler un taxi, plutôt que me risquer dans le métro, de peur d'être en retard pour mon entretien. J'ai postulé à cette offre d'emploi sur internet. Oui, le truc à ne jamais faire. Ma mère me l'aurait dit si elle était au courant. Elle passe son temps à s'inquiéter pour Noah et moi, depuis que nous avons déménagé de notre Corse natale, pour la capitale cet été. Je n'avais pas le choix. Je ne pouvais plus rester là-bas, après ce qui s'était passé. J'avais besoin de prendre le large, de voler de mes propres ailes. Mon fils par la main et quelques valises, m'avaient suffi pour m'installer ici dans un petit appartement prêté par une cousine. Cette situation est précaire je le sais. Il me faut donc amasser un petit pactole pour nous offrir la vie dont je rêve. Je ne souhaite pas forcément un palace, mais un chez nous simplement.

Me voilà devant la porte du club, sur l'avenue la plus célèbre du monde. Cet endroit semble très classe et sélectif. A cette heure ci, le lieu doit être désert, je suis étonnée d'avoir eu rendez vous si tôt. Je sonne est un homme immense, en costard noir, équipé d'une oreillette m'ouvre la porte. Je tiens fermement la bandoulière de mon sac, et tire sur la ceinture de mon trench, pour me donner une contenance. J'ai misé pour un look simple mais sûr, robe en v noire devant et derrière, escarpins et chignon bas. Je suis le portier, à sa demande. Nous traversons une immense salle noire, au mobilier fluo. Des danseuses sont en pleine répétition sur la scène centrale. Elles ne prêtent aucune attention à notre passage, obnubilées par leur chorégraphie. 

J'ai fait de la danse, plus jeune, mais j'ai arrêté. Je divague un instant à m'imaginer sur cette scène à leur place. Mon rôle ici, va être beaucoup moins artistique que le leur. Installer la clientèle et veiller à ce qu'elle ne manque de rien tout au long de la soirée. Après avoir possédé mon propre restaurant gastronomique, je pense pouvoir honorer les missions de ce poste. L'homme au costard, m'indique un fauteuil dans un couloir, me proposant d'attendre que Madame Aston m'accueille. J'avais été sur surprise lorsque cette femme m'avait appelé pour le rendez vous, se présentant comme la responsable du club. Encore un mari friqué derrière tout ça, me suis-je dit.

La porte capitonnée à dix mètres de moi, finit par s'ouvrir, quinze minutes après mon arrivée. J'aurai pu économiser ce taxi. Une grande blonde,la vingtaine, aux lignes avantageuses et à l'air sûre d'elle, en sort. Elle salue une quarantenaire, au carré brun parfait, à la tenue de grand couturier qui la suit. Madame Aston.

Premier chapitre où le climat de l'histoire commence à se dresser. N'hésitez pas à aimer, commenter, pronostiquer et surtout lire la suite...

PEACE S.D.

Rêve sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant