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Il me raccompagne après le déjeuner. Son franc-parler m'a mis dans une situation embarrassante et je n'ai pas trouvé mieux à répondre qu'un " et sinon tu fais quoi comme job". Il a mis un certain temps à me fixer puis m'a répondu qu'il avait de nombreux biens et centres d'intérêts qu'il avait hérité de son père. Comme un resto sur les Champs, un bar à Pigalle, un immeuble à Montmartre... Entre autre.

Le genre de mec pourri dès le berceau que je déteste. Je l'envie aussi. Je viens d'un milieu aisé mais j'ai du me construire seule. Mériter chaque sous gagné.

- Je te verrai ce soir?

Je me suis trahi en lui disant ça, laissant déborder mon désir. Cela semble lui plaire et il acquiesce.

-J'espère qu'un de ces jours tu me montrera le genre de fille que tu es.

Il sourit et prend la poudre d'escampette. De quoi me laisser sur ma faim. Oh mon dieu, s'il savait à quel point j'ai envie d'avoir son doux visage entre mes cuisses...Pfiouuuu. Inspiration. Expiration.

Mon après-midi me permet de boire huit cafés, ce qui me met dans un état d'énervement considérable. Je saurai ce soir si j'ai le job... et je vais le revoir... Pour le job il semble qu'il me donne un coup de pouce ce que j'apprécie beaucoup. Je sais qu'il attend un retour mais plus le temps passe et cela me gêne de moins en moins d'imaginer lui donner. Je vais bientôt pouvoir être rangée dans la case Cougar. La honte.

Le club est encore plus animé ce soir et je ne sais plus où donner de la tête. Un homme d'une bonne trentaine d'années, de type latin, accompagné de deux amis, me sollicite sans cesse. Ses sourires sont ravageurs, je dois l'avouer. Je n'ai pas encore vu Camille ni Elias ce soir, pourtant l'heure est déjà avancée.

Je suis en train de servir cette fameuse table aux trois hommes lorsque je les aperçois tous les deux. Ils sortent du couloir qui mène au bureau de la patronne. Ils semblent se quereller, Camille est en pleurs. Je vois qu'Elias balaie la salle du regard. Au moment où son regard croise le mien, je sens une main fouetter ma fesse droite, comme pour me faire avancer.   Lorsque je me retourne un ami du latin m'adresse un grand sourire.

Quelques secondes à peine permettent à Elias de se trouver à mes côtés, face aux trois hommes levés. Il se met devant moi pour me protéger d'eux.

- Marco, je t'avais dit que je ne voulais plus que tu fouttes les pieds ici! Casse-toi!

- Oh du calme, je pensai que tu serai heureux de me voir chez toi, je dois te parler affaire.

- Quelles affaires? Tu es fini.

Son ton méprisant déplaît totalement aux trois en face.

- C'est ta nouvelle pute?

Il parle de qui là ?  J'ai comme le mauvais pressentiment d'être concernée ...

- Elle te plaît? Regarde la bien, car jamais tu ne la touchera c'est certain.

Rêve sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant