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Le défi est lancé. Marco semble le prendre comme ça en tout cas.

- C'est ce qu'on verra. Je comprends que Camille t'aies lassé, ça a vite été  mon cas aussi. Mais avec cette demoiselle je pense qu'il y a un fort potentiel d'amusement en jeu. Allez appelle-moi quand tu aura terminé ta crise d'ado.

Il passe la porte, ses deux compères sur les talons. Je reprend mes esprits en m'asseyant à côté d'Elias, qui me guide en me tenant le bras. L'altercation semble être passée inaperçue auprès de la clientèle. Chacun y va de son activité, finir son verre, rire à gorge déployée, pelotter la serveuse, mater les danseuses...

Camille s'est figé au fond de la salle et nous regarde un moment avant de regagner son bureau. Elias me prend la main et me regarde intensément. Je vois son visage se rapprocher du mien. Oh non pas maintenant, sur mon lieu de travail! Sa bouche termine sa course dans mon cou. Son baiser est chaud et humide. Je le suspecte d'avoir léché ma peau. Cette fraction de seconde est torride. Mon entrejambe frémit et mon coeur palpite.

Il replace son regard au fond du mien. Je dois remettre mes idées en ordre. Ce qu'a dit Marco me revient. Il m'a traité de pute... Attention je suis juste hôtesse. Et il a parlé de Camille... Est-ce ma patronne? Non c'est la tante d'Elias il ne peut être sorti avec elle. Il s'agit d'une autre personne...

-Je te raccompagne, maintenant.

-Mais je n'ai pas terminé...

Son ton ne laisse pas matière à discuter. Il me prend par la main. Il fait un signe à un des videurs, qui revient quelques secondes après avec mes affaires. 

-Je dois me changer...

Je ne vais pas garder ce short et ce top en dentelle pour sortir d'ici? Il est fou.

-Moi je te trouve ultra bandante comme ça, allez avance.

Il m'a susurré ça à l'oreille, en me poussant vers la sortie, m'enfilant mon manteau. Je suis contrariée . Pourquoi dois-je obéir à son caprice? Sûrement parce que j'en ai très envie et que finir deux heures avant me convient.

Sa voiture se trouve juste devant, moteur en marche. Le luxe est vraiment appréciable. J'attends avoir parcouru quelques mètres pour lui parler.

- Je devais savoir ce soir si Camille me gardait...Pourquoi être partis si vite?

- Ne t'inquiète pas pour ça...

- Si je m'inquiète. J'ai besoin de ce job. Tout le monde n'est pas...

-Quoi? Finis je t'en prie.

-...

-Blindé? Friqué? Pourri? Sache que cela a un prix et ce n'est pas facile à vivre tous les jours. Pour le job tu l'as, ne t'en fais pas.

- Tu n'es pas mon patron, ce n'est pas toi qui décide si je l'ai.

- Détrompe-toi. Tu es mon employée au même titre que Camille.

- Quoi? Mais pourquoi tu ne me l'a pas dit avant? Tu emploies ta tante?

- Pas exactement non.

Les mots de Marco me reviennent d'un coup. Et si c'était bien cette Camille là ? 

Rêve sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant