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Ses mains enserrent mon visage, je ne suis plus que désir lorsque nous prenons placent dans le véhicule. Sa langue parcourt d'abord mes lèvres puis s'immisce entre elles. Je sens tout mon corps s'enflammer à son contact. Son odeur est virile et mystérieuse. Le monde s'arrête un instant de tourner, comme s'il nous avait  laissé profiter de ce moment rien qu'à nous.

J'oublie tout, qui je suis et qui il est... où nous nous trouvons...Jusqu'à ce qu'il colle son front contre le mien pour reprendre son souffle.

- Tu n'avais pas le droit... Ce n'est absolument par fair-play... Et même carrément de la provoc'.

- Je n'aime pas les mauvais perdants...

J'ai juste envie qu'il reprenne là où il s'est arrêté. Je suis vraiment une mauvaise fille, avouez-le.

- Clara, tu me plaît... ce n'est pas rien pour moi. Seulement, je ne sais pas si je peux te mêler à ma vie. Elle est compliquée pour une jeune femme comme toi.

Si tu savais, mon petit. Je suis de dix piges ton aînée et ma vie est loin d'être ce rêve bleu dont j'ai tant rêvé...

Comment le rassurer sans trop me dévoiler? J'ai juste envie d'être un peu plus près de lui. Que ce regard ravageur et rassurant à la fois devienne mon domaine. J'ai besoin de me sentir femme au plus près de lui.

-Embrasse- moi, encore...

Que dire d'autre ? Sur le moment je manque cruellement d'inspiration mais je ne le regrette pas. Les lèvres charnues et affamés qu'il m'offre me comblent.

Mon coeur de maman me rappelle alors soudainement à la raison et je me sens coupable de ce roulage de galoche pubère dans cette grosse cylindrée. Je dois partir immédiatement.

- Il faut que je rentre.

Mon ton a l'effet d'un répulsif  sur mon cher hôte. Il se recule et me demande l'adresse. J'ai envie de le rassurer sur la raison de ma permission de minuit, mais je ne le peux absolument pas.

Le chemin est bien trop rapide. Nous nous regardons comme deux imbéciles avant que je ne le remercie et lui souhaite une bonne nuit. Je sors mon tube de rouge à lèvres et lui inscris mon numéro sur le bras avant de quitter son engin. Au moins, il n'aura plus d'excuse...

Mon petit homme dort depuis bien longtemps dans notre grand lit. Je me glisse contre lui en fabulant à des jours meilleurs. Il ronfle à poings fermés. Quelle chance d'être si petit et si innocent. La vie d'adulte n'est qu'une tromperie.  La pluie bat sur le velux ce qui m'entraîne dans les bras de Morphée.  Je me plais à songer que mon beau cavalier de la soirée pensera autant à moins ce soir que je ne le fais pour lui.

Je le revois demain... Je sursaute en souriant, à l'idée d'oublier de retirer mon string de mon sac à main, demain matin, avant de partir travailler. Cette petite machinerie m'a tout de même valu pas mal de surprise chez mon jeune ami... J'espère encore pouvoir le surprendre et l'entendre dire que je lui plais...

Rêve sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant