26

7.3K 401 75
                                    

J'ai l'impression d'avoir reçu un uppercut. Il s'est occupé d'elle? Que dois-je entendre par là ?  Est-il attaché à elle? S'est-il passé quelque chose entre eux? J'ai l'impression d'atterrir après un vol me faisant ressentir plusieurs heures de décalage horaire.

Je retire ma main de la sienne. Je me sens tout à coup prise au piège. Qu'attend il de moi? Il souhaite me posséder comme il semble le faire avec Tania. Je ne veux pas de ce type de relation. C'est impossible aujourd'hui pour moi. J'ai besoin de ma liberté. Besoin de disposer de mon propre entendement.

- Je passerai te prendre ce soir après le boulot et tu dormira chez moi c'est plus sûr.

- Euh... mais... je déménage demain je te rappelle.

- Justement. Cette nuit je te veux chez moi. Marco est capable de... Bref, je ne veux pas qu'il s'en prenne à toi.

Si seulement il savait... Moi, je m'en contre fous. Tout à coup, mon coeur bat la chamade. J'ai un mauvais pressentiment. J'ai peur pour la prunelle de mes yeux. J'ai envie de lui en parler mais je doute qu'il prenne bien la nouvelle, j'ai peur que tout change entre nous. Ce regard perçant ne me sera plus aussi attentionné j'en ai bien peur... Si lui même n'est pas au courant, Marco ne le sera pas non plus. J'ai été discrète. Enfin je l'espère... Je suis perdue dans le tourbillon de mes pensées. Mon fils est à l'école et sa nounou de fortune dixit ma super voisine le récupérera avec ses enfants ni vu ni connu. Je ne dois pas m'en faire.

- À quelle heure finis-tu?

Je reviens à la réalité. Je ne vais absolument pas pouvoir accepter son invitation, malheureusement. Bien que cela aurait été avec grand plaisir et désir... Il en fait trop. Je suis sûre que Tania en a fait autant pour attirer son attention. Que pourrait bien me faire ce type? Je suis insignifiante pour lui.

- Ce soir ce n'est pas possible.

J'ai parlé à voix basse, presque inaudible.

- Comment? Et pourquoi? De toute façon, c'est un ordre pas une proposition, enlève toi l'idée de refuser, de la tête, tu n'as pas d'autre choix.

OK. Monsieur le dominateur va se détendre. Vous voyez j'en ai parlé tout à l'heure, je veux garder ma liberté et il fait tout pour me contrôler. Ai- je envie de me laisser faire? Là est la question... Pour une nuit pourquoi pas. Mon bas ventre se resserre instantanément.

Je dois arranger la garde de mon petit homme pour cette nuit et rencontrer ma nouvelle nounou, mais ensuite je suis disponible.

- OK. 20h.

Il semble plus serein d'un coup. Ses sourcils se relâchent et sa mine s'adoucit. Il est encore plus canon. Sa bouche se pince comme s'il avait envie de dire quelque chose, mais il se ravise. Je suis curieuse.

- Tu voulais ajouter autre chose?

Il me fixe, étonné. Et oui mon petit gars, je commence à analyser ton langage corporel. Et à vrai dire, je pense que cela pourrait devenir mon nouveau passe temps.

- Pour ton déménagement si tu veux... je peux...

Oh la! Il essaie de jouer les bons samaritains maintenant? Non mais c'est quoi ce bordel?

Il cherche ces mots... Je vois bien qu'il ne sait pas comment être "gentil". Cela me donne envie de sourire, puis je songe que s'il se déplace, il connaîtra mon secret. C'est donc impossible. Il me faut vite trouver une parade.

-J'ai une équipe de déménageurs sur le coup, mais merci.

Je suis une vilaine et piètre menteuse, car nous sommes bien loin de la réalité. Je serai seule à transporter mes quelques affaires grâce à un taxi. Le voir transpirer en portant mes affaires aurait pu être une vision hypertexte sexy . Mais tampis pour moi. Je dois préserver mon intimité.

J'ai déjà 15 minutes de retard lorsque je reprend mon poste. Elias a filé sans même me regarder, vexé par ma réponse peut être, en me balançant un "à ce soir" et un billet au serveur. Sans gêne. Égal à lui même.

Mon entretien avec la nouvelle nounou se passe pour le mieux, je lui explique qu'elle pourra emménager chez nous demain soir, pour une période d'essai . Ma voisine est ravie de garder mon fils pour cette dernière nuit, dans le même immeuble. Il m'annonce, lorsqu'elle me le passe, qu'ils vont faire une petite fête pour l'occasion. J'ai du m'excuser en prétextant un extra. Je n'ai menti qu'en partie puisque mon patron sera présent. Je trépigne d'impatience en l'attendant devant l'institut. Pour une fois je l'ai devancé et suis dehors avant lui. J'ai hâte de passer cette soirée avec lui. J'ai réussi à me faire une trousse de beauté d'urgence avec les nombreux échantillons dont je bénéficie par le boulot. Pour une nuit cela suffira.

Le trajet est silencieux. Le calme avant la tempête peut-être? Je dois pourtant garder la tête froide. Même si j'en meurs d'envie,  je ne dois absolument pas faire le premier pas vers un rapprochement charnel entre nous, auquel cas je perdrai le pari. Je suis bien plus disposée à ce que ce soit lui le perdant. Ce qui permettra d'en apprendre plus sur lui par la même occasion.

- Je t'ai fait livré plusieurs tenues du club, histoire que tu puisses te changer et te mettre à l'aise.  Je vais t'indiquer ta chambre.

Je le suis, ravie de sa délicate attention.

- La porte de droite. Tu as une salle de bain privée. La porte à côté c'est ma chambre, si tu as besoin de quoi que ce soit...

Son regard s'est assombri. Son air est devenu plus taquin. Jusque là il me semblait réglé comme un automate. Mais je le retrouve enfin.

-Je vais me doucher, le dîner sera livré dans 30 minutes... prépare toi.

Ses yeux me font fondre sur place. Il est charmant mais tellement énigmatique. J'ai envie de retrouver cette proximité que nous n'avons plus  depuis l'autre soir. Il est tellement distant que cela en est frustrant. Comme lui, je pénètre dans ma chambre et ferme la porte derrière moi. Je crois qu'il veut me faire plier en prenant ses distances, mais il rêve.

La douche me permet de reprendre mes esprits. Il m'a fait livrer dès tenues,ah ça oui! Mais évidemment pas les miennes! Celles des danseuses, plutôt dénudées ou des strip-teaseuses, où le tissu est quasiment inexistant. J'opte pour un body noir en dentelle, très transparent, masquant l'essentiel, et un kimono noir, en satin, brodé de fleurs de magnolias colorées. Advienne ce que pourra.

Lorsque je le rejoins dans la cuisine je risque l'infarctus. Il est torse nu, vêtu uniquement d'une serviette, dévoilant le haut de ses hanches. Je suis subjuguée, son corps est une oeuvre d'art à lui seul... Retenez-moi!

Merci pour votre patience, la suite est enfin là. Je suis chaque jour émerveillée de voir vos votes et vos commentaires, c'est un vrai bonheur de partager avec vous cette fiction, alors encore, encore et encore svp 😍.
PEACE S.D.

Rêve sombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant